Antis�mitisme au lyc�e Montaigne � Paris: deux �l�ves exclus d�finitivement
Dec 29, 2003
Deux �l�ves de sixi�me du coll�ge-lyc�e Montaigne � Paris, auteurs de violences � caract�re antis�mite � l'encontre d'un de leur camarade, ont �t� exclus d�finitivement de l'�tablissement par le conseil de discipline, a annonc� mercredi le rectorat de Paris. Les �l�ves, qui sont issus de familles d'origine maghr�bine, poursuivront leur scolarit� dans un autre �tablissement du quartier, a pr�cis� le rectorat.


Un �l�ve de sixi�me, de confession juive, "a �t� victime au d�but de l'ann�e scolaire et durant plusieurs semaines de violences physiques et verbales graves � caract�re antis�mite, n�cessitant des soins m�dicaux", avaient annonc� � la presse, d�but d�cembre, les deux associations de parents d'�l�ves FCPE et PEEP.

D�s le d�but de l'ann�e, le jeune gar�on, plut�t ch�tif selon ses camarades, �tait devenu le souffre-douleur de plusieurs �l�ves de la classe. Apr�s avoir avou� avec beaucoup de retard � son ancienne institutrice ce qu'il subissait au coll�ge, il avait �t� chang� de classe � la demande de ses parents. Mais les �l�ves coupables n'avaient pas �t� inqui�t�s, en l'absence, dans un premier temps, de tout t�moin des faits et d'aveux.

Pourtant, selon des sources concordantes mais qui ne veulent pas �tre cit�es, des insultes comme "sale juif" ont �t� lanc�es. Ou "tous les juifs devraient �tre extermin�s".

"C'est effroyable de savoir que votre enfant se fait frapper en entendant ce qu'il a entendu. Ca rappelle les pires souvenirs", a t�moign� sa m�re dans Lib�ration samedi dernier, en soulignant qu'elle n'avait pas voulu changer l'enfant d'�tablissement car elle �tait "partisane du la�c". "Il n'est pas question de c�der et de donner raison aux agresseurs", disait-elle.

La direction de l'�tablissement, accus�e par la famille de l'enfant de ne pas avoir r�agi assez rapidement, s'est refus�e � tout commentaire sur le conseil de discipline, tout comme les autres personnes pr�sentes.

Apr�s une crise larv�e � l'int�rieur de l'�tablissement, nourrie de rumeurs dans tous les sens, Nathalie Krikorian, pr�sidente de la FCPE � Montaigne, a n�anmoins affirm� qu'elle �tait "favorable � la mise en place de tout un travail d'explication et d'information".

"Je tiens � organiser un d�bat avec des invit�s ext�rieurs qui viendront expliquer un certain nombre de choses sur les violences verbales qui sont devenues totalement banalis�es, et pas seulement antis�mites, mais aussi racistes et sexistes", a-t-elle d�clar�.

"Ce qui est mis en cause, ce sont toutes les valeurs qui fondent la la�cit�, mais aussi celles qui fondent le contrat social, comme l'autorit� par exemple", a-t-elle ajout� en soulignant qu'en mati�re d'�ducation "les valeurs doivent �tre donn�es aux �l�ves au m�me titre que les connaissances". "Cela concerne toute la communaut� �ducative, les professeurs, l'administration et m�me les parents", a-t-elle ajout�.

"Je trouve que cette d�cision est salutaire et j'esp�re qu'elle sera dissuasive et exemplaire", a d�clar� pour sa part Sammy Ghozlan, pr�sident du "bureau de vigilance contre l'antis�mitisme" cr�� en mars 2002 et bas� au Pr�-Saint Gervais (Seine-Saint-Denis).

"J'exprime un sentiment de satisfaction sinc�re de voir que plusieurs incidents antis�mites qu'on nous a signal�s sont d�sormais pris en compte", a ajout� M. Ghozlan, qui est aussi vice-pr�sident du consistoire de Paris et pr�sident du conseil des communaut�s juives de la Seine-Saint-Denis.

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s