Andr� Colonna d'Istria remis en libert� par le juge Gilbert Thiel
Dec 3, 2003
L�une d�une des suppos�es clefs de la cavale d�Yvan Colonna a donc �t� remise en libert�. Andr� Colonna d�Istria �tait l�homme accus� d�avoir pr�sent� le fugitif au berger Paoli d�Olmeto. Me �ric Barbolosi avait demand� mercredi la remise en libert� de son client, �crou� � la maison d'arr�t parisienne de la Sant�. Dans une ordonnance rendue lundi, le juge a fait droit � sa demande, en d�pit d'un avis d�favorable du parquet de Paris, a d�clar� l'avocat.

Cette remise en libert� est assortie d'un contr�le judiciaire interdisant notamment � Andr� Colonna d'Istria, directeur d'un camping de Porto Pollo, de quitter la France m�tropolitaine et d'entrer en contact avec les autres mis en examen.

Apr�s la d�cision du juge, le parquet ne s'est pas oppos� � la lib�ration, ce qu'il aurait pu faire par une proc�dure d'urgence, le "r�f�r�-d�tention".

La remise en libert� de Colonna d'Istria intervient un peu plus de deux mois apr�s celle de Fr�d�ric Paoli, propri�taire de la bergerie o� Yvan Colonna avait �t� interpell�. Ces deux hommes avaient �t� d�sign�s comme le fameux r�seau des bergeries dont nous avions d�nonc� le caract�re fantasmatique d�s le jour o� ce th�me est devenu central dans une presse fran�aise d�cid�ment peu curieuse.

Andr� Colonna d'Istria avait �t� mis en examen le 11 juillet pour "recel de l'auteur ou du complice d'un crime � caract�re terroriste et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Outre Fr�d�ric Paoli, deux autres personnes sont poursuivies dans cette affaire: Claude Serreri, proche de l'ex-compagne d'Yvan Colonna, et Marc Simeoni, fils d'Edmond Simeoni, figure historique de l'autonomisme corse.

Marc Sim�oni est le dernier mis en examen encore en d�tention dans le cadre de cette instruction.

L�attitude du juge Thiel est �clairante sur les conditions dans lesquelles Yvan Colonna a �t� aid�. Il s�agissait d�un cercle proche d�amis et de parents qui, de leur c�t�, prenaient contact avec d�autres personnes. Celles-ci acceptaient d�acheter des produits ou, dans un cas de pr�ter un appartement qui ce jour l�, �tait vide.

Pas de quoi fouetter un chat. Mais surtout la pr�sentation par le cabinet de Nicolas Sarkozy d�un v�ritable r�seau, visait � pr�senter � l�opinion publique continentale une th�se cr�dible qui explique les raisons de l��chec policier durant quatre ans. Au passage, cette id�e d�un complot des bergers collait avec l�id�e qu�h�las, bien des continentaux se font des Corses. Enfin, elle servait l�image de marque d�un ministre de l�int�rieur incapable de dire la v�rit� sur cette capture � miraculeuse � pour laquelle le r�seau corse de L�investigateur a jou� un r�le � r�gulier �.

Il y a fort � parier que Marc Simeoni sera lib�r� d�s lors qu�il acceptera de s�exprimer devant la juge Le Vert ce que pour l�instant il refuse de faire. � tort.

La lib�ration de Colonna d�Istria est d�ores et d�j� interpr�t�e comme une reconnaissance d�une r�alit� qui n�a rien d�honteux. Pour beaucoup de Corses en effet, la th�orie veut qu�on accueille un fugitif. Mais comme la quasi-totalit� des Corses ne s�est jamais trouv�e dans une telle situation et n�a aucune raison de l��tre c�est la th�orie qui l�emporte sur une pratique suppos�e.

Cette lib�ration est un point positif pour les nationalistes en m�me temps qu�elle les prive d�une carte facile � jouer.

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