Editorial: Justice : grandes man�uvres dans l�obscurit� et l�ill�galit�

La France est en �moi ! On dirait que l�Hexagone vient de d�couvrir le secret de l��uf de Christophe Colomb. Non, mais ! Pouvait-on imaginer que des pressions, pire, des surveillances, des intrusions ill�gales, des �coutes, des piratages de disques durs, se d�roulaient en Chiraquie � l�encontre de l�appareil judiciaire ? Oui ! A-t-on oubli� l�exp�dition par h�licopt�re dans le massif de l�Himalaya pour ramener le procureur Laurent Davenas � Paris afin de garantir la qui�tude judiciaire aux �poux Tib�ri ? Les magouilles judiciaires incessantes du r�gime mitterrandien n�ont-elles jamais exist� ? Le slogan � facho ou escroc � des derni�res �lections pr�sidentielles a-t-il d�j� �t� mis aux oubliettes ? Les perquisitions sabot�es n�ont-elles pas exist� ces derni�res ann�es ? Le d�montage du juge Halphen �tait s�rement d� au hasard. On va s�arr�ter l�, car la place r�serv�e � ce petit billet est dix fois, cent fois trop limit�e pour produire une liste exhaustive de ce que tout le monde semble soudainement d�couvrir aujourd�hui avec �bahissement !

Le pouvoir des petits juges, ceux qu�on appelle � d�instruction �, �tait devenu plus que d�rangeant pour le pouvoir politique, qu�il soit de gauche ou de droite. On leur a donc enlev� de plus en plus de pouvoirs discr�tionnaires � ces petits juges. Mais cette magistrature assise �tait aussi bien trop peu fiable. Il fallait �galement mettre au pas quelques juges dont les sentences ne correspondaient point aux desiderata du pouvoir. Oh, il n�y en a point trop � mettre au pas, puisque la grande majorit� s�aligne d�elle-m�me.

Mais comment prendre influence sur un d�lib�r�, un magistrat qui �chappe � tout contr�le parce qu�il pratique la justice en toute ind�pendance, sans peur ni crainte des riches ou des puissants ? Vous allez d�couvrir dans le suppl�ment sp�cial de notre prochain num�ro une multitude de moyens pour parvenir � ses fins et qui, notre grande enqu�te le d�montre, ne s�arr�tent pas aux portes d�un bureau ferm� � cl�, d�une maison aux volets clos ou d�un ordinateur avec mot de passe.

Jean Nicolas
ACHETEZ CE NUMERO

�2004 L'investigateur - tous droits r�serv�s