Dominique Battini, en cavale depuis six ans et interpell� � Boulogne-Billancourt aurait �t� l'artificier du commando qui avait fait �vader Antonio Ferrara de la maison d'arr�t de Fresnes en mars dernier .
Dominique Battini a perdu son �il droit dans des circonstances qu�il ne peut expliquer. La police a, elle, ses certitudes. Des r�sultats d'expertises ADN parvenus tard dimanche soir ont confirm� l'hypoth�se des enqu�teurs de l'Office central de r�pression du banditisme (OCRB) � savoir qu�il faisait partie du commando qui a provoqu� l'�vasion d'Antonio Ferrara, en mars dernier, de la maison d'arr�t de Fresnes.
Le 12 mars 2003, vers 4 h 30 du matin, un groupe de plus d'une dizaine de malfaiteurs cagoul�s, gant�s et �quip�s de faux brassards de police prennent d'assaut la maison d'arr�t de Fresnes avec un savoir-faire �tonnant. Deux miradors sont cribl�s d'impacts de fusils d'assaut et deux portes, dont la porte d'entr�e, souffl�es � l'explosif. Antonio Ferrara fait lui-m�me sauter les barreaux de sa cellule p�nitentiaire. L'�quipe s�enfuit ensuite � bord de voitures tous gyrophares hurlants non sans avoir incendi� auparavant six voitures pour faire diversion. Les malfaiteurs laissent derri�re eux une arme de poing, un fusil d'assaut de type Famas, une charge d'explosifs, des d�tonateurs et du sang appartenant � l�un des assaillants. C�est celui de Battini.
Vendredi soir, Dominique Battini, en cavale depuis six ans, a �t� interpell� par l'OCRB au domicile d'une amie qu'il fr�quentait �pisodiquement, � Boulogne-Billancourt.
Dominique Battini rentrait de faire les courses, les bras charg�s de cadeaux pour les siens. Il s�est fait arr�ter dans l�appartement de sa compagne� Celle-ci a �t� plac�e en garde � vue avant d'�tre rel�ch�e au bout de vingt-quatre heures.
D�j� condamn� par contumace � vingt ans de prison par la cour d'assises des Alpes-Maritimes, en 1997, pour vol avec arme et association de malfaiteurs, il vient d'�tre incarc�r� � la maison d'arr�t de Bois-d'Arcy. � � l��poque, on avait compris qu'il naviguait dans certains milieux mais on n'avait pas pu l'identifier, se souvient un flic sp�cialis� dans la lutte contre le banditisme interrog� par Le Parisien. � Comme Jos� Menconi, Battini est un Corse continental qui travaille � la fois en r�gion parisienne avec des jeunes des cit�s du type Ferrara et sur l'�le de Beaut� avec des voyous locaux. Ce qui le rend difficile � cerner. �
Une deuxi�me s�rie de tests ADN est attendue dans la semaine � propos d'une attaque de fourgon blind� en 2002.
Mais le plus important est son implication dans l��vasion de Ferrara. Le juge d'instruction Laurent Raviot va le mettre en examen pour � complicit� d'�vasion et tentative d'homicide volontaire � dans le dossier gigogne de Fresnes.
� Petit � petit, le sc�nario se reconstitue, souligne le Parisien. Neuf personnes ont d�j� �t� mises en examen, suspect�es d'avoir pr�par� l'op�ration ou d'avoir aid� Ferrara lors de sa cavale. Battini est, lui, le premier truand accroch� pour avoir directement particip� � l'action commando. Les policiers le soup�onnent d'�tre l'artificier du groupe. Il aurait �t� gri�vement bless� � l'�il apr�s avoir install� une charge explosive sur la premi�re porte de l'�tablissement p�nitentiaire. La deuxi�me porte, moins �paisse, a ensuite �t� perc�e, au lance-roquettes, par un complice prenant le relais. �
Les enqu�teurs pensent que le commando �tait compos� de braqueurs du sud de la France et d�autres de la r�gion parisienne. L'�quipe qui avait tent� de braquer un fourgon blind� � Champs-sur-Marne en Seine-et-Marne en mai dernier est dans le collimateur des policiers. � Il y a de nombreuses passerelles entre cette affaire et celle de Fresnes �, souligne une source polici�re cit� par Le Parisien. Malek Bouabbas, arr�t� en compagnie de Ferrara en juillet, vient notamment d'�tre mis en examen pour la tentative seine-et-marnaise.
L'implication de Battini, gangster en relation avec la Brise de mer a pu �tre �tablie apr�s une surveillance longue et fastidieuse de l�entourage de Ferrara et de Menconi.
Plusieurs planques de Dominique Battini avaient �t� rep�r�es, dont un appartement occup� par une jeune femme travaillant dans un bar parisien et par son enfant. Ces planques servaient aussi � d�autres voyous corses en cavale.
Mais l�alliance de Dominique Battini, d�Antonio Ferrara, de Joseph Menconi, de Jacques Mariani, le fils de Francis avec d�autres voyous d�origine maghr�bine, t�moigne aussi d�une recomposition du milieu parisien. La mort de Francis le Belge a pour origine ce milieu pr�cis�ment et il est vraisemblable que le milieu corse bastiais a l�intention de mettre la main sur ce territoire qu�il poss�de d�j� en partie.
Tout aussi int�ressante est la composition du commando de Fresnes qui n�est pas sans rappeler celui qui a op�r� en Corse et �limin� la plupart des membres d�Armata Corsa, Jean-Michel Rossi et Fran�ois Santoni. Le commando avait alors b�n�fici� du feu vert du FLNC Union des Combattants et d�une infrastructure locale vraisemblablement offerte par la Brise de Mer.
Le 12 juillet dernier nous �crivions :
Antonio Ferrara, l�ami de Menconi, a �t� arr�t� jeudi soir pr�s du Palais omnisports Paris Bercy. Il s'�tait �vad� le 12 mars dernier de la prison de Fresnes lors d'une v�ritable op�ration militaire.
Antonio Ferrara, 29 ans, dit Succo, qui s'�tait �vad� le 12 mars dernier de la prison de Fresnes avec l'aide de complices �quip�s de lance-roquettes, a �t� arr�t� vers 21 heures dans le bar le Peanuts, rue de Bercy � Paris, dans le XII e arrondissement. C'est l'OCRB (Office central de la r�pression du banditisme) et la BRB (Brigade de r�pression du banditisme de la police judiciaire de Paris) qui ont men� l'op�ration. Contrairement � Yvan Colonna qui ne portait pas d�armes (ce qui est une curiosit� pour l�ennemi num�ro 1), Ferrara �tait pr�t � se d�fendre
Le secr�taire r�gional pour l'Ile-de-France du syndicat Synergie officiers, Franck Carabin, raconte dans � Le Parisien �: � Nous avons arr�t� Ferrara, un individu tr�s dangereux, dans le bar le Peanuts en b�n�ficiant de l'effet de surprise. Il a �t� mis hors d'�tat de nuire en quelques secondes. Il �tait porteur d'un pistolet automatique CZ tch�coslovaque. Une arme redoutable, tr�s pr�cise, et qui se dissimule facilement car elle est plate. Il �tait difficile � reconna�tre, car, depuis son �vasion, il s'est fait refaire le nez, s'est teint les cheveux en blond et portait un filet de barbe tr�s fin entre la l�vre inf�rieure et le menton. Avec lui ont �t� arr�t�s deux autres gangsters, Hamid Hakkar et Malek Bouabbas �. � L'OCRB et la BRB l'avaient en ligne de mire depuis quelques jours, explique Franck Carabin. La police avait des objectifs bien pr�cis.
Le ministre de l'Int�rieur, Nicolas Sarkozy, avait une priorit� : Colonna. Et ensuite, Ferrara. Il avait demand� que tous les moyens soient mis en �uvre pour retrouver Ferrara. Force doit rester � la loi . Pour moi, cette arrestation prouve que, lorsqu'un ministre de l'Int�rieur a r�ellement la volont� de mettre tous les moyens en �uvre pour faire rechercher et faire interpeller des individus dangereux, la police judiciaire fran�aise r�ussit. La preuve en est, Colonna a �t� interpell�, et maintenant, c'est le tour de Ferrara.�
Antonio Ferrara dit Succo �tait un proche de Joseph Menconi, qui s'�tait �chapp� cinq jours avant lui de la prison de Borgo, en Corse. Succo,avait comparu en janvier devant les assises de l'Essonne pour des braquages. Il s��tait �vad� de Fresnes gr�ce � des complices en uniforme de policiers qui avaient tir� plusieurs coups de feu sur un des miradors de l'enceinte p�nitentiaire d'o� les occupants avaient ripost�. Puis avec des explosifs, le groupe s'�tait introduit dans la prison par une porte arri�re, r�ussissant � franchir deux autres portes puis � faire sauter les barreaux de la cellule d'Antonio Ferrara. Les deux hommes arr�t�s avec Succo sont connus des services de police pour reprendre l�expression consacr�e. Hamid Hakkar, 33 ans, s��tait �vad� en 1998, apr�s avoir chang� de place avec un visiteur venu le voir au parloir de la maison d'arr�t de Villepinte. Son nom appara�t dans un r�glement de comptes en Seine-Saint-Denis qui lui a valu une condamnation � la prison � perp�tuit�. Malek Bouabbas, �g� d'une trentaine d'ann�es, �tait recherch� pour un recel de vol. Son fr�re Karim, une � pointure � du grand banditisme, a �t� captur� le 3 mai dernier entre les mains de la BRB et de la BRI (l'antigang) alors qu'il tentait d'attaquer un fourgon blind� en Seine-et-Marne.
Ferrara s�appr�tait visiblement � faire un nouveau coup avec les nouveaux ca�ds du milieu parisien domin� particuli�rement par les Beurs et les Manouches s�dentaris�s. Une nouvelle victoire pour le Ministre de l�Int�rieur.
Description pr�cise de l�arrestation de Ferrara
Il est 21 heures. Install� � la terrasse d'un caf� situ� pr�s du palais Omnisport de Paris-Bercy, Antonio Ferrara (29 ans) prend un verre en compagnie de deux autres grosses pointures fich�es elles aussi au grand banditisme : Malek Bouabbas, condamn� pour recel de vol et d�tention ill�gale d'armes et Hamid Hakkar, condamn� � la r�clusion criminelle � perp�tuit� dans des affaires de r�glements de comptes sanglants. Ce dernier en cavale s'�tait �chapp� en 1998 de la prison de Villepinte (Seine-Saint-Denis).
L'op�ration est men�e de concert par l'office central pour la r�pression du grand banditisme (OCRB) ainsi que la brigade de r�pression du banditisme de la police judiciaire parisienne (BRD). Quarante policiers issus de ces deux services sont mobilis�s pour cette arrestation.
Cela fait plusieurs jours, que les policiers sont parvenus � localiser Ferrera gr�ce � un v�ritable travail d'enqu�te, de filature et de traque effectu� aupr�s de sa famille et de ses proches. Nino se d�pla�ait sans cesse ne dormant deux nuits au m�me endroit. Depuis plusieurs semaines, il se trouvait dans le sud de la France. Selon les policiers, son retour sur Paris aurait �t� motiv� par la pr�paration d'un nouveau coup. Pour �chapper aux forces de l'ordre, ce professionnel du braquage et de l'�vasion a chang� son look.
Il s'est fait refaire le nez, porte une barbiche � la d'Artagnan et s'est teint les cheveux en blond. L'OCRB et la BRD se postent pr�s d'un bar, " le Peanuts ", un caf� de la rue de Bercy. Pour les hommes de ces deux brigades particuli�rement entra�n�s, il est essentiel que l'interpellation soit rapide ; l'homme est dangereux et sans doute arm�. Dans ce bar o� les clients sont nombreux, l'op�ration doit �tre s�curis�e et il ne doit y avoir aucun �change de coups de feu. Pour y parvenir, les policiers comptent sur l'effet de surprise. L'ordre est donn�, et en moins de cinq minutes, les trois hommes sont ma�tris�s. Antonio arm� d'un pistolet automatique - un CZ tch�que - n'a pas eu le temps de d�gainer. Les trois hommes sont munis de faux papiers d'identit� de " bonne qualit� ".
Retour � la case d�part pour Antonio Ferrera qui a �t� incarc�r� d�s vendredi � la prison de Fleury apr�s que le juge Jean-Paul Albert l'ait mis en examen pour �vasion avec usage d'armes et d'explosifs, infraction � la l�gislation sur les armes, complicit� de tentative d'homicides volontaires avec pr�m�ditation � la fois sur des surveillants p�nitentiaires et sur des fonctionnaires de police, destruction de biens avec explosifs en bande organis�e, association de malfaiteurs et d�tention de faux documents administratifs. Il a �galement �t� mis en examen pour port et transport d'armes de premi�re cat�gorie dans le cadre de son arrestation. Antonio peu loquace a seulement d�clar� au magistrat : "je ne m'explique pas"
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