O� va le Luxembourg ? La question m�rite d��tre pos�e, car de plus en plus, on a l�impression que les droits internationaux du petit Grand-Duch� sont bafou�s et que notre petit territoire est usurp� pour des op�rations pour le moins ill�gales. Alors qu�une politique se d�veloppe au niveau international dont le seul but semble �tre d�affaiblir la position du (jusqu�� maintenant) plus riche pays de l�Union europ�enne.
La place financi�re, �l�ment essentiel de la richesse du pays, est depuis longtemps d�j� expos�e aux coups de boutoir des pays voisins (et d�autres, plus lointains), parce qu�elle d�range. Il est vrai que tout n�est pas toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes quant � la gestion de cette place financi�re et qu�un certain nombre de banques ne semblent toujours pas avoir compris qu�il vaudrait mieux faire montre d�un peu plus d��thique pour �viter de subir prochainement les contre-coups d�une politique bien trop laxiste. Si on prive d�j� les citoyens du monde entier de certaines libert�s essentielles au nom de la lutte contre le terrorisme, qui a bon dos pour mettre le citoyen sous tutelle compl�te et l�asservir au maximum, l�apr�s 11 septembre 2001 menace �galement les int�r�ts de la finance luxembourgeoise, parfois � raison, mais parfois �galement � tort. Par ailleurs, la politique � reculons du gouvernement luxembourgeois en mati�re d�harmonisation fiscale ne fait que repousser certaines �ch�ances qui ne pourront avoir qu�un aspect n�gatif pour le pays entier. Et ce n�est pas parce qu�on fait miroiter au niveau europ�en quelque poste important � quelque homme politique luxembourgeois de valeur que le pays s�en porterait mieux, au contraire.
Mais le danger est bien plus concret et plus imm�diat encore dans d�autres domaines. La place financi�re, malgr� les contr�les et le travail engag� du Parquet de Luxembourg sous l�impulsion du Procureur en charge du blanchiment, Carlos Zeyen, sert toujours � des op�rations occultes dans le cadre du financement du terrorisme international, difficilement discernables. Des soci�t�s suspectes domicili�es au Luxembourg, des avocats ripoux au service d�int�r�ts non moins suspects et des banques peu regardantes permettent � cette mouvance d��voluer et de pratiquer encore son sale m�tier. De r�centes investigations de notre hebdomadaire ont rendu attentif � ce genre de d�rapages.
La pr�sence d�islamistes extr�mistes sur le territoire luxembourgeois, r�v�l�e �galement par L�investigateur en octobre 2002, a conduit � une prise de conscience au niveau gouvernemental, mais la volont� absolue de combattre cette mouvance, fait d�faut. Il s�agit sans aucun doute d�une tactique volontaire pour ne pas trop exposer ni le pays et ses citoyens, ni les int�r�ts de la place financi�re, mais elle est dangereuse, tr�s dangereuse.
La pr�sence de policiers et enqu�teurs �trangers sur le territoire luxembourgeois, r�v�l�e �galement par L�investigateur en mars 2003 et agissant sans aucune l�gitimit� l�gale, montre � quel point nos pays voisins et les autres ont adopt� une attitude d�daigneuse vis � vis du Grand-Duch�. Et il ne s�agit pas que de services secrets qui d�veloppent ainsi leurs activit�s obscures dans notre pays, mais �galement de juges et corps de police tout � fait officiels, belges notamment, qui n�en ont d�cid�ment rien � cirer de la souverainet� nationale luxembourgeoise.
M�me au niveau des commissions rogatoires internationales �mises en toute l�galit� par des juges d�instruction �trangers (voir l�affaire r�v�l�e du c�t� fran�ais par L�investigateur le mois pass�), des fuites permettent d�un c�t� aux d�linquants d�avoir toujours une longueur d�avance sur les autorit�s judiciaires du pays et d�un autre c�t� aux pays demandeurs de critiquer vertement le Luxembourg pour son inefficacit� alors que le demandeur est lui m�me responsable des rat�s.
Et on a l�impression qu�au niveau politique, on laisse faire, on abandonne sa souverainet� nationale et on est entr� dans le sc�nario du naufrage du Titanic : au Luxembourg, alors que le bateau prend l�eau de partout, l�orchestre joue toujours et le gouvernement danse.
Jean Nicolas
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