� Je suis le seul � dire la v�rit� � a d�clar� le pr�venu aussi condamn� pour divers actes ayant trait au grand banditisme. Compte-rendu d�audience d�H�l�ne Romani de Corse-Matin.
Jean-Louis Plisson-Chaignaud, 23 ans, l�gionnaire, a �t� tu�, Jean-Paul Brunet, gendarme, a �t� gravement bless�. Aucun de ces deux hommes pourtant n'�tait directement impliqu� dans l'altercation survenue le 2 ao�t 1997 � 1 h 25, devant le monument aux morts de Calvi.
Le drame s'est d�roul� tr�s vite, tous deux ont �t� entra�n�s dans un mouvement de violence qu'ils ne pouvaient contr�ler. T�moins de l'affrontement entre Joseph Menconi et un petit groupe de l�gionnaires, ils sont devenus en quelques secondes des victimes le premier par esprit de corps - il a voulu porter main-forte � ses camarades - le second parce que sa formation de gendarme lui imposait de se rendre compte de ce qui se passait, m�me s'il �tait en permission.
Cette affaire aurait pu trouver un banal �pilogue, insultes et �changes de coups, mais ce soir-l�, les �v�nements ont pris vilaine tournure parce qu'encore une fois deux �l�ments �taient en pr�sence l'alcool et un pistolet.
Une arme de combat
Face � face, des l�gionnaires passablement �m�ch�s et un individu pas tout � fait ordinaire, Joseph Menconi alors sous le coup d'un mandat d'arr�t, porteur d'une arme de combat et qui aujourd'hui invoque la l�gitime d�fense.
�trange personnalit� que celle de cet homme de 38 ans aux cheveux tr�s bruns et tr�s longs qui ne tient pas en place dans le box et moins encore, on le sait, dans l'univers carc�ral d'o� il s'est �vad� � deux reprises.
Mais il est � l'aise devant la justice dont le c�r�monial ne l'impressionne pas plus que �a, levant la voix, montrant son d�saccord, son exasp�ration et il piquera m�me une vraie col�re, s'insurgeant de la mani�re dont le pr�sident Michel Huyette conduit les d�bats: � � charge, toujours � charge � s'exclame-t-il. C'est honteux, vous ne me laissez pas parler alors autant me condamner tout de suite. Et si vous ne donnez pas non plus la parole � mes avocats, il n'y a qu'� arr�ter le proc�s �.
Ses d�fenseurs Mes Sollacaro, Seatelli et Morini sont bien de cet avis � on minimise les faits � d�charge et on aggrave les faits � charge �, disent-ils mais le pr�sident garde son calme et poursuit l'audition de la compagne de l'accus�.
� On sait ce que c'est �
Celle-ci assure que Menconi n'est pas un assassin et qu'il a tout fait pour �viter une issue sanglante. � Les l�gionnaires �taient nombreux, ils ne voulaient pas nous laisser tranquilles �, explique-t-elle tout comme son amie, pr�sente le soir du drame, et qui a �galement �t� importun�e par un militaire, � insult�e, agress�e, menac�e �, pr�cise-t-elle.
Elle affirme qu'elle a l'habitude de ce type de comportements. � Quand on vit � Calvi, on sait ce que c'est. Les l�gionnaires se pr�parent � la guerre toute la semaine et le vendredi soir ils sortent boivent et cherchent les femmes �.
Finalement dans ce proc�s tous les protagonistes sont victimes de leur r�putation : la L�gion d'une part � toujours pr�te � en d�coudre �, Joseph Menconi d'autre part dont l'image, selon ses propres propos, est �injustement fabriqu�e par les m�dias �.
La m�re de Jean-Louis Plisson Chaignaud viendra en fin d'audience adoucir ces exc�s: � Les l�gionnaires sont toujours en premi�re ligne, on ne doit pas oublier ce qu'ils font, les services qu'ils rendent. Et ils ont aussi le droit de s'amuser �.
� Pour le bien de tous �
Elle ajoute d'une voix faible que son fils �tait un jeune homme �discret et tranquille � et qu'aucun probl�me particulier ne l'avait conduit � s'engager. L�avocat g�n�ral, Francis Battut soulignera que la victime a re�u � titre posthume, une m�daille d'or pour acte de courage et de d�vouement. � La L�gion a pens� qu'en s'interposant, il avait en effet voulu �viter un massacre �, pr�cise la m�re de Jean-Louis Plisson-Chaignaud.
Joseph Menconi lui, s'est efforc� durant ces deux journ�es de d�bats de balayer sa renomm�e de voyou et il s'est expliqu� longuement sur le d�roulement des faits: � Pour le bien de tout le monde, je ne veux pas mentit assure-t-il, je suis le seul aujourd'hui � dire la v�rit�, Je ne connaissais pas les victimes, pourquoi aurais-je voulu leur faire du mal? �.
Aujourd'hui, la matin�e sera consacr�e aux plaidoiries des parties civiles qui seront suivies des r�quisitions. La d�fense interviendra dans l'apr�s midi.
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