Saddam Hussein actionnaire du Groupe Lagard�re
Le dictateur poss�de 1,2% du Groupe Lagard�re - h�ritage d'anciennes participations dans Matra, et dont les dividendes auraient �t� gel�s apr�s la guerre du Golfe

La mort de Jean-Luc Lagard�re rappelle � l'attention des march�s la pr�sence d'un actionnaire particulier pour le Groupe Lagard�re (armement, a�rospace, automobile, presse) : Saddam Hussein, par le biais d'un holding d'investissement financier nomm� Montana, poss�de 1,2% du Groupe Lagard�re, h�ritage d'anciennes participations dans Matra, et dont les dividendes auraient �t� gel�s apr�s la guerre du Golfe, selon le groupe lui-m�me.

Mais d'autres sources affirment que les participations du dictateur irakien se monteraient jusqu'� 5%, et que, d�tenues par des pr�te-noms, elles n'ont fait l'objet d'aucun blocage. Un levier qui serait important en p�riode d'incertitude boursi�re : si ces parts hypoth�tiques �taient vendues d'un coup, elles provoqueraient une panique sur le titre.

Lagard�re Groupe est une soci�t� en commandite par actions contr�l�e parJean-Luc Lagard�re et son fils Arnaud. Elle r�unit le groupe de presse et d'�dition Hachette (Paris-Match, ELLE, Le Journal du Dimanche, Nice-Matin, Premi�re, Woman's Day, Fayard, Grasset, Stock, Harlequin, J.C. Latt�s,Weidenfeld & Nicolson...) ; Matra automobiles ; Matra haute technologie (espace, armement, et le joyau, 15% d'EADS, le consortium europ�en qui fabrique Airbus.)

Les actifs nombreux de Saddam Hussein, dont la fortune a �t� estim�e par "Forbes" voici deux semaines � deux milliards de dollars, ont fait l'objet d'une investigation approfondie par la meilleure firme de d�tectives financiers am�ricaine, Kroll Associates, engag�e par le gouvernement kowe�tien apr�s la guerre du Golfe. Le Kowe�t avait en effet entam� une s�rie d'actions en justice devant la Commission de Compensation des Nations unies de Gen�ve afin de recevoir des dommages et int�r�ts de l'Irak pour les destructions caus�es par la guerre au Kowe�t, et notamment pour l'incendie des puits de p�trole kowe�tiens. L'Irak se d�clarant insolvable, les limiers de Kroll partirent � la chasse des actifs envol�s, et leur rapport fourni, �tablissant des participations de Saddam Hussein dans des firmes occidentales telles Matra et Hachette (groupe Lagard�re) ou Daimler Benz, fut utilis� pour soutenir le dossier Kowe�tien. Saddam Hussein alimentait en effet son holding personnel Montana en pr�levant une d�me de 5% sur le produit de toutes les transactions p�troli�res de l'�tat irakien.

D�j� � l'�poque, la France s'�tait dress�e au secours de Saddam Hussein, entravant pendant des ann�es l'�volution du dossier � Gen�ve. Il fallut dix ans pour que les paiements soient approuv�s par la Commission de Compensation. Selon une source kowe�tienne proche des n�gociations, "la France avait �t� furieuse de ne recevoir presque aucun contrat pour la reconstruction du Kowe�t, alors que des troupes fran�aises s'�taient battues dans la guerre du Golfe et surtout que c'�taient les d�mineurs experts de l'arm�e fran�aise qui ont enti�rement nettoy� les plages du Kowe�t par des actions de d�minage ardues et prolong�es." Anne-Elisabeth Moutet, proche-orient.info.



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