La pr�fecture de Corse, au lendemain de la d�cision du tribunal administratif de Bastia rejetant le recours du GARDE, association de d�fense de l'environnement, apportait des pr�cisions sur la construction du centre de r�tention administratif au Ricanto, � Ajaccio
� Dans le cadre de la l�gislation en vigueur sur le droit des �trangers, la Corse sera dot�e d�un centre de r�tention administratif. Ce dispositif permettra d'assurer un accueil des �trangers en situation irr�guli�re et en instance de reconduite dans des conditions de dignit� et de s�curit� parfaites (capacit� une vingtaine de places).
La l�galit� de cette d�cision n'a pas �t� remise en cause par le tribunal administratif de Bastia, qu'une association de d�fense de l'environnement avait saisi d'une requ�te en annulation. Ce centre sera construit sur une parcelle propri�t� de l'�tat, cadastr�e n� 2A 004 02L0052, attenante � l'a�roport de Campo dell Oro et sera g�r� par la police aux fronti�res. Il est rappel� que la d�cision prise par l'�tat de construire un centre de r�tention administratif est une comp�tence r�galienne.
La localisation du projet intervient exclusivement sur la partie de cette parcelle class�e en zone II UP du POS, c'est-�-dire dans une zone parfaitement constructible. En outre, ce terrain n'est pas concern� par d'autres r�glementations, et notamment
- il ne rel�ve pas du p�rim�tre de protection natura 2000, lequel est notamment justifi� par la pr�sence de l'escargot Corse Helix Ceratina;
- il ne constitue pas un espace remarquable (il comporte d�j� trois b�timents qui seront d�truits et remplac�s par ce b�timent moderne)
- l'assainissement sera effectu� par un raccord au r�seau public (et non par un dispositif non collectif)
- le p�rim�tre de 500 m de la tour du Capitello ne s'applique pas, le b�timent projet� �tant � 1,5km;
- la r�glementation bruit n'interdit pas la construction de b�timent compatible avec l'activit� a�roportuaire
- il se situe en dehors de la zone soumise � risque d'inondation telle que cartographi�e par le PPR de la Gravona.
Au vu de ces �l�ments, il appara�t que rien ne s'oppose � la construction de ce b�timent qui, au surplus, pr�sentera l'avantage de rendre la zone plus propre et mieux entretenue qu'elle ne l'est actuellement avec la pr�sence de deux b�timents v�tustes (dont un est actuellement dans la bande des 100 m�tres et qui sera d�truit). Enfin, la zone naturelle attenante et les protections qui y sont li�es ne sont en rien concern�es par le projet. �
Souscrivant � la d�marche du GARDE qui a d�fendu l'aspect �cologique du terrain retenu � des fins de construction d'un centre de r�tention � Ajaccio (nos pr�c�dentes �ditions), le collectif antiraciste Ava Basta a fait part de ses pr�occupations:
� Il faut le dire le local de la PAF (Police de l'air et des fronti�res) est bien tenu, mais son exigu�t� fait que m�me un nombre limit� de personnes provoque l'entassement. (...) A notre appr�hension concernant le projet de centre de r�tention, il nous a �t� r�pondu qu'il pr�voyait l'h�bergement d�cent de 12 personnes, le pr�fet de Corse parle d�j� d'une vingtaine.
Nos inqui�tudes sont li�es aux dispositions de Nicolas Sarkozy qui aurait r�clam� que � l'on fasse du chiffre � aupr�s des magistrats et pr�fecture selon la presse nationale.(�)
Construire un centre de r�tention en Corse est ressenti avec honte par beaucoup, car c'est une sorte d'aveu de la pr�sence du malheur, chez nous, d'hommes et de femmes qui ont cru trouver une terre d'accueil dans notre �le.
Dire, � l'heure actuelle, qu'il ne faut aucun contr�le des flux migratoires est pourtant d�magogique. (�) mais les lois doivent s'infl�chir vers des possibilit�s d'accueil respectant les droits humains. Au lieu de les concevoir dans une d�marche responsable et fraternelle, l'Europe tend � s'enfermer dans. une parano�a s�curitaire.
Pour ce qui est de notre modeste action de solidarit�,; Ava Basta n'a cess� de d�fendre des personnes en: situation de s�jour non encore r�gl�e, pose un probl�me socio-�conomique pour notre �le. Il n'est que de s'en r�f�rer aux appels de certaines cat�gories actives (agriculture, b�timent, restauration...) pour pr�voir que le manque de main-d��uvre va: s'aggraver. La solution n'est pas de chasser les travailleurs comme des ind�sirables mais au contraire de rendre plus flexibles les proc�dures de legalisation du s�jour. Quant au collectif Ava Basta, il continuera son travail patient de solidarit� avec les exclus. �
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