Le prince Napol�on, seul h�ritier des napol�onides, a cr�� en 2001 avec ses amis U Globu. Invit� de � la Corse votre hebdo � il pr�sente les propositions de son cercle de r�flexion.
Le 3 d�cembre � 18 heures. � la salle des Congr�s d'Ajaccio, nous pr�senterons le bilan de nos travaux avant de poursuivre la discussion avec ceux qu'il aura interpell�s.
D'entr�e, nous indiquions que la question corse �tait moins affaire d'institution que de comportement et que, dans les d�bats publics, la strat�gie politique prenait trop souvent le pas sur les projets de d�veloppement, reflet dune soci�t� civile insuffisamment pr�sente.
En deux ans, nous avons tenu plus de quinze r�unions � travers l'�le o� nous avons successivement abord� l'am�nagement du territoire, le d�veloppement �conomique, la culture, les institutions et l'histoire, la formation professionnelle, les ressources naturelles de la Corse, la probl�matique des d�chets. Nous tenons � remercier les municipalit�s o� nous avons �t� re�us: Ajaccio, Bastia, Porto-Vecchio, Calenzana, Corte, Propriano, Cargese, La Porta.
Le retour au droit pr�alable � toute avanc�e
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la Corse pouvait se croire d�livr�e, comme toutes les nations d'Europe de l'usage de la force brute substitu�e au Droit. Le retour de la violence politique, "argument des faibles", doit �tre analys� comme une r�pression de civilisation sur notre terre de Corse. Il t�moigne des difficult�s d'adaptation de la soci�t� corse aux d�fis du monde moderne. Se r�signer � la violence est impensable. Il convient, sous l'autorit� de l'adage "c�dant arma togae" de trouver les moyens d'un retour au droit en d�finissant une strat�gie de d�veloppement propre � la Corse.
Car les rapports entre la Corse et l'Etat ne sont pas fig�s. Depuis les lois Defferre et Joxe, des transferts de comp�tence et des institutions nouvelles ont permis � la Corse d'assumer directement des fractions de pouvoir jusqu'alors d�tenues par l'Etat. Le processus de Matignon, qui a abouti � la loi du 22 janvier 2002 et au PEI, a illustr� que de nouvelles avanc�es pouvaient �tre obtenues. Mais les progr�s en d�mocratie ne peuvent �tre dict�s que par le suffrage populaire. L'usage de la violence doit �tre proscrit, et son approbation tacite assimil�e � de la complicit�.
La violence porte des cons�quences sociales graves par l�abandon du respect de la vie et des personnes, principes �l�mentaires de la vie en soci�t�: elle impose la loi brutale du plus fort, elle laisse croire que les efforts personnels seraient inutiles pour construire la soci�t�, qu'un choix serait possible entre la g�chette et le labeur quotidien. La violence politique sert de mod�le � des violences dans les familles, dans l'entreprise, dans la cit�. La violence est un mal end�mique de la soci�t� corse qu'il faut �radiquer.
Le retour au droit doit �tre encourag� et mis en place avec d�termination. Des progr�s indiscutables ont �t� r�alis�s par l'Etat depuis dix ans dont l'action doit se poursuivre dans la dur�e en �vitant, c'est certain, tout exc�s policier. Mais c'est toute la soci�t� corse - donc ses �lus - qui doit opposer � la violence des r�ponses sans �quivoque. Aucun compromis ne peut �tre pass� avec ceux qui ne d�sapprouvent pas formellement et de mani�re constante l'usage de la violence et de l'intimidation.
Une conception humaniste de la vie en soci�t�
Cette position de principe issue de notre conception humaniste de la vie en soci�t� ne doit pas conduire � l'immobilisme. La d�centralisation engag�e depuis vingt ans doit d'abord �tre pleinement mise en �uvre avant que de nouvelles avanc�es soient obtenues. Pour notre part, nous ne consid�rons pas que les institutions soient capables d'apporter � elles seules les changements n�cessaires � la soci�t� corse mais elles peuvent y contribuer d�s lors que les citoyens les r�clament par une nette majorit� et sur des bases politiques saines et sans ambigu�t�. L'organisation politique de la cit� n'est pas intangible; elle doit donc �voluer en fonction des besoins.
Majoritairement partisans du oui au r�f�rendum de juillet 2003, nous avons �t� sensibles aux arguments de ceux qui mettaient en avant le risque de disparition du canton, �chelon de proximit� ainsi que les dangers d'une nouvelle centralisation sans contre-pouvoir. Aussi nous proposons que soient red�finies les v�ritables proximit�s de notre �poque sur la base du regroupement des communes et que ces nouvelles limites territoriales remplacent � l'issue d'une mandature, les limites des cantons.
Nous ne remettons pas en cause les r�sultats de la consultation de juillet 2003. Mais si devait �tre repos�e la question de la
nouvelle soit compos�e � parit� des repr�sentants des communaut�s de commune et des �lus � la proportionnelle r�gionale, sur le mod�le de scrutin des lander allemands.
D'autres moyens peuvent �tre mis en �uvre pour favoriser les pouvoirs de proximit� comme par exemple le renforcement du r�le du Conseil �conomique, Social et Culturel de Corse, r�duit � un r�le symbolique par l'actuelle majorit� r�gionale ou la cr�ation de v�ritables conseils de quartiers dans les grandes cit�s insulaires.
Les �ch�ances territoriales de mars 2004, chacun l'a compris, seront d'une importance sans pr�c�dent. � l�issue d'une mandature largement occup�e par le processus de Matignon et des d�bats sur les transferts de comp�tences et les institutions, il faudra d�sormais construire. Le bilan de l'actuelle mandature n'est donc pas enti�rement n�gligeable. Mais il est faible en terme de r�alisations concr�tes et d'am�liorations de la vie quotidienne des gens.
Apr�s que les �lecteurs aient clairement indiqu� au gouvernement le 6 juillet 2003 qu'une nouvelle r�forme des institutions n'�tait pas � l'ordre du jour et qu'il suffisait d'utiliser la Conf�rence de Coordination des Collectivit�s Locales pr�vue par la loi du 22 janvier 2002 pour assurer une meilleure coordination avec les d�partements, les �quipes nouvelles issues du scrutin de mars prochain devront relever le d�fi du d�veloppement de la Corse.
Sans pr�tendre � l'exhaustivit�, notre cercle de r�flexion a travaill� sur les principaux th�mes du d�veloppement de l'�le qui font l'objet de rapports sp�cifiques d�taill�s.
Les cinq axes d'une politique de d�veloppement
1. D�velopper la Corse, c'est d'abord am�nager son territoire : mettre en place une forte politique d'incitation au regroupement des communes, rapprocher les deux villes d'Ajaccio et Bastia en acc�l�rant le programme routier, la cr�ation d'une autoroute de l'information, et la modernisation du chemin de fer, cr�er une r�glementation sur la qualit� de l'architecture, mettre en place un plan exceptionnel pour rattraper le retard dans le logement social, concevoir un plan de relance de l'agriculture corse. La cr�ation d'une direction
de l'am�nagement du territoire directement rattach�e au pr�sident de l'ex�cutif permettrait d'acc�l�rer les arbitrages et de faire sauter certaines r�sistances.
Par soucis de coh�rence, nous recommandons la suppression des offices de la CTC et leur remplacement par des directions administratives de plein droit. La repr�sentation socioprofessionnelle doit �tre assur�e dans un Conseil de d�veloppement �conomique et social enfin reconnu et dot� de moyens de travail efficaces mais non faire obstacle � la d�cision de l'Assembl�e �lue souveraine.
2. D�velopper la Corse, c'est pr�server et mettre en valeur son environnement. La lutte contre les incendies est une priorit� r�gionale autant qu'une comp�tence d�partementale au travers de ces deux axes principaux : renforcer les moyens de lutte et imposer que la pr�vention quitte le domaine des plans pour devenir une r�alit�.
Il faudra par ailleurs mettre en place une politique globale de traitement des d�chets en choisissant la technique d'�limination finale la moins polluante et la plus accessible pour les deux grands bassins d'Ajaccio et de Bastia. C'est pourquoi il semble n�cessaire d'envisager deux centres associ�s � deux centres d'enfouissement. Mais il importe dans l'imm�diat de d�velopper le tri s�lectif avec l'objectif de valoriser 40 % des d�chets m�nagers.
3. D�velopper la Corse, c'est cr�er des emplois dans les deux
de l'am�nagement du territoire directement rattach�e au pr�sident de l'ex�cutif permettrait d'acc�l�rer les arbitrages et de faire sauter certaines r�sistances.
Par soucis de coh�rence, nous recommandons la suppression des offices de la CTC et leur remplacement par des directions administratives de plein droit. La repr�sentation socioprofessionnelle doit �tre assur�e dans un Conseil de d�veloppement �conomique et social enfin reconnu et dot� de moyens de travail efficaces mais non faire obstacle � la d�cision de l'Assembl�e �lue souveraine.
4. D�velopper la Corse, c'est donner une juste place aux Corses de l'ext�rieur, qu'il faut d'abord mieux conna�tre par une �tude particuli�re, et plus associer � nos projets. Un secr�tariat pourrait �tre charg� de coordonner les efforts de la CTC. Nous souhaitons que leurs associations si�gent � titre consultatif � l'Assembl�e.
5. D�velopper la Corse, c'est lui assurer une pr�sence � Bruxelles par l'ouverture d'une mission permanente et r�former le scrutin europ�en pour lui assurer au moins un repr�sentant � l'Assembl�e, ce qui ne sera pas le cas en juin 2004.
* Pr�sident de l'Association LE GLOBE - U GLOBU
Barbiccaggia - B�t A. Route des Sanguinaires, 20000 Ajaccio. (04.95.52.05.40) Site:www.uglobu.org.
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