Voil� enfin un �t� comme on n�osait l�imaginer. Certes, un peu chaud, mais du soleil � gogo, du beau temps et la r�alisation d�un r�ve que les Luxembourgeois, Fran�ais et autres Allemands formulaient depuis de longues ann�es en vouant au diable ces mois de juillet et d�ao�t pluvieux et sinistres qui n�avaient plus rien de commun avec l�id�e qu�on se fait normalement de l��t�. � L�an pass�, j�avais ma terrasse ouverte une seule journ�e en juillet �, me raconta un restaurateur, qui, cette ann�e, ne la ferma pas un seul jour. Quoi demander de plus ? Enfin, les v�ux de tout le monde furent exauc�s.
Et voil� que nous p�mes nous apercevoir de la fragilit� de notre soci�t�. Pollution de l�air anormalement charg�e, obligeant les autorit�s � prendre des mesures de limitation de vitesse de circulation des voitures, une d�marche plut�t psychologique, puisqu�elle ne sert pas � grand chose. Centrales nucl�aires en train de s�essouffler, en manque d�eau de rafra�chissement et alimentation �lectrique menac�e. Trains climatis�s dont les � clims � s�arr�tent de fonctionner en cas de forte chaleur. H�tacombe mortelle parmi les personnes les plus vuln�rables de notre soci�t�, les gens �g�s et impossibilit� de � stocker � les d�pouilles mortelles dont l�affluence �tait, para�t-il, impr�visible. Plans d�urgence inexistant dans les h�pitaux, tout aussi mal pr�par�s � ce genre de situation. M�me des camions frigorifiques ont �t� r�quisitionn�s en France pour stocker les corps sans vie !
Bref : la cata ! Voil� que nous d�couvrons � quel point notre soci�t� du trop plein, du superflu, de la prise en charge du tout et du pas imaginable, est finalement mal g�r�e, mal organis�e. Il suffit d�une bonne dizaine de journ�es de canicule pour que tout soit remis en question, pour que tout soit par terre. Affolant et affligeant ! Nos responsables politiques ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils savent g�rer le quotidien, la norme, mais ensuite�
Il n�y avait rien de pr�vu. Sauf le ridicule !Les urgences des h�pitaux sont cens�es faire face aux affaires� urgentes. Les climatisations dans les trains sont cens�es rafra�chir en cas de� chaleur. Les syst�mes de refroidissement des centrales nucl�aires ne sont quand m�me pas cens�s refroidir par moins dix degr�s ! Et les morgues ne disposent pas de la moindre r�serve�
Triste spectacle que cette impuissance, cette incapacit� de ceux qui nous gouvernent.
Un manque de savoir faire et de savoir pr�voir qui a culmin� dans le fait que des automobilistes se sont fait verbaliser pour ne pas avoir respect� les limitations exceptionnelles de vitesse alors que ce sont les responsables politiques de ce d�sastre qui devraient tout simplement, dans tous les pays concern�s, prendre un superbe coup de pied aux fesses.
Jean Nicolas
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