L�unique article du projet de loi de Nicolas Sarkozy stipulant que chaque liste pour l'�lection des membres de l'Assembl�e territoriale � est compos�e alternativement d'un candidat de chaque sexe � a �t� adopt� hier soir apr�s un d�bat consensuel. R�cit de Corse-Matin.
Rarement le Palais Bourbon a connu une telle unanimit�. Il est vrai qu'en Corse plus qu'ailleurs peut-�tre, les femmes ont prouv� qu�elles savaient prendre leur destin en mains. L'unique article du projet de loi de Nicolas Sarkozi stipulant que chaque liste pour l��lection des membres de l�'Assembl�e territoriale �est compos� aternativement d�un candidat de chaque sexe� a �t� adopt� mercredi soir apr�s un d�bat consensuel o� chaque parti a tenu quand � m�me � marquer sa diff�rence. Bien que le rapporteur Guy Geoffroy (UMP-Seine-et-Marne) lui ait demand� de la retirer, Emile Zuccarrelli a maintenu l�unique amendement pr�sent� qui a �t� repouss� � l'unanimit� moins une voix.
Ce d�bat fut occasion pour le ministre de l'Int�rieur, de la S�curit� int�rieure et des Libert�s locales, de rendre hommage aux femmes insulaires � qui savent d�fendre leur �le avec r�alisme et sans violence�. Il notait cependant qu'une seule femme �tait conseiller g�n�ral sur cinquantedeux et que sept seulement si�gaient parmi les cinquante et un membres de l'Assembl�e de Corse. Le ministre a dit qu'il avait tourn� la page du rejet de la r�forme institutionnelle mais a insist� sur la �chape de plomb qui, dans l'�le, entrave la libert� d'expression � cause de la peur �.
Soulignant qu'il avait engag� une action d�termin�e contre la mafia et les criminels et qu'il irait jusqu'au bout de son action, il a not� : � Nous ne visons pas un courant politique, et ne poursuivons pas des opinions, mais des actes criminels. La r�ponse polici�re n'est pas la seule du gouvernement pour r�gler le probl�me de l'�le�. Il a appel� tous les Fran�ais au refus de l'amalgame.
Les interventions corses
Observant que les femmes corses participaient � la vie sociale, �conomique et culturelle depuis des si�cles et qu'elles avaient d�passs� les clivages politiques pour rejeter la violence, Camille de Rocca Serra s'est r�jouit du texte. Le d�put� UMP de Corse-du-Sud �voquant l'amendement du d�put�-maire de Bastia demandait que le d�bat reste serein : � Ne traitons pas d'autre sujet, pas de m�langes des genres �.
Pr�venant qu'il voterait �videmment le texte, Emile Zuccarelli d�clarait que les Corses en avaient assez de leur pr�tendu machisme. Il regrettait cette � rage de vouloir toujours faire quelque chose de sp�cial pour la Corse� et d�non�ant la balkanisation de la repr�sentativit�, demandait par son amendement que dans le scrutin le seuil de la prime soit appliqu� de fa�on identique en Corse que dans le reste de la France.
Paul Giacobbi lui a r�pondu : � On ne change pas les r�gles du jeu � trois mois du scrutin. Quelles que soient les bonnes intentions, ce serait une atteinte � l'esprit d�mocratique. Ici la coh�rence nationale pourrait conduire � une majorit� nationaliste. Majorit� artificielle et dangereuse dans la mesure o� cette sensibilit� n'a pas rejet� le recours � la violence
comme moyen d'expression. Quant � la parit�, "forme de discrimination positive dont je ne suis pas un adepte, elle s'impose dans notre pays � cette occasion, et en Corse plus qu'ailleurs. La parit� va contribuer � r�veiller la vie publique insulaire�.
Simon Renucci a rappel� que son groupe Corse social-d�mocrate, avait institu� la parit� depuis longtemps et s'est f�licit� que le personnel politique soit renouvel� � 50%. � Un d�calage historique sera combl� et l'apport des femmes sera essentiel dans notre lutte contre la violence � a d�clar� le d�put�-maire d'Ajaccio.
Pour l'UDF, le d�put� ni�ois Rudy Salles s'est f�licit� du � souffle nouveau � qu'apporteront les femmes dans la vie politique fran�aise. Le communiste Michel
Vaxes (BDR) s'est ralli� au texte en observant qu'en mati�re de parit� a France n'avait pas � pavoiser, loin derri�re ses voisins europ�ens et a demand� que cette parit� s'inscrive aussi en mati�re d'emploi et de r�mun�rations notamment.
Devant le refus du d�put� maire de Bastia de retirer son amendement, Nicolas Sarkozy a demand� � l'Assembl�e de rejeter un amendement qui � sans �tre totalement n�gatif permettrait � certains d'accuser le gouvernement de combines ou d'arri�res-pens�es�. Il a f�licit� les quatre d�put�s corses pour leur courage: � Je sais qu'en Corse, il y a des risques quand on est un �lu r�publicain de droite ou de gauche.�
(Nadine LEFEVRE)
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