Ni "L'investigateur", ni son haut-parleur "Le Monde", n'ont cass� une quelconque enqu�te corse
D�non�ant les " scoops " du Monde qui auraient r�duit des enqu�tes polici�res � n�ant, P�an et Cohen �crivent dans "La face cach�e du Monde" :
Trois ans plus tard, le 2 octobre 2002, Le Monde commet le m�me type de " b�vue " sous la plume, cette fois, d'Ariane Chemin. L'article porte sur l'enqu�te men�e sur l'assassinat de Fran�ois Santoni. Commentaire du juge Gilbert Thiel: "Dans ce papier figurait notamment l'identit� compl�te de deux individus, l'un �tant d�c�d� depuis une ann�e, pr�sent�s comme deux des principaux suspects du crime de Monacia-d'Aull�ne (...). De deux choses l'une : soit ces personnes ne sont pas impliqu�es dans la commission de ce crime et bonjour la pr�somption d'innocence si ch�re, dans le discours, au grand quotidien du soir; soit elles le sont, et merci pour l'enqu�te, dont certains �l�ments sont ainsi publiquement d�voil�s gr�ce aux criminelles indiscr�tions de saboteurs patent�s ou d'irresponsables confirm�s 26 "
L'article d'Ariane Chemin suscite une v�h�mente protestation., sur le site Internet de l'hebdomadaire luxembourgeois L'Investigateur. Selon Jean Nicolas, son r�dacteur en chef, la journaliste du Monde, contrairement � ses confr�res, a puis�, sans citer ses sources, dans un article que son p�riodique a publi� sur son site le 9 septembre. Or, ledit article formulait deux hypoth�ses concernant l'assassinat de Fran�ois Santoni : la premi�re conduisait � la piste du grand banditisme, et c'est celle-ci qu'a reprise la journaliste ; mais la seconde menait, elle, directement � Charles Pieri, figure historique du FLNC, que Fran�ois Santoni accusait d'avoir �t� � l'origine de l'assassinat de Jean-Michel Rossi et de plusieurs membres d'Armata Corsa. Le jour m�me de la parution de l'article d'Ariane Chemin, le 1er octobre 2002, l'avocate Christel Baldocchi, derni�re compagne de Fran�ois Santoni, d�clarait � l'AFP : "Je pense qu'il faut accueillir ces informations avec beaucoup, beaucoup de prudence. Le mobile annonc� [la vengeance], qui remonte � six ans, n'a rien de cr�dible. Il ne m'appara�t pas s�rieux. Je privil�gie toujours la piste politique. " Bien entendu, Le Monde n'a pas rendu compte des r�serves de l'avocate... Et pour cause
L'attentat meurtrier contre Fran�ois Santoni, ainsi que les assassinats en s�rie des membres d'Armata Corsa, ont �t� d�politis�s et trait�s par Le Monde comme autant de faits divers, comme si le journal cherchait � en occulter la dimension politique. Comme si, en fin de compte, le groupe Armata Corsa, seul groupe nationaliste hostile au "processus de Matignon", devait �tre d�cim� dans le plus profond silence.
Ainsi, � trois reprises entre 1999 et 2002, les "scoops " du Monde ont pu �tre utilement mis � profit par des criminels pour se soustraire � la traque des enqu�teurs."
Ce passage appelle de notre part les remarques suivantes. Nous avons reproch� � Ariane Chemin de ne pas avoir sinon cit� sa source du moins donn� l'indication selon laquelle L'investigateur avait �t� le premier � donner cette information. Mais nos deux auteurs auraient n�anmoins d� mieux lire L'investigateur.
Nous y expliquions la th�se polici�re � savoir qu'Orsoni et Robin �taient responsables de l'assassinat de Santoni. Mais nous y ajoutions une autre piste autrement plus int�ressante: celle de la Brise de Mer et notamment celle de Mariani. Durant un mois la presse fran�aise nous a ignor�. Puis Le Monde a "sorti" l'information qui est donc devenu "une information cr�dible" pour tous les journaux � l'exception de ceux qui comme Le Nouvel observateur, avaient honn�tement relev� notre travail.
Mais pour reprendre l'argumentation de P�an et de Cohen selon laquelle, L'investigateur donc et Le Monde auraient cass� l'enqu�te, voici quelques pr�cisions qui seront �galement utiles au juge Thiel que P�an et Cohen ont pill�.
L'information selon laquelle Orsoni et Robin �taient les auteurs de l'assassinat de Santoni provient directement des Renseignements g�n�raux. Allons m�me un peu plus loin: c'est un de ses responsables qui s'est r�pandu � Paris et en Corse en propageant cette nouvelle. Pourquoi? C'est tr�s simple. Il se livre aujourd'hui au sein des Renseignements g�n�raux � une lutte de succession qui fait des d�g�ts. Chacun veut prendre la place de Bertrand. On veut donc faire plaisir au ministre de l'int�rieur. Ceux qui ont imagin� la piste Orsoni-Robin sont partis du principe qu'Orsoni, mort ne pouvait gu�re protester. Quant � Robin, il ne comptait gu�re et de toutes mani�res il �tait cr�dible qu'il ait particip�.
L'investigateur peut livrer une autre information: cette piste �loignait de celui qui avait �t� un ami de Charles Pieri, Francis Mariani. Ce qui ne veut pas dire que Charles Pieri �tait au courant. Mais il fallait surtout que les journalistes ne puissent pas �crire que l'ancien dirigeant nationaliste avait tremp� dans cet assassinat.
Les policiers ne poss�dent pas plus d'informations que cela. Ils cherchent Robin parce qu'ils ne peuvent plus reculer et avouer que cette piste ne m�ne nulle part.
P�an et Cohen, occup�s par leur chantier "Monde", n'ont pas v�rifi� cela.
Ni L'investigateur, ni son haut-parleur Le Monde n'ont cass� une quelconque enqu�te relative � l'assassinat de Santoni, puisque ce sont les policiers eux-m�mes qui ont cr�� cette rumeur.
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