"Les nationalistes rec�lent tous les m�mes dangers", estime �mile Zuccarelli
Dec 29, 2003
Le d�put�-maire PRG de Bastia �mile Zuccarelli estime que "les nationalistes portent tous les m�mes valeurs et rec�lent directement ou indirectement les m�mes dangers", dans une interview au Figaro que nous reproduisons ci-dessous

"Certains s'effraient d'une possible union des nationalistes. Pas moi. Leur union aurait au moins le m�rite de la clart� car ils portent tous les m�mes valeurs et rec�lent directement ou indirectement les m�mes dangers", explique l'ancien ministre.

"Si les +mod�r�s+ se contentent d'une simple tr�ve pour faire liste commune avec ceux qui ne condamnent pas la violence, alors on peut s'interroger sur ce qui s�pare r�ellement les uns des autres", ajoute-t-il.

Le maire de Bastia dit par ailleurs se r�jouir que "les pouvoirs publics se mobilisent enfin en Corse pour lutter contre une d�rive mafieuse qu'il d�nonce depuis plus de 25 ans".

Il esp�re que cette nouvelle politique "si elle s'inscrit dans la dur�e" permettra aux victimes du racket "de surmonter leur peur et redonnera "aux citoyens confiance dans la r�publique et ses valeurs".

Zuccarelli : �La politique de fermet� va permettre de surmonter la peur�
(Propos recueillis par Dominique Costa dans le Figaro du 24 d�cembre 2003)



LE FIGARO. � Avez-vous �t� surpris par les accusations de racket dont sont aujourd'hui l'objet Charles Pieri et son entourage ?
�mile ZUCCARELLI.
� Par principe, je ne me prononce jamais sur une proc�dure polici�re ou judiciaire en cours. Mais je ne peux que me r�jouir que les pouvoirs publics se mobilisent enfin pour lutter contre une d�rive mafieuse que je d�nonce pour ma part, souvent seul, depuis plus de vingt-cinq ans. Et qui a d'ailleurs pour beaucoup justifi� mon engagement politique. Le gouvernement est assur�, au-del� de nos engagements partisans, de mon soutien � une telle politique.


La Corse a trop longtemps souffert d'une situation caricaturale qui lui attirait des reproches cruels et une image d�testable. Il faut y mettre un terme en appliquant dans notre r�gion la loi avec les moyens ordinaires de la police et de la justice. C'est la seule politique qui n'ait jamais �t� tent�e durablement en Corse.


Pensez-vous que, comme l'a fait le Club M�diterran�e, d'autres victimes pourraient briser la �loi du silence� ?
Je crois que le pr�alable est de r�tablir la confiance des citoyens en la police et en la justice. Comment voulez-vous que les citoyens en Corse se confient � elles quand ils voient, comme ce fut le cas trop longtemps, les principaux meneurs re�us en toute impunit� Place Beauvau ? Et ainsi reconnue une forme de l�gitimit� � leurs exactions ? Il semble que ces temps soient r�volus. Tant mieux.


Comment expliquez-vous le fait que les victimes de racket h�sitent encore � parler ? Toute la Corse vit-elle dans la peur ?
Le vote du 6 juillet a d'abord �t� le rejet de cette peur qui a min� la Corse pendant trois d�cennies. La nouvelle politique du gouvernement va, je l'esp�re, si elle s'inscrit dans la dur�e, permettre de surmonter cette peur. Et redonner aux citoyens confiance dans la R�publique et ses valeurs.


Les ind�pendantistes reprochent � la �classe politique traditionnelle�, dont vous �tes l'un des repr�sentants, de se maintenir en place en utilisant des pratiques douteuses comme la fraude �lectorale. Que leur r�pondez-vous ?
A chaque fois qu'ils perdent les �lections, et c'est le plus souvent le cas, les s�paratistes crient � la fraude. Ils n'ont pas manqu� de renouveler l'exercice au lendemain du r�f�rendum. Leur recours a �t� rejet� par le Conseil d'�tat. Et j'attends avec s�r�nit� le r�sultat de la proc�dure judiciaire qu'ils ont engag�e. Mais ces accusations infond�es ne resteront pas impunies. J'engagerai, d�s que l'enqu�te sera close, une action en d�nonciation calomnieuse contre les auteurs de ces accusations.


On vous accuse aussi de client�lisme...
C'est un v�ritable proc�s en sorcellerie ! Je suis maire de Bastia depuis 1989. Et, � titre d'exemple, depuis lors, les effectifs municipaux sont rest�s stables. Et les imp�ts aussi ! Alors que, dans la plupart des communes de la m�me strate d�mographique, au plan national les uns et les autres augmentaient. On ne peut, en revanche, pas en dire autant d'autres collectivit�s insulaires. Ainsi le d�partement de la Haute-Corse a vu, en six ans, le nombre de ses employ�s augmenter de 106%. Le client�lisme n'est pas l� o� l'on tente de le faire croire !


Le gouvernement affirme vouloir assainir le climat sur l'�le. Cela suffira-t-il � faire repartir l'�conomie ?
La Corse travaille. Malgr� les violences et la d�plorable image de notre �le donn�e par les poseurs de bombes, notre r�gion est en t�te des cr�ations d'emplois sur les six derniers mois et de la baisse du ch�mage des plus jeunes. A Bastia, notre technopole est une r�ussite. Il est �vident que la fin de la violence, des menaces et du racket nous permettra plus encore de lib�rer les �nergies.

Serez-vous candidat aux prochaines �lections territoriales, en mars prochain ?
Je n'ai pas encore pris ma d�cision.


A quoi ressemblera, � votre avis, la prochaine Assembl�e de Corse ?
Il semble que l'on assiste � une multiplication des listes. Cette situation est d'abord induite par un mode de scrutin inadapt�. Pour autant, je crois que les Corses auront, le moment venu, � choisir, au-del� des personnes, principalement entre deux voies. Celle qui conduira � renouer avec les errements du pass� et la spirale institutionnelle qui lui a fait tant de mal. Ou celle qui offrira de poursuivre dans l'affirmation de notre volont� de maintien durable de la Corse dans la R�publique. C'est cette derni�re voie qui a �t� choisie le 6 juillet dernier par une majorit� de Corses. C'est celle-ci que, je l'esp�re, ils choisiront plus nombreux encore en mars prochain.

Les ind�pendantistes affirment qu'ils obtiendront au moins 30% des suffrages. Cela vous inqui�te-t-il ?
Certains s'effraient d'une possible union des nationalistes. Pas moi. Leur union aurait au moins le m�rite de la clart� car ils portent tous les m�mes valeurs. Et rec�lent directement ou indirectement les m�mes dangers. Si les �mod�r�s� se contentent d'une simple �tr�ve� pour faire liste commune avec ceux qui ne condamnent pas la violence, alors on peut s'interroger sur ce qui s�pare r�ellement les uns des autres.

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