Nous consacrons dans le pr�sent num�ro quatre pages � � la mafia des avocats �. Ce n�est pas par hasard ou par manque de sujets que nous avons investigu� au sein du barreau luxembourgeois. D�une part, il y a eu cette semaine la rentr�e judiciaire et surtout, d�autre part, les avocats, au m�me titre que les journalistes par exemple, sont l�un des thermom�tres du bon (ou mauvais) fonctionnement des rouages d�une d�mocratie.
Pourquoi les avocats ?
Si tout le monde reconna�t que les m�dias et les journalistes, ce fameux quatri�me pouvoir (qui ne porte d�ailleurs pas � tort ce qualificatif), sont l�un des rouages d�mocratiques essentiels et que leur dysfonctionnement est la premi�re porte ouverte aux exc�s, d�rapages et agissements anti-d�mocratiques, on ignore plus ou moins volontairement le r�le essentiel que jouent les � ma�tres � dans la vie des institutions.
Il est symptomatique de constater que l�usure de la profession d�avocat, qui est loin de repr�senter aujourd�hui ce qu�elle devrait pourtant, va de pair avec l�estompement des rouages de la vie parlementaire dans nos d�mocraties occidentales. La fa�on de la grande majorit� des � baveux � de traiter aujourd�hui la majorit� de leurs dossiers ressemble comme une goutte d�eau � celle des parlementaires qui, dans tous les pays, ne remplissent plus le r�le qui leur �tait pourtant d�volu. Discipline de parti, mise au placard des opinions personnelles se sont d�velopp�es parall�lement aux mauvaises habitudes prises par les membres du barreau.
Des mauvaises habitudes que nous d�crivons en long et en large dans notre enqu�te dans ce num�ro. Et qui inqui�tent. Car si le citoyen est mal d�fendu, la d�mocratie primaire est en danger. Si la voix du peuple, de par la compromission de certains d�fenseurs, le manque d��nergie ou de qualit� d�autres, la surcharge de travail ou la m�connaissance des dossiers de beaucoup, l�absence de conseils avis�s dans certains cas, est mal entendue par les juridictions, qu�elles soient civiles ou administratives par exemple, la d�mocratie fonctionne mal, tr�s mal.
Or, le m�tier d�avocat, de repr�sentant souvent du pot de terre contre le pot de fer, est devenu un m�tier de routine, de dossiers b�cl�s, d�absence d�imagination et de cr�ativit�. Et c�est malheureux.
Il y a pl�thore d�avocats au Luxembourg. Mais les membres du barreau ne se valent pas tous. Tomber sur des vrais d�fenseurs de votre cause, qui s�y int�ressent et qui se battent pour vous, devient de plus en plus difficile. Sans parler de la s�lection par l�argent, qui emp�che la majorit� des justiciables d�aller au bout de proc�dures judiciaires pourtant si importantes pour le fonctionnement de nos institutions.
Jean Nicolas
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