Le plasticage d�un restaurant � Erbalunga
Dec 3, 2003
Un restaurant a �t� plastiqu� pour un film, � L�enqu�te cors � de P�tillon dans laquelle Christian Clavier tient le r�le principal. R�cit de Corse-Matin.

Un soir, sur le petit port do p�che d'Erbalunga. Le ciel de novembre finissant est de velours noir. Le halo larmoyant du croissant de lune laisse esp�rer que l'orage n'�clatera pas. On tourne les derni�res s�quences de L'Enqu�te corse interdites la veille par le vent violent du Cap. Les regards de la production implorent la cl�mence du temps. Dans quelques minutes, Le Pinochio, le restaurant va �tre dynamit�.

Les curieux s'agglutinent. Il fait frisquet mais les acteurs, eux, sont tous en tenue estivale. Dans le film, ce sera miraculeusement un soir d'�t�. Le r�alisateur Alain Berberian affiche le sourire de la confiance. Tout s'est si bien pass� jusque-l�.

Le tournage de l�Enqu�te Corse de P�tillon


Pour toute l'�quipe de l�Enqu�te Corse, la Corse aura �t� une promesse formidablement tenue. La preuve que l�hospitalit� n�est pas un vain mot et pas simplement en direction de clandestins.

Dommage que P�tillon ait quitt� Erbalunga quelques heures plus t�t. Il se serait �clat�. �a y est. Les artificiers du cin�ma allument les m�ches. BOUM I Des langues de feu incendient la mer. De la poudre aux yeux et dans les narines. Les cascadeurs se rel�vent. La sc�ne est dans la bo�te, encore toute fumante.

Christian Clavier, lui, qui tenait un gros poulpe � la main pour les besoins du tournage, ne se fait pas un sang... d'encre. Il rejoint sa loge o� il nous re�oit avec la � mine � rayonnante dont il ne se d�partit presque jamais.

Le lendemain, tout le monde rentrera � Paris. Le bilan qu'il tire de ces presque trois mois de tournage n'est pas artistique, il n'est pas technique non plus.

Il est d'abord humain � L'accueil a �t� exceptionnel et l'aide et le soutien consid�rables dans toutes les villes et tous les villages que nous avons travers�s. Chacun d'entre nous, et plus particuli�rement ceux qui d�couvraient l'�le, a pu v�ritablement exp�rimenter l'hospitalit� corse. Une vraie sympathie en m�me temps qu'une vraie curiosit�. On n'�lude pas les probl�mes, mais tous repartent avec une vision aux antipodes de celle que les m�dias nationaux v�hiculent r�guli�rement. Jean (Reno) est reparti �merveill�. Il est devenu, lui aussi, un inconditionnel de la Corse. Il faut dire que notre itin�raire a �t� jalonn� d'�changes et de moments inoubliables �

Un avis partag� par le confident et le conseiller de production

De la valeur des com�diens corses

Par exemple, cette nuit de m�choui sur la place de Sainte-Lucie de Tallano o� l'on a raviv� le feu du vieux four � pain. Ou la longue veill�e de Palasca, port�e jusqu'� l'aube par la musique et les chants polyphoniques. Les ap�ritifs conviviaux organis�s un peu partout par les maires. Ou bien encore ce figurant de Sart�ne qui, enchant� de son exp�rience, revient sur le lieu du tournage avec.., deux sangliers. De quoi r�jouir Clavier/Asterix...

L'acteur remercie aussi les h�teliers et restaurateurs pour leur professionnalisme et leur disponibilit�. Mais Christian Clavier a un faible pour les com�diens insulaires qui l'ont entour� : � Au-del� du talent r�el qui apportera au film une v�rit� de l'�le qu'il aurait �t� impossible de restituer sans eux, nous avons tous beaucoup appris des com�diens corses, des valeurs qu'ils v�hiculent, de leur sens de la th��tralit� et de la macagna auquel j'avais �t� initi� dans mon enfance par mon grand-p�re � Marseille de la place dela langue corse dans la culture et l'�criture. Je suis fier de les avoir � mes c�t�s �.

D'ici peu, le 9 d�cembre pr�cis�ment, pour les besoins de L'enqu�te, est pr�vue la remont�e massive des acteurs corses sur la Capitale o� la mairie de Vincennes servira de cadre � la fameuse sc�ne du tribunal. P�tillon, para�t-il, y assistera.

Marc Vad�, le directeur de la production, n'en revient pas lui-m�me au moment o� il supervise les derni�res s�quences

� La pluie de ces derniers jours ne compte pas. En terme de lumi�re et de paysages, on a eu tout ce qu'on voulait. En 20 ans de m�tier, c'est la premi�re fois qu'un tournage se passe aussi bien. Les distances �taient d'embl�e abolies: toute l'�quipe du tournage est all�e spontan�ment vers les gens qui eux-m�mes ont pu partager la vie des com�diens. Il n'y avait rien d'artificiel, que des relations sinc�res et spontan�es. Des liens d'amiti� se sont tiss�s un peu partout et, bien souvent, nous avons v�cu des moments tr�s �mouvants. Un vrai bonheur
C'est s�r. La reconnaissance de l'�quipe de L'enqu�te corse n'aura pas la m�moire courte �.

600 heures... de tournage!

Cinq kilom�tres de pellicule. Alain Berberian n'a pas l�sin� sur les moyens techniques pour avoir exactement ce qu'il avait en t�te et donner vie et enthousiasme au sc�nario.

Il a coll� son �il � la cam�ra pendant douze semaines de six jours. Ce qui repr�sente pratiquement 600 heures de tournage dans l'�le. Avec une enveloppe financi�re qui s'�l�ve � environ 3 millions d'euros sur un budget total de 18 millions.

Ce sont aussi 1200 journ�es de figuration qui ont �t� pay�es sur place et l'�quipe de 90 personnes a s�journ� dans sept �tablissements h�teliers.

L'enqu�te corse a �t� men�e dans toutes les r�gions de l'�le: Bastia, Cervione, Alesani, �le-Rousse, Sant�Antonino, Palasca, Ajaccio, Porto-Vecchio, Figari, Propriano, Sainte-Lucie de Tallano, Sart�ne, Baracci, l'Ospedale, Fozzano, Brando...

La primeur aux Corses

Le tournage se termine � Paris mais il n'est pas exclu que l'�quipe revienne au printemps pour quelques s�quences de raccord.

Le film entamera ensuite une longue phase de montage. Sa sortie est pr�vue par Gaumont d�but septembre 2004.

Mais en signe de reconnaissance � la Corse, la com�die sera pr�sent�e en avant avant-premi�re sur quelques �crans insulaires au mois d'ao�t. Un pr�cieux test.. apr�s l'accueil r�serv� � la BD de Petillon.

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