Le Figaro de lundi r�v�le que l�une des t�moins � charge avait d�j� �t� menac�e. Elle se r�tracte ce mardi en direct sur Radio Bleu Frequenza Mora.
Marina Paolini s�est r�tract�e sur l�antenne de Radio Bleu Frenquenza Mora affirmant qu�elle n�avait jamais mis en cause Charles Pieri. Or, cette affirmation est �videmment fausse et un PV d�audition existe. Marina Paolini selon nos informations a �t� soumise � une pression insoutenable d�s l�annonce de la parution de l�article du quotidien Le Monde. Ce qui pose une question essentielle : est-il normal que la presse publie des PV d�audition sit�t ceux-ci enregistr�s dans le bureau du juge.
Il paraissait �vident d�s dimanche � tous ceux qui avaient pris connaissance des d�clarations de la jeune femme qu�il existait une diff�rence fondamentale entre parler � un juge dans le secret du cabinet et assumer publiquement de telles d�clarations. Les premi�res pressions sont venues de la famille m�me de Marina Paolini. Le fr�re de Marina Paolini notamment �tait menac� de mort. Il est important d�avoir en t�te l�assassinat de Robert Sozzi, ex�cut� par des militants du FLNC Canal historique secteur Bastia sur l�instigation d�un certain nombre de personnages qui se trouvent aujourd�hui dans la Chjama naziunale. Il faut se rappeler du sinistre proc�s des fils Pieri et de l�amn�sie tragique des t�moins.
Il est �tonnant que la justice et le minist�re de l�int�rieur n�aient pas pes� les risques encourus par leurs t�moins qui risquent de fondre comme neige au soleil si un programme de protection ne leur est pas offert. Les enjeux sont d�sormais trop graves. Nous en parlions d�s hier.
Les articles du Figaro
Une accusatrice de Pieri avait �t� menac�e de mort
Les policiers bastiais n'en sont pas encore revenus : le mois dernier, une jeune femme poussait les portes du commissariat de la pr�fecture de Haute-Corse et annon�ait son intention de porter plainte pour �menaces de mort�. Au pays de l'omerta, la cible de Marina Paolini �tait des plus surprenantes : Jacques Mosconi, dirigeant de Corsica gardiennage services (CGS), lieutenant de Charles Pieri et vieille connaissance des forces de l'ordre insulaires. Visant, selon la jeune femme, � prot�ger la vie de ses proches, cette d�marche explique mieux pourquoi, mardi dernier, cette m�me Marina Paolini, secr�taire de la CGS de 1996 � 2002, est devenue l'un des principaux accusateurs de Charles Pieri en d�taillant les d�tournements de fonds de la soci�t�, au profit notamment de Jacques Mosconi, pour un montant total �valu� � environ 150 000 euros.
Si les policiers s'interrogent encore sur ce prurit de haine dans le petit monde du nationalisme de Haute-Corse, ils constatent que le torchon br�lait depuis des mois entre les Paolini et le clan des Pieri (voir nos �ditions du 20 d�cembre). Ancien responsable de la CGS, Jean-Dominique Paolini avait �t� purement et simplement �vinc� comme l'avaient �t� avant lui nombre de ses pr�d�cesseurs. A Bastia, on se souvient ainsi de Dominique Renucci, dirigeant de la CGS � la fin des ann�es 90, � l'�poque o� son directeur commercial �tait un certain Charles Pieri. Impliqu� dans une premi�re op�ration mains propres, Dominique Renucci avait �t� notamment accus� d'avoir mis � la disposition de son chef une voiture et un t�l�phone portable. Pour toute r�compense, l'homme avait �t� mis � l'�cart par son propre camp. Dans le cas de Jean-Dominique Paolini, une personne a aussit�t pris sa d�fense : sa m�re Jos�phine, 59 ans.
Plac�e sur �coutes judiciaires dans un dossier terroriste en 2001 et 2002, Jos�phine Paolini avait laiss� libre cours � son courroux contre Charles Pieri et Jacques Mosconi. Au cours de ces conversations, men�es notamment avec sa fille Marina, Jos�phine d�livrait quelques menaces au milieu d'un tombereau d'injures. Interpell�e en mai 2002 par la division nationale antiterroriste (DNAT), Jos�phine Paolini a �t� mise en examen pour �association de malfaiteurs � caract�re terroriste� dans le cadre du mitraillage de plusieurs gendarmeries.
Marqu�e par ce climat hautement d�l�t�re, l'affaire Pieri devrait conna�tre d'autres rebondissements dans les jours � venir. En cavale depuis une semaine, cinq proches de Charles Pieri ont vu leur avenir judiciaire fortement s'assombrir. Jacques Mosconi devra r�pondre des accusations port�es contre lui et la CGS. Autre lieutenant, Charles-Philippe Paoli, officiellement directeur du personnel de la soci�t� Corsica Nettoyage Entretien, g�r�e par la femme de Charles Pieri, r�pondra des soup�ons de contrats forc�s et de surfacturation. Pr�sent� comme un homme de main du leader nationaliste, aux c�t�s d'un autre nationaliste, No�l G�ronimi, G�rard Luigi devrait quant � lui s'expliquer sur l'utilisation d'une somme de 80 000 euros, fruit du transfert d'un joueur du Sporting Club de Bastia. Derni�re personne recherch�e, �lodie Pieri, fille de Charles, devrait �tre interrog�e sur ses liens avec la CGS et la soci�t� Automatisme Maintenance Corse (sp�cialis�e dans l'approvisionnement de distributeurs de billets). Membres du premier cercle autour de Charles Pieri, deux hommes sont en revanche rest�s en dehors de l'actualit� judiciaire : Christophe, son fils, et St�phane Sbraggia, dont la boutique � l'a�roport de Bastia avait �t� perquisitionn�e par la brigade financi�re le mois dernier.
(Jean Chichizola )
Le t�moin surprise de Sant'Ambrogio
Sant'Ambrogio, terre de racket ? D�but 2003, un �trange t�moin, ancien avocat italien poursuivi dans son pays pour enl�vement, avait d�j� d�crit � un juge d'instruction antiterroriste les man�uvres de Corsica Gardiennage Services (CGS) autour de la petite marina de Balagne (Haute-Corse) et de son Club Med. En une d�position de plus de 90 pages, le d�nomm� Musso �voquait les propositions de service faites par la CGS, contr�l�e par Charles Pieri, au Club Med � la fin des ann�es 90. � l��poque, la haine opposant Fran�ois Santoni et Jean-Michel Rossi � Charles Pieri avait envenim� l'affaire. Originaire de Balagne, Jean-Michel Rossi avait combattu toute implantation de la CGS et affirm�, en une formule r�v�latrice, qu'il �tait hors de question de �faire manger Charles [Pieri]�. Au cours de leur enqu�te sur l'assassinat de Jean-Michel Rossi, le 7 ao�t 2000 � L'�le-Rousse, les policiers se sont d'ailleurs interrog�s sur les liens entre cette �limination physique, accompagn�e d'autres assassinats, et l'affaire de Sant'Ambrogio. T�moin sulfureux, l'avocat Musso jouissait d'un poste d'observateur privil�gi� de ces turpitudes nationalistes. Souhaitant investir � Sant'Ambrogio, il aurait subi de 1998 � 2001 un traitement qui rappelle furieusement le �syst�me Pieri�. A une diff�rence pr�s : le racket aurait cette fois �t� pratiqu� par des ennemis des �pieristes�, c'est-�-dire des proches de Jean-Michel Rossi. Un constat qui d�montre une nouvelle fois que la gangr�ne de �l'imp�t r�volutionnaire�, d�tourn� � des fins personnelles, touche bien l'ensemble du mouvement nationaliste du nord au sud de l'�le.
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