Depuis son arrestation, Yvan Colonna clame son innocence
Dec 29, 2003
Yvan Colonna avait �t� arr�t� alors que les complices de l'assassin pr�sum� du pr�fet Claude Erignac comparaissaient devant la Cour d'assises de Paris. Incarc�r�, le "berger de Carg�se" ne cesse, depuis, de clamer son innocence.

La traque de l'homme le plus recherch� de France s'est ainsi termin�e sans violence un vendredi apr�s-midi dans le maquis corse. Un succ�s ind�niable pour la police et le ministre de l'Int�rieur, Nicolas Sarkozy, qui avait fait de l'arrestation d'Yvan Colonna une ambition personnelle depuis son arriv�e place Beauvau en mai 2002.

Succ�s un peu terni par le "non" des Corses oppos� deux jours plus tard au r�f�rendum sur le projet de r�forme institutionnelle concoct� par le ministre. Un refus que beaucoup d'observateurs ont attribu� au m�contentement des insulaires apr�s l'arrestation de l'enfant du pays.

Mais cette interpellation n'a pas emp�ch�, une semaine plus tard, la Cour d'assises de Paris de condamner les huit complices de l'assassin pr�sum� � de lourdes peines comprises entre la r�clusion criminelle � perp�tuit� et 15 ans de r�clusion. Deux des huit hommes ont fait appel et devraient �tre rejug�s au cours de l'ann�e 2004.

Le proc�s d'Yvan Colonna risque de ne pas se tenir avant 2005, voire plus tard. Mis en examen et incarc�r� � la maison d'arr�t de Fleury-M�rogis depuis le 5 juillet, le berger de Carg�se n'a �t� entendu que trois fois par les magistrats instructeurs.

La premi�re fois, le 16 juillet, la juge Laurence Le Vert l'a interrog� sur les quelques jours qui ont pr�c�d� son d�part dans le maquis en mai 1999. Le 23 septembre, Gilbert Thiel l'a surtout entendu sur l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella, le 6 septembre 1997, au cours de laquelle l'arme ayant servi � tuer le pr�fet cinq mois plus tard a �t� d�rob�e.

S'il a refus�, lors de sa troisi�me audition en novembre dernier, de r�pondre au juge Thiel, pour protester contre ses conditions de d�tention, Yvan Colonna a tenu � chaque fois � clamer son innocence dans les deux dossiers, l'attaque de Pietrosella et l'assassinat du pr�fet.

"Il n'existe aucune charge contre lui", assurent en ch�ur ses trois avocats, les Corses Mes Antoine Sollacaro et Pascal Garbarini, et le Parisien Me Philippe Dehapiot, qui r�clament d�sormais une confrontation de leur client avec ses complices pr�sum�s. Plusieurs d'entre eux, notamment Didier Maranelli, ont dans un premier temps d�sign� Yvan Colonna comme le tireur. Avant de se r�tracter, soit au cours de l'instruction, soit au cours du proc�s en juin.

"Yvan Colonna ne faisait pas partie du groupe", a ainsi affirm� Pierre Alessandri, devant la Cour d'assises de Paris. Des propos confirm�s par les trois autres membres du commando pr�sents le soir du 6 f�vrier 1998 � Ajaccio, Didier Maranelli, Martin Ottaviani et Alain Ferrandi.

En l'absence de toute preuve mat�rielle de la pr�sence d'Yvan Colonna le soir de l'assassinat � Ajaccio, les juges ne disposent pour l'instant que des d�clarations faites par ces hommes. Et de la fuite du berger de Carg�se, qui constitue pour beaucoup l'aveu de sa culpabilit�.

Yvan Colonna est en effet "parti aux ch�vres" en mai 1999 alors qu'une vague d'arrestations avait d�but� au sein du commando. Le 26 mai, la presse a r�v�l� qu'il avait �t� d�sign� comme "le tireur".

L'enqu�te sur sa cavale a �tabli qu'il est pour l'essentiel rest� en Corse, o� il a b�n�fici� de nombreux appuis familiaux et amicaux. Quatre personnes, parmi lesquelles son beau-fr�re, sont mises en examen pour l'avoir soutenu au cours des quatre ann�es d'errance.

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