Le pr�fet de Corse pr�cise les crit�res de rapprochement des d�tenus
Dec 18, 2003
Le repr�sentant de l'�tat souhaite couper cours � certaines interpr�tations au moment o� se poursuit la gr�ve de la faim des proches de plusieurs d�tenus. Un dossier de Corse-Matin.

Alors que les sept gr�vistes de la faim entament, aujourd'hui, leur sixi�me jour d'abstinence dans le hall de l'H�tel de R�gion, le pr�fet de Corse, Pierre-Ren� Lemas a souhait� s'exprimer afin de rappeler certains principes, certaines r�gles et certains crit�res. Une mani�re aussi pour le repr�sentant de l'�tat de rejeter les critiques et accusations �mises depuis quelque temps et selon lesquelles le ministre de l'Int�rieur ne tiendrait pas ses promesses�

Une pr�occupation tout d'abord: � Je souhaite que cette gr�ve de la faim se passe paisiblement, que la sant� de tous soit assur�e. Des dispositions ont �t� prises dans ce sens, La libert� de chacun doit �tre respect�e, une gr�ve de la faim n'est pas un acte anodin.�

Sur les motivations de cette action, Pierre-Ren� Lemas confirme ce que le ministre de l'Int�rieur et le secr�taire d'�tat aux programmes immobiliers ne cessent de r�p�ter depuis des mois: � savoir que la Corse ne disposant pas de centre de d�tention pour les d�tenus condamn�s, il a �t� d�cid� la construction d'une structure de ce type. Des n�gociations sont en cours en vue de l'acquisition d'un terrain situ� � Sarrola-Carcopino. En attendant, une aile est actuellement am�nag�e � Borgo, les travaux doivent �tre achev�s � la fin de l'ann�e.

Autre rappel, juridique cette fois, � propos des d�tenus. Il en existe deux cat�gories, insiste le pr�fet de Corse: les pr�venus et les condamn�s.

Avec une nuance essentielle en ce qui concerne les pr�venus,ceux qui sont en attente de jugement et ceux qui, ayant fait appel de leur condamnation, restent des pr�venus jouissant donc de la pr�somption d'innocence. Ce qui les exclut, de fait, de la possibilit� de rapprochement r�clam�e par les familles.

Un rapprochement qui, poursuit le pr�fet, � n'est applicable que sous certaines conditions fix�es par la loi. Une loi qui, comme l'a d�clar� Nicolas Sarkozy doit � s'appliquer aux prisonniers corses comme aux autres. �

Trois crit�res principaux

Dans cette loi figurent les crit�res retenus. Sur d�cision de l'administration p�nitentiaire, pour qu'un condamn� puisse b�n�ficier d'une mesure de rapprochement, Il faut, d'abord �tre volontaire, c'est-�-dire en faire la demande �crite. A ce jour, ces demandes seraient tr�s peu nombreuses, pas plus de deux ou trois� Il faut, ensuite, justifier d'attaches familiales solides. Il faut, enfin, avoir eu pendant la premi�re partie de la d�tention, un comportement exempt de probl�me, de sorte que l'on puisse esp�rer une bonne r�insertion.

Ces conditions �tant satisfaites, les dossiers sont, �videmment, examin�s au cas par cas. Il se pourrait ainsi que d'ici la fin de l'ann�e, un ou deux d�tenus puissent regagner la Corse. Un espoir pour leurs proches � la veille des f�tes.


Visites et t�moignages de soutien se poursuivent

Les sept gr�vistes de la faim qui ont entam� leur action de protestation vendredi dernier pour demander le rapprochement des d�tenus politiques tenaient toujours bon hier dans le hall de l'assembl�e de Corse � Ajaccio.

R�guli�rement suivis au plan m�dical, ils pr�sentent des signes de fatigue, mais rien de v�ritablement alarmant et continuent donc leur mouvement avec la m�me d�termination.

Hier, Jos� Rossi, pr�sident de l'assembl�e de Corse a tenu � s'entretenir avec eux pour s'informer de leur �tat de sant� d'une part et comprendre les motivations de leur action d'autre part.

�Il a discut� avec nous pendant une bonne demi-heure, soulignait hier apr�s-midi Jean-Marie Poli. Il s'est renseign� sur nos revendications et nous a paru tr�s au fait de la question. C'est quelqu'un qui a une bonne connaissance du dossier... �

Soutien du bout du monde

Par ailleurs, les gr�vistes de la faim ont re�u un soutien qu'ils n'avaient pas pr�vu au d�part de leur action. Ces derniers jours se tenait en Nouvelle Cal�donie le congr�s de l'USTKE (Union des travailleurs kanak et exploit�s) auquel participait une d�l�gation du STC, laquelle a rapport� l'action men�e � Ajaccio.

Une motion a �t� �tablie lors de ce congr�s. Elle a �t� sign�e par I'USTKE, par Jos� Bov� au nom de la Conf�d�ration paysanne et par la LCR notamment. Elle a �t� remise au gouvernement de Kanaky qui devrait la transmettre au pr�sident de la R�publique et au ministre de l'Int�rieur.

Par ailleurs, les visites et les coups de fils de militants et d'amis se poursuivent aupr�s des gr�vistes de la faim qui continuent d'�tre tr�s entour�s.
I. L.

Le STC soutient les gr�vistes de la faim

Dans un communiqu� � le STC apporte son soutien aux prisonniers politiques corses et aux membres de leurs familles qui observent une gr�ve de la faim pour exiger un rapprochement. Ces derniers mois, la politique de r�pression du gouvernement a atteint une rigueur jamais �gal�e. La n�gation des droits des prisonniers politiques corses, les conditions de d�tention inacceptables dont ils sont victimes, les incarc�rations dans diff�rentes prisons de France pour les �loigner volontairement de leurs familles et de leurs avocats ne peuvent nous laisser indiff�rents.

En cette fin d'ann�e, le STC manifeste sa solidarit� aux prisonniers politiques et � leurs familles en d�posant un pr�avis r�gional de gr�ve d'une dur�e de deux heures. Il prendra effet jeudi 18 d�cembre � 10 heures. Des distributions de tracts seront effectu�es � Bastia, Corti, Porti-Vechju. L'union locale d'Aiacciu demande � ses militants de se rassembler le jeudi 18 d�cembre � partir de 10 heures devant la pr�fecture de r�gion. �


� l'initiative de Ghjuvent� indipendentista une trentaine d'�tudiants se sont rassembl�s hier � Corte

Dans le cadre des actions men�es tout au long de la semaine par le comit� anti r�pression, le syndicat �tudiant Ghuvent� lndipendentista organisait un rassemblement, hier � 18 heures, � Corte.

La volont� des manifestants �tait de se rendre devant la sous-pr�fecture mais la trentaine d'�tudiants, brandissant une banderole � I patriotti in Borgu � n'a pu franchir le cordon mis en place par trois pelotons de gendarmes mobiles soit une cinquantaine d'hommes.

Apr�s une demi-heure de face � face, quelques bousculades, sans gravit�, ont eu lieu entre manifestants et les forces de l'ordre. A 19 h 30, les �tudiants se dispersaient dans le calme. Au terme de ce rassemblement, Michel Giraschi, porte-parole de Ghjuvent� Indipendentista d�clarait : � Nous reviendrons. Nous allons mieux pr�parer notre prochain rendez-vous en ouvrant notre initiative � d'autres organisations amies.

Nous apportons notre soutien � tous ceux qui d�noncent l'incarc�ration des prisonniers politiques corses � plus de 1 000 km de chez eux, � leurs familles et � ceux qui font la gr�ve de la faim et nous soutenons en particulier une militante de Ghjuvent� lndipendentista qui lutte pour qu'aboutisse cette revendication de regrouper les prisonniers corses � Borgu �
E. J.

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s