Editorial: Le monde du silence
Vous �tes de plus en plus nombreux � lire � L�investigateur �. Que se soit en kiosque ou par abonnement, les chiffres de vente de L�investigateur augmentent inexorablement. Il est vrai que notre d�cision, il y a exactement un an et apr�s trois ans d�existence par abonnement, de proposer notre hebdomadaire � la vente en kiosque et librairie, y est pour beaucoup. C��tait le coup de fouet d�finitif pour sortir de la confidentialit� et toucher un public de plus en plus large, ceci malgr� notre prix de vente �lev�. Mais ce dernier �et le lecteur l�a compris depuis longtemps- est le garant de notre totale ind�pendance, ind�pendance des subsides d��tat, ind�pendance de la publicit� et unique d�pendance de nos lecteurs qui, par les 6 euros qu�ils paient au kiosque (ou 3,7 euros par num�ro en cas d�abonnement), garantissent une situation saine et �volutive d�un hebdo dont l�avenir n�est pas en danger,. Contrairement � presque tous les autres organes de presse imprim�s du pays.

Et l�impact du journal augmente, malgr� l�omerta de la presse luxembourgeoise qui nous ignore officiellement. Notre enqu�te de l�automne pass�e sur les islamistes au Luxembourg a �t� copi�e, plagi�e, presque mot pour mot, sans indication de source bien s�r et a conduit jusqu�� des d�bats au gouvernement. Notre r�cente enqu�te dans les entrailles du boulevard royal, l�art�re financi�re par excellence de Luxembourg, a conduit � casser l�immobilisme des autorit�s. Nos r�v�lations en mati�re de conditions de soins indignes dans le milieu neuropsychiatrique ont amen� imm�diatement une instruction judiciaire � charge de l��tablissement concern�. Plusieurs des dossiers, certaines des enqu�tes et grand nombre d�informations servent, au Luxembourg, en France et en Belgique notamment, de base � des enqu�tes judiciaires et/ou polici�res. Au risque de nous r�p�ter : le v�ritable journalisme d�investigation, celui qui donne les faits ET les noms, qui a du courage et de l��nergie, a un avenir devant soi.

Malgr� le boycott syst�matique de la presse luxembourgeoise. Malgr� le vol pur et simple de nos documents, de nos informations. Une politique de l�omerta tellement �tonnante qu�elle a pouss� moult lecteurs � venir nous lire d�un peu plus pr�s et � nous rester fid�le. Le nom de notre journal a �t� cit� et repris dans des centaines de m�dias europ�ens, nos informations souvent � sourc�es � aux quatre coins de l�Europe. Sauf au Luxembourg !

Il est vrai que nous d�rangeons, car nous sommes le miroir constant de la couardise et de la d�pendance de cette presse luxembourgeoise qui n�ose pas tout dire et tout publier, loin de l�. Le plus �tonnant : le silence suspect de l�hebdo satirique luxembourgeois � Feierkrop �, qui, depuis que nous sommes en vente en kiosque, participe � cette omerta et � ce syst�me �tonnant d�une presse que cet hebdo pr�tend pourtant combattre.

Tout cela est plut�t marrant, surtout quand on met cette omerta en parall�le avec l�augmentation constante du nombre de nos informateurs et les sollicitations en douce dont nous faisons l�objet � tous les niveaux. C�est que de nos jours, on n�emp�che plus un bon produit, qui correspond � l�attente de v�rit�, de transparence et la soif d�information d�une cat�gorie du public, de faire son nid. Omerta ou pas !

Jean Nicolas


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