� Ou M. Sarkozy s'excuse ou il demande que je sois traduit devant la Haute Cour de justice �, affirme Daniel Vaillant apr�s un Droit de Savoir qui ressemblait � un devoir de propagande en faveur du RAID et de Nicolas Sarkozy. Vaillant s�exprime dans le Parisien.
Daniel Vaillant, ministre de l'Int�rieur de 2000 � mai 2002, a �t� mis en cause au cours de l'�mission � le Droit de savoir �, diffus�e mardi soir sur TF 1 et consacr�e � la traque d'Yvan Colonna, par les interventions tr�s critiques de Nicolas Sarkozy. Il r�agit tout aussi vivement...
Nicolas Sarkozy, ministre de l'Int�rieur, a d�nonc� votre � manque de d�termination � dans la recherche d'Yvan Colonna...
Daniel Vaillant. Durant ces vingt derniers mois, j'ai veill� � ne pas compliquer la t�che du ministre de l'Int�rieur. Je ne le regrette pas. Mais Nicolas Sarkozy vient de franchir la ligne jaune. En mettant en doute la d�termination de Lionel Jospin et de moi-m�me, il porte une accusation grave contre son pr�d�cesseur mais aussi contre les juges de la 14 e section du parquet de Paris charg�s de l'enqu�te et contre les policiers. Qui peut penser que Lionel Jospin et moi-m�me ayons pu manquer de d�termination pour arr�ter Colonna alors qu'avaient �t� arr�t�s les sept autres mis en cause ? Rien n'a �t� n�glig�. L'activit� des services �tait permanente. Je me suis tenu inform� � chaque instant et ai transmis ces informations au Premier ministre, qui souhaitait que je le fasse � toute heure du jour ou de la nuit. Alors, de deux choses l'une : ou M. Sarkozy s'excuse ou il demande que je sois traduit devant la Haute Cour de justice. En effet, ne pas vouloir arr�ter Yvan Colonna ou manquer de d�termination pour le faire serait pour moi de la forfaiture. Lors de la passation de pouvoir avec Nicolas Sarkozy, vous lui auriez dit que vous aviez la certitude d'une localisation de Colonna en Am�rique du Sud.
�tait-ce votre seule piste s�rieuse ?
Cette affirmation rel�ve d'un flagrant d�lit de mensonge. S'agissant du ministre de l'Int�rieur, cela est grave pour la d�mocratie. Je comprends mieux pourquoi Nicolas Sarkozy inqui�te son propre camp. Il ne pense qu'� lui, ne joue que pour lui et son talent incontestable n'est au service que de sa propre ambition. Cela est inqui�tant. Lors de la passation de pouvoir, notre conversation priv�e a port� sur un certain nombre de sujets, dont la recherche de Colonna. Le ministre affirme que je lui ai dit qu'Yvan Colonna �tait en Am�rique du Sud. Faux. Je lui ai dit : � Depuis que je suis place Beauvau, les autorit�s de police doutent. Un temps, elles me disaient qu'il �tait peut-�tre au Venezuela. Puis la piste fut la r�gion parisienne, puis la Sardaigne. Depuis quelques mois, tous me disent qu'il est vraisemblablement en Corse, qu'il n'aurait jamais quitt�e. �
Tout a-t-il pu �tre fait pour interpeller l'assassin pr�sum� du pr�fet Erignac ?
Je lui ai dit que je regrettais que la demande du directeur g�n�ral de la police nationale (DGPN) et de moi-m�me, valid�e par le Premier ministre, aupr�s de l'arm�e et de la gendarmerie nationale, pour effectuer des rep�rages a�riens pointus au-dessus de la Corse-du-Sud n'ait pas re�u de suite. A qui la faute ? Les forces militaires ne sont pas sous comp�tence de Matignon, mais de l'�lys�e...
(propos recueillis par Christophe Dubois)
Notre commentaire : nous consacrons un long article dans un prochain num�ro de L�investigateur papier sur cette �mission qui n�est pas � l�honneur de la profession de journaliste. Au pr�texte de r�v�ler de nouveaux faits qui sont en fait la ni�me version polici�re de l�arrestation d�Yvan Colonna, cette �mission ne s�est livr�e � aucune contre-enqu�te se contentant de diffuser la voix de son � ma�tre �.
Daniel Vaillant a raison de s�indigner des propos de Nicolas Sarkozy qui sont idiots. Pourquoi donc la gauche aurait-elle volontairement �chou� dans la traque de Colonna ? La seule r�ponse que l��mission ait apport�e est que peut-�tre les relations entre le p�re du fugitif et le minist�re de l�int�rieur auraient pu favoriser ce laxisme.
Un tel point de vue est totalement contraire � tout ce que nous savons sur la d�termination de Jean-Pierre Chev�nement, du pr�fet Bonnet et de Daniel Vaillant. La r�ponse est plus simple : la guerre des polices a favoris� cet �chec puis la simplicit� du r�seau de soutien a fait le reste.
D�ailleurs Nicolas Sarkozy �tait en train d��chouer jusqu�� ce que� Mais le reste, de v�ritables r�v�lations pour le coup, sera publi� dans le num�ro de L�investigateur en vente en janvier 2004.
TOUT LE DOSSIER CORSE
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