Nous ne sommes pas venus avec des id�es pr�con�ues mais avec des id�es simples. Nous n'avons pas la pr�tention d'avoir tout compris mais nous pourrons donner quelques cl�s qui permettront d'y voir peut-�tre un peu plus clair."
Apr�s son � Compl�ment d'enqu�te", diffus� lundi soir, il est �vident que la lumi�re, pas qu�elle n�est venue d'ailleurs, ne viendra de France 2. Ni de Beno�t Duquesne qui, pourtant avait pris soin de faire le tour des r�dactions insulaires pour expliquer sa d�marche en amont.
Beno�t Duquesne, d'ailleurs, l'a r�p�t� � l'envi � ses interlocuteurs: "Vous comprenez que nous ayons du mal � vous comprendre". En fait � l'heure du g�n�rique de fin le pr�sentateur n'avait toujours rien compris � l'affaire corse.
Il est vrai que nous autres Corses ne sommes pas simples � saisir. Que nous parlons souvent haut et fort. Que nous aimons les belles choses et que nous les montrons. Que nous avons tendance � clamer que nous sommes les plus beaux, les plus grands les plus forts. Ou que les liens qui nous unissent, par-del� nos divergences, nos diff�rences et nos oppositions, sont toujours plus forts que nos divisions. Nos travers iliens et m�diterann�ens sans doute.
Mais de l� nous pr�senter au fil des quatre reportages propos�s comme des adeptes patent�s de la violence, des malfrats, des profiteurs, des magouilleurs ou des mauvais payeurs ,il y a un pas que l'�quipe de " Compl�ment d'enqu�te � a all�grement franchi sans la moindre vergogne. Le Corse hospitalier, g�n�reux, travailleur, honn�te, bon p�re de famille n�existe pas.
Aujourd�hui le toll� est g�n�ral. Non pas parce que les reportages de France 2 ont d�nonc� les travers que nul ne saurait contester et qui nous font tr�s mal. Non. Si un tel vent de fronde souffle, justement aujourd'hui, c'est parce, qu'� une ou deux exception pr�s, les questions sollicitaient les r�ponses que l'on voulait entendre et les commentaires, qui accompagnaient les images, allaient tous dans le sens voulu : celui de la mise � l�index d�une �le et de l�ensemble de ses habitants. Qui se terrent. Qui se taisent. Ou qui fuient les cam�ras. Des clich�s encore et toujours que l�on ne cessera jamais de nous accoler.
Mais ceux qui se livrent ne sont pas davantage m�nag�s.
Peut-on reprocher � ce jeune maire du centre de l��le, d�muni de moyens financiers, d�avoir branch� le r�seau d�eau de sa commune sur le r�seau agricole pour ne pas priver de ce pr�cieux liquide la communaut� pr�venue en amont ?
Doit-on encore montrer du doigt cet autre maire de Castagniccia, qui se bat pour que son village ne subisse � son tour les affres de la d�sertification, parce qu'il a su taper � toutes les bonnes portes pour obtenir les subventions indispensables � l'�quipement commun?
Avait-on encore le droit d'aller d�nicher sur la place du village de Lumio ce vieil homme dont la respectabilit� se lisait sur ses cheveux blancs, pour tenter de lui extorquer son sentiment sur une situation qui apparemment n�est plus son souci depuis bien longtemps?
Avait-on, enfin, le droit toujours dans les vignes de Lumio, de faire dire � ce v�n�rable vigneron d'hier et � celui qui a pris sa suite aujourd'hui, qu'ils sont pr�ts � accueillir tous les malfrats de l��le d�s lors qu'ils viennent frapper � leur porte?
En tout cas le mal fait est si grand que des voix s'�l�vent aujourd'hui en Corse pour demander � l'assembl�e territoriale de tenir une session sp�ciale sur l'information, la fa�on dont elle est con�ue, trait�e et diffus�e par le service public.
Au lendemain de cette �mission qui, comme tant d'autres avant elle fera couler beaucoup d'encre et usera �norm�ment de salive sur l��le, on devrait, en fait, sugg�rer � Benoit Duquesne de mener un � Compl�ment d�enqu�te �� corse.
Pour mesurer le degr� de perception d'une telle �mission aupr�s des Corses et des amis de la Corse : il comprendrait � tout coup ce qu'il n'a pu saisir au terme e plusieurs jours de tournage. Et le p�tillant serait
garanti sur nos petits �crans.
TOUT LE DOSSIER CORSE
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