Il est �tabli aujourd�hui, officiellement, que ce qui fait l�objet de notre grande enqu�te du pr�sent num�ro, � savoir les d�lits sexuels dans les nombreux cabarets luxembourgeois et la traite des femmes au Luxembourg, existe bel et bien et doit �tre combattu. Chambre des d�put�s, gouvernement, institutions diverses sont unanimes pour stigmatiser l�existence de ce fl�au non r�prim� pour des raisons aussi futiles que diverses� et pour ne rien faire, voire agir de sorte que rien ne se fasse !
Or, le milieu des cabarets est le vivier de toute la criminalit� (lourde) luxembourgeoise. Prostitution et prox�n�tisme bien s�r, mais �galement lieu de rencontre pour le trafic de drogues, de la fausse monnaie, du trafic d�armes, des hold-ups et de la pr�paration en g�n�ral de d�lits � commettre en territoire luxembourgeois y sont programm�s. Des mauvais coups y sont foment�s parall�lement � l�exploitation des filles et tout cela dans une relative impunit� puisque, comme nous le r�v�lons, puisque ce secteur, par manque de volont� politique et de contr�les policiers, est livr� � lui m�me.
Il y a quelque temps, nous avons publi� dans ces colonnes une enqu�te sur les agissements d�une bande de voyous dans les souterrains du boulevard Royal, l�art�re principale des banques au centre de la ville de Luxembourg. Apr�s cet article, la volont� de mettre fin � ces actes de racket, de vol et de criminalit� en g�n�ral s�est subitement manifest�e et quelque trois mois apr�s, un ordre certes encore relatif, mais bel et bien existant, a �t� r�tabli. Du jour au lendemain, politique et police ont pris le probl�me � bras le corps et enfin, assur� s�curit� et �tat de droit dans un lieu que le citoyen peut � nouveau fr�quenter aujourd�hui sans peur ni crainte !
Cela ne semble pas �tre aussi facile en mati�re de la criminalit� dans le monde de la nuit, des lumi�res tamis�es, des n�ons rouges, des filles faciles, du prox�n�tisme et de la prostitution. Pourtant, des d�put�s et des policiers sont conscients que le probl�me de la nuit est en train de d�raper et ne demandent qu�� y remettre de l�ordre. Et � enfin priver ce secteur de toutes ses protections et de cette impunit� dont il jouit avec une insolence qui cherche son pareil.
Menaces, pressions, violences, constituent le quotidien de ce secteur et m�me la r�daction de � L�investigateur �, qui a publi� ces derniers mois documents et preuves sur ce qui se passe la nuit au Luxembourg, est concern�e par ces intimidations. A croire que ces patrons de la nuit n�ont peur que d�une chose : de la presse qui risque de forcer un jour prochain les autorit�s � agir�
Et tant qu�il y aura des magistrats � s��panouir dans ces endroits, des policiers � y tendre la main et des hommes politiques � ignorer volontairement ce probl�me, ceux qui combattent, au nom de l��tat luxembourgeois, la criminalit� nocturne auront du mal � remettre les choses au point.
La seule solution, en cas de poursuite de cette politique laxiste, sera finalement de publier les noms de ceux qui prot�gent ce milieu et qui, pour leur petit plaisir personnel ou leurs petits avantages, mettent leur int�r�t personnel avant celui de la collectivit� et le respect de la loi.
Jean NICOLAS
|
|