Suisse: l'appel au blocage des comptes bancaires irakiens refus�
L'appel lanc� par le secr�taire am�ricain au Tr�sor, John Snow, de geler les avoirs irakiens dans le monde n'a aucune chance d'aboutir en Suisse: le blocage de comptes bancaires ne peut intervenir que sur la base d'une r�solution de l'ONU ou d'une demande d'entraide judiciaire, pr�cisait-on vendredi � Berne. Les millions de Saddam Hussein font courir des rumeurs depuis des ann�es.
Le gouvernement am�ricain a fait saisir vendredi 1,74 milliard de dollars d'avoirs irakiens � l'�tranger afin d'utiliser cet argent dans des buts humanitaires. Parall�lement, John Snow a lanc� un appel � une chasse mondiale � "l'argent du sang" irakien. Une demande officielle de blocage des avoirs irakiens a �t� transmise vendredi � la Suisse, a pr�cis� Livio Zanolari, porte-parole du minist�re suisse des affaires �trang�res. Cependant, une telle demande unilat�rale n'a aucune chance de succ�s, selon l'avis de plusieurs experts f�d�raux.
Le responsable du contr�le des exportations aupr�s du Secr�tariat d'Etat suisse � l'�conomie , Othmar Wyss, ne veut pas se prononcer sur cette initiative am�ricaine. Son office n'est comp�tent que pour l'application des sanctions d�cid�es par l'ONU et aucune r�solution de l'ONU n'a �t� prise � ce sujet, a-t-il relev�. Une position que partage la Chancellerie f�d�rale. A l'�poque, les sanctions prises par l'ONU apr�s l'invasion irakienne au Kowe�t ne pr�voyaient pas le blocage des avoirs de personnes physiques et morales irakiennes.
Actuellement, il est interdit de transf�rer de l'argent en Irak ou de faire venir de l'argent irakien en relation avec des affaires commerciales qui n'ont pas re�u d'autorisation. Si la communaut� internationale venait � prendre des mesures particuli�res contre l'Irak et contre des personnes en Irak, le gouvernement de Berne adopterait les m�mes mesures que les autres Etats, selon les documents de la Chancellerie f�d�rale.
La statistique de la Banque nationale suisse (BNS) livre des chiffres concernant les valeurs patrimoniales irakiennes en Suisse. Les donn�es livr�es par 117 banques montrent que les engagements envers l'Irak se montaient � 462 millions de francs suisses (313 millions d'euros) � la fin 2001. A cette somme, il faut encore ajouter 48 millions d'engagements fiduciaires (32,5 millions d'euros). Avant l'invasion du Kowe�t, les placements fiduciaires irakiens aupr�s des banques suisses �taient nettement plus importants.
Depuis la premi�re guerre du Golfe, des rumeurs n'ont cess� de circuler sur les centaines de millions que Saddam Hussein aurait cach�s en Suisse. Les noms de deux soci�t�s genevoises, figurant dans la liste des sanctions �tablie par le Secr�tariat d'Etat au Tr�sor am�ricain, avaient �t� publi�es. Selon le Registre suisse du commerce, elles sont aujourd'hui en liquidation.
Le r�le du demi-fr�re de Saddam Hussein, Barzan al-Tikriti, ambassadeur aupr�s de l'ONU � Gen�ve jusqu'en 1998, a �galement fait l'objet d'interrogations. Depuis l'automne dernier, il ne s�journe plus en Suisse car les autorit�s ont refus� de prolonger son visa.
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