Edith, la � suicid�e � oubli�e dans l'affaire Al�gre
Jan 28, 2004
Le juge d'instruction a re�u la famille d'Edith Schleichardt, une jeune femme retrouv�e morte en 1990, dont le cas avait �t� class� � suicide � avant d'�tre �voqu� dans l'affaire Al�gre. Une information judiciaire est ouverte. Un article du � Parisien �.

Apr�s des semaines d'h�sitations, le parquet de Toulouse (Haute-Garonne) a ouvert une information judiciaire, le 12 d�cembre, pour meurtre apr�s le d�c�s �trange, le 23 septembre 1990, d'Edith Schleichardt, 23 ans, � Cintegabelle (Haute-Garonne). Sa mort avait �t� class�e en suicide malgr� bien des anomalies. Un dossier qui figure sur la liste des 191 victimes de morts suspectes dress�e par l'ex-adjudant Michel Roussel.
Cet ancien directeur d'enqu�te de la cellule � homicide 31 � a �t� mis sur la touche, mais son livre, qui vient d'�tre publi�, relance la pol�mique sur l'enqu�te consacr�e au tueur en s�rie Patrice Al�gre.

Le fr�re : � A l'�poque mes parents ont cru ce qu'on leur disait � � L'hypoth�se du suicide ne tient pas... Quand on relit ses lettres, c'est impossible. Ma soeur avait des projets malgr� une vie difficile. A l'�poque mes parents ont cru ce qu'on leur disait �, raconte Eric Schleichardt, 32 ans, aujourd'hui sapeur-pompier. La jeune femme, originaire de Chamonix (Haute-Savoie), vivait dans l'Ari�ge. Un peu marginale, elle gardait n�anmoins toujours le lien avec sa famille et avait m�me pr�vu de rejoindre sa soeur qui venait d'accoucher dans le Midi, afin de l'aider � faire face � l'arriv�e du b�b� pendant quelques mois. Mais Edith n'en a pas eu le temps. Son corps meurtri a �t� retrouv� le dimanche 23 septembre 1990 par un chasseur dans une zone industrielle de Cintegabelle. Le corps est recroquevill� sous des herbes. Ce sont les gendarmes de la brigade de Muret qui sont charg�s de l'enqu�te � l'�poque. Edith est d�couverte � moiti� nue dans un foss�, son blouson de cuir est remont� sur la poitrine, ses collants de laine sont baiss�s et une bombe lacrymog�ne est pos�e sur le sexe. Son sac � main et des lettres re�ues de sa famille sont � ses c�t�s. L'autopsie r�v�le une dose importante d'un tranquillisant, l'Equanil, dans le sang de la victime, qui aurait ing�r� aussi une forte quantit� de bi�re. L'affaire est class�e en suicide malgr� ces indices troublants. Jamais les parents n'ont eu communication du rapport. Pendant treize ans, Edith est une suicid�e.

Un t�moignage capital de Fanny, l'ex-prostitu�e Puis, un coup de th��tre intervient le 20 septembre. Florence K..., l'ex-prostitu�e appel�e � Fanny �, t�moin cl� au coeur de la tourmente judiciaire, maintient avoir eu une liaison avec un juge de Toulouse et r�v�le lors d'une confrontation avec le magistrat Marc Bourragu� qu'il �tait de permanence ce jour-l� et s'est rendu sur les lieux. Ce qui prouverait, selon elle, leur proximit�. Des photos d'archives de la presse locale attestent bien de la pr�sence du magistrat sur place. C'est la direction centrale de la police judiciaire qui est d�sormais charg�e de reprendre l'enqu�te sur la mort d'Edith. Elle pr�sente des similitudes avec celle de la jeune Val�rie R�orda, 16 ans, retrouv�e � Saint-Jory le 18 ao�t 1990, une autre victime pr�sum�e d'Al�gre. Mais surtout avec celle de Laure Martinet, en janvier 1990, �trangl�e, viol�e et jet�e aussi dans un foss� � moiti� nue. Les enqu�teurs de la PJ avouent leur � prudence � mais � n'excluent aucune hypoth�se �. Seule certitude, si le tueur Patrice Al�gre est le meurtrier pr�sum� d'Edith, le dossier n'est pas prescrit. S'il s'agit d'un autre meurtrier, il peut dormir tranquille car le d�lai de dix ans est d�pass�. Et aucun acte judiciaire n'est venu l'interrompre.

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