60�me anniversaire de la lib�ration de la Corse
Oct 6, 2003

En septembre, Hamlaoui Mekachera, secr�taire d'�tat aux anciens combattants. avait pr�sid� aux c�r�monies relatives au soul�vement de l��le le 9 septembre 1943.

De suite, les �lus corses avaient fait savoir que le secr�taire d��tat, c��tait bien mais qu�ils entendaient comm�morer le 4 octobre en pr�sence de la ministre des arm�es. �mile Zuccarelli faisait passer le message que la non-pr�sence de Mich�le Alliot-Marie serait prise comme un camouflet. Un article dans Le Monde de Paul Silvani, � la fois correspondant mais aussi ami de Nicolas Alfonsi, s�nateur proche d��mile Zuccarelli, donnait le ton : la Lib�ration de la Corse oubli�e du continent. Et merci pour Hamlaoui Mekachera, secr�taire d'�tat aux anciens combattants consid�r� comme une quantit� n�gligeable.

Nicolas Sarkozy boudait l��le depuis le non au r�f�rendum. Il fallait donc un poids lourds. La ministre des Arm�es a donc du s�y coller.

Elle a donc pr�sid� le samedi 4 octobre � Bastia, les c�r�monies comm�moratives du 60�me anniversaire de la lib�ration de la ville et de la Corse, en pr�sence de Monsieur Hamlaoui Mekachera, secr�taire d'�tat aux anciens combattants.

Sur la place Saint-Nicolas � 16H30, en pr�sence des parlementaires et des �lus territoriaux, une c�r�monie militaire avec un d�p�t de gerbes rendait hommage � ceux qui �taient tomb�s lors des combats des Corses mais aussi des goumiers marocains, des soldats du continent et des Italiens.
Une d�l�gation de dix v�t�rans marocains, anciens de l'Arm�e d'Afrique, accompagn�s d'officiers de l'Arm�e royale, a assist� � la c�r�monie.

Le ministre et le secr�taire d'�tat ont �galement remis une r�compense aux seize lyc�ens laur�ats du Concours national de la R�sistance 2003, dont le th�me �tait � Les jeunes dans la R�sistance �.

Sur le chemin de l'h�tel de ville � 17H30, des illustres vestiges ont �t� pr�sent�s aux autorit�s : des v�hicules d'�poque, r�habilit�s par l'association � A bandera �, et le kiosque restaur� du sous-marin � Casabianca �, qui amena d'Afrique du nord des troupes fran�aises pour appuyer l'insurrection.

Au cours d'une visite � la mairie de Bastia, une plaque rappelant la citation de la ville � l'ordre de l'Arm�e, et l'attribution de la Croix de guerre avec palme, a �t� d�voil�e. La visite d'une exposition sur la lib�ration de l'�le, organis�e par l'ONAC, a cl�tur� les c�r�monies.

Commenc�e le 9 septembre 1943 � Ajaccio, l'insurrection a vite gagn� l'ensemble de l'�le, dont la lib�ration s'est achev� le 4 octobre � Bastia. D�s le 8, le G�n�ral de Gaulle soulignait sur place que la Corse avait � la fortune et l'honneur d'�tre le premier morceau lib�r� de France �.

Malheureusement, avec leur triste habitude de faire en gros, le 4 octobre, l�aviation am�ricaine, bombardait Bastia pourtant lib�r�e des forces nazies. Les Am�ricains pr�tendront qu�ils n��taient pas au courant malgr� les messages de la R�sistance.

En fait, il semblerait que les communistes s�appr�taient � prendre possession de la ville et que l�erreur am�ricain fut des plus suspectes.

La participation des goumiers marocains � la lib�ration de la Corse et de la France


D�s le 3 septembre 1939, par une lettre lue dans toutes les mosqu�es du Royaume, Mohammed V exhorte les Marocains � se ranger moralement et mat�riellement aux c�t�s de la France , d�clarant : "Nous devons apporter � la France un concours sans r�serve , ne lui marchander aucune de nos ressources et ne reculer devant aucun sacrifice".

En 1940, les tirailleurs marocains m�nent de furieux combats en Belgique � Gembloux, bloquant l�avance nazie.

Le 2�me r�giment de spahis marocains s�illustre au combat de la Horgne ; le 4�me spahi, apr�s �tre entr� le premier au Luxembourg, retardera l�avance ennemie sur Marseille.

D�s la fin 1942, apr�s le d�barquement alli� au Maroc, la division de marche du Maroc, et les Tabors s�engagent en Tunisie pour prot�ger l�engagement des unit�s am�ricaines et anglaises. En juillet 1943, un tabor participe � la conqu�te de la Sicile.

Tous les Fran�ais du Maroc en �ge de porter les armes prirent avec enthousiasme leur place au combat dans ces r�giments des divisions marocaines et dans les tabors.
Les �vad�s de France, pass�s par les prisons espagnoles compl�teront leurs rangs. Les �pouses , les s�urs, les filles de nos camarades, de nos chefs servirent volontaires dans les unit�s du Service de Sant�.

Le 1er RTM, le 2�me GTM, deux escadrons du 4�me RSM, lib�rent en septembre 1943, le premier d�partement fran�ais, la Corse.

La Campagne d�Italie d�bute alors ; les Marocains de la 2�me DIM, de trois GTM, ceux de la 4�me DMM y tiendront un r�le essentiel.

Avec leurs trains muletiers, leurs compagnies muleti�res, troupe de montagne d�une rare qualit�, v�ritable arm�e de m�tier, aguerrie, ces unit�s sont entra�n�es pardes cadres ardents, comp�tents , qui paieront chaque fois de leur personne, toujours en t�te. Et � l�annonce de la victoire de Rome, toutes les cloches de Londres sonn�rent pour l�apprendre � la population.

Mulhouse que la 1�re D.B. occupe tandis que la 2�me D.B. prend Strasbourg. La 4�me D.M.M. d�fendra Mulhouse pendant tout le mois de d�cembre.
Alors, l�action pour lib�rer l�Alsace et Colmar s�engage par les Vosges dans le froid et la neige de l�hiver, la 2�me D.I.M., la 4�me D.M.M., les tabors, y jou�rent un r�le d�terminant avec abn�gation, t�nacit� et courage.

Ce sera alors la victoire. La 4�me R.S..M. suivi du 1er R.T.M. fon�ant sur Rouffach, fait sa jonction avec le Combat Command du g�n�ral am�ricain O�Daniel.
L�Alsace est lib�r�e

Apr�s le tabor du commandant Abiscot franchira la ligne Siegfried et ce sera la travers�e du Rhin pour la manoeuvre audacieuse men�e par le g�n�ral d�arm�e de Lattre de Tassigny, jusqu�� Ulm, Stuttgart, Felkirch dans le Voralberg, d�o� le 4�me R. S.M. fera sa jonction avec le 3�me R.S.M. venant du nord � Saint-Anthon.

Marocains et Fran�ais du Maroc et de France, unis au sein de ces r�giments de tirailleurs, de spahis , d�artilleurs , de sapeurs, de conducteurs, de muletiers et de goumiers, dans la boue, la neige, souffrant dans leur corps, acceptant le sacrifice dans une aide mutuelle devant le danger, ont bien m�rit� de nos deux pays, le Maroc et la France, d�sormais unis par les liens du sang sur les champs de bataille.
Les soldats de cette �poque n�oublient pas et tiennent toujours � t�moigner de la fraternit� d�armes qui les unit toujours depuis le 8 mai 1945.


RAPPORT OFFICIEL DU COLONEL JEAN DE BUTLER SUR LES OP�RATIONS DE LA LIB�RATION DE LA CORSE EN 1943 PAR LE 1ER R�GIMENT DE TIRAILLEURS MAROCAINS

(nous avons respect� le graphisme du rapport)



Pour sa conduite h�ro�que lors de la prise du col de San Stephano, la 1ere compagnie a �t� cit�e � l'ordre de l'Arm�e.

"Magnifique unit� qui au cours d'une audacieuse op�ration de nuit a enlev� le 30 septembre 1943 la position du col de San Stephano, solidement tenue et organis�e. �, par son action digne des plus beaux faits d'armes des Troupes Marocaines, ouvert la route a notre progression."

"A en outre cause un pr�judice consid�rable � l'ennemi, qui a laiss� entre nos mains 3 morts, 11 prisonniers dont l�officier, 2 canons de 75, 7 v�hicules automobiles, une quantit� consid�rable d'armement, de vivres et de munitions."
Sign�: Charles de Gaulle.



9/1/1943:Colonel de Butler, Chef de Corps du 1er Tirailleurs Marocains.
Chevalier de la L�gion d'Honneur 20/6/18, Officier de la L�gion d'Honneur 17/12/33, Commandeur de la L�gion d'Honneur 15/11/46, Croix de Guerre 14/18, Croix de Guerre T.O.E., M�daille Coloniale avec agrafe "Maroc", Commandeur du Ouissam Alaouite Dahir #2010 17/8/34, Officier du Nicham Iftikar.

Rapport sur les op�rations du 1er R.T.M. en Corse depuis le d�part d'Ajaccio des premiers �l�ments le 21 septembre 1943 jusqu'� la prise de Bastia le 4 octobre 1943.


R�f�rence: Carte Italienne au 1/50.000

1-CONCENTRATION DES �L�MENTS DANS LA R�GION DE CASTA.

Le 21 septembre a 23 heures, le Chef de Bataillon Boulangeot Cdt le III/1 R.T.M., son �tat-major, la C.R.3., la 9e et la 10e compagnie sont embarqu�es par voie ferr�e � Ajaccio et se sont dirig�s sur Corte ou ils sont mis � la disposition du G�n�ral Louchet, Commandant l'I.D. 4, qui est d�sign� pour prendre le commandement du Groupement Nord. Les 11e et 12e compagnies partent � leur tour le 22 septembre � 22 heures pour rejoindre leur bataillon.

Le 23 septembre a 13 H.30, Corte est bombarde par l'aviation Allemande. Le capitaine Jacqueme, commandant la 10e compagnie, l'aspirant Rouchon, l'adjudant de Sard, le sergent-major Lamorlette, tous de la 10e compagnie sont bless�s.

Le 25 septembre a 15 H.00 le 3e bataillon est transport� en camions de Corte sur Casta ou il arrive le 26 au petit jour (Itin�raire: Ponte Leccia , Belgodere, Ostriconi).
Le 26 septembre au petit jour le 3e bataillon se porte au carrefour E. de Monte Guppio ou il re�oit pour mission d'occuper la Cima Di u Buttogio et les mouvements de terrain des cotes 110 et 227. Dans l'apr�s midi le G�n�ral Cdt. Le groupement nord dont fait part le 1er R.T.M. donne l'ordre au Commandant Boulangeot d'occuper le village de Rapale, situe � 18 km du carrefour de Monte Guppio sur la route du col de San Stephano. Le Commandant Boulangeot y porte les 9e et 10e compagnies, la section de 37 et un groupe de mortiers de 81 sous les ordres du Capitaine Lepage Adjudant-major. Le mouvement s'ex�cute � partir de 21 H.30 sans incidents.
Le Colonel et l'�tat-Major arrivant � Casta � 22 H.00. Dans la nuit du 26 au 27, le 1er bataillon, la C.H.R, la C.M.R. et 2 sections de la C.A.C rejoignent Casta par la route . Les unit�s se r�partirent sous les couverts de la route Casta Monte-Guppio.
Le 27 septembre entre 11 H.00 et 12 H.00 l'artillerie Allemande du Col de Teghime tire sur Casa Blaomi ( 2km. Est de Casta) Deux obus �clatent au P.C. du 1er bataillon sans causer de pertes, un autre tombe sur la 3e compagnie (Lieutenant Quillovy) et fait un mort et deux bl�ss�s.

2-CONTACT DE SAN STEPHANO. (1er et 2e bataillons)

Le Colonel de Butler, Commandant le G.T.I. re�oit l'ordre du G�n�ral commandant le groupement nord. (ordre sans num�ro du 27 septembre) de s'installer dans la zone Vallecalle, Rapale, Murato afin de s'assurer une base de d�part solide en vue de l'action ult�rieure visant Bastia sur l'axe San Stephano-San Antonio-Furiani en d�bordant par le sud le col de Teghime.

En cons�quence, le Colonel transporte dans la soir�e son P.C. � Pieve. Il donne l'ordre suivant ( ordre #1 pour la nuit du 27 au 28):

3e bataillon: occuper dans la nuit le plateau situe entre Rapale et Murato tout en continuant � tenir Rapale. 1er bataillon: occuper le col au sud de Pieve, son gros �tant a Astigliari.

Les bataillons doivent se couvrir par un r�seau d'avant-postes et tenir leur gros en r�serve en vue de man�uvres ult�rieures que n�cessiterait la situation. Les unit�s R�gimentaires, le P.S.R. et la section du g�nie mise � la disposition du r�giment se portent � Pieve (sauf le d�tachement de la C.A.C. aux ordres du Lieutenant Scheibling qui recevra des ordres ult�rieurement.). 120 mulets Italiens brides et 44 camionnettes de 1 tonne sont mises � la disposition du r�giment pour ses transports et sont r�partis entre les unit�s (30 camionnettes seulement rejoignent). Le mouvement s'ex�cute dans la nuit sans r�action de la part de l'ennemi. Il est termin� le 28 � 5 heures du matin.

Le 27 a 14 heures, une patrouille allemande venant de Vallecalle est arriv�e au contact de la 9e compagnie ( Capitaine de Verot) a la coupure du pont de Guinca ; elle s'est repli�e en d�sordre sous le feu des F.M.abandonnant 1 mort. ( Le lendemain deux des Allemands appartenant a la m�me patrouille sont fait prisonniers au m�me endroit; deux mitrailleuses l�g�res, plusieurs fusils et de nombreux �quipements sont ramass�s sur le terrain).

Le 28 septembre, la liaison est prise dans le matin entre le 1e et le 2 bataillon; ce dernier occupant Murato a 3 heures ainsi que le carrefour de San Michel sans r�actions de l'ennemi, la 9e compagnie (Capitaine de Verot) installes d�fensivement derri�re la coupure du ruisseau a 1 km. Est de Rapale avec une section et le groupe de mortiers de 60 sur la cote 478, envoie a 4 H.30 l'Adjudant Chef Arnaud et deux groupes de F.M. reconna�tre le village de Vallecalle avec mission:

a)de renseigner sur le dispositif et l'importance des forces ennemies occupant le village.

b)Si le village est libre, de s'installer d�fensivement a la lisi�re est de la localit� et rendre compte aussit�t.
La patrouille s'avance prudemment sans s'�carter de la route qui lui sert de guide; elle atteint successivement la partie sud du village (Fussia), le cimeti�re et l'�glise sans rencontrer l'ennemi; continuant sa progression elle se trouve brusquement en contact de l'ennemi qui ouvre le feu a 150 m. La patrouille riposte imm�diatement. Arnaud rep�re 2 mitrailleuses lourdes, un mortier et des canons tract�s.

Sa mission est remplie, il doit se replier mais le jour qui se l�ve rend le d�crochage difficile; 1 tirailleur est bless� au bras. En se couvrant par le feu des mitraillettes et des F.M. Arnaud r�ussit � se d�gager en direction du sud et rejoint son unit� par Prunetta, la c�te 441, le ravin de Murato.
Un soldat Allemand fait prisonnier, le 29 � Vallecalle et qui a �t� bless� le 28 par la patrouille d'Arnaud a d�clar� que l'ennemi avait �t� surpris par l'action de cette patrouille et que ce court combat lui avait co�t� 4 morts et 7 blesses.

La 9e compagnie subit au cours de la journ�e des tirs de canons et de mortiers ennemis.
Dans la soir�e deux batteries italiennes de 75 de montagne ( 7e et 9e batteries sont mises � la disposition du Colonel Commandant le G.T.I. ainsi que le Capitaine Pigard du 3/69e RA.officier fran�ais d'artillerie de liaison aupr�s du Cdt.du groupe Italien.

3-PRISE DE VALLECALLE ET DU COL DE SAN STEPHANO

D�fense du col de San Stephano (3e et 1er bataillons)

29 septembre: conform�ment � l'ordre d'op�ration du 28 septembre 1943 du G�n�ral commandant le G.N. qui fixe la mission du G.T.I., le Colonel de Butler prend dans la matinee la decision suivante:
Ordre# 4685/s du 29 septembre 1943. 1er Bataillon: sans attendre l'arriv�e de ses mulets (qui ne l'ont pas encore rejoint) se portera � Rutali: mission:

a)D�fendre le village et la route qui y accede

b)se mettre en mesure de battre avec ses mortiers de 81 le carrefour des routes du Col de San Stephano. Il poussera 2 compagnies aux ordres du Capitaine Girard sur le plateau 536 et une section au Monte Rosso. Mission de ce groupement: interdire les deux routes venant de l'Est et se dirigeant vers le col de San Stephano.
2�me Bataillon: S'installer sur le plateau c�te 654 (Eglisadera), c�te 708.
Mission: en r�serve, se couvrira par des avant-postes. Le 2�me Bataillon, dont les derniers �l�ments rejoignent Eglisadera le 29 � 8 heures 30 a quitt� Pietralpa la veille � la tomb�e de la nuit par une pluie battante, la mont�e du col de Tente a �t� extr�mement p�nible, les hommes sont tr�s fatigu�s, les mulets sont tomb�s plusieurs fois au cours de la marche. Arriv� au Col de Tente, les guides du village se sont perdus si bien que les unit�s ont �t� oblig�s de s'arr�ter et d'attendre le jour pour reprendre la progression.


3eme Bataillon: se tiendra pret a profiter du mouvement du 1er Bataillon pour occuper la croupe Sud Ouest du carrefour des routes col de San Stephano, en passant par la route Sud Murato- San Michel.
Les 2 batteries de 75 se porterent a Murato ou elles chercherent des positions en mesure de battre le col de San Stephano. Tous les �l�ments anti-chars doivent rejoindre le r�giment au debut de la nuit du 29 au 30.
P.C. avance du Regiment a Murato le 29 a partir de 15 heures.

A 13 heures 15 les premiers �l�ments du 1er Bataillon abordaient Rutali qui est occupe a 15 heures sans r�action de l'ennemi.

Le 3 � bataillon reprend sa progression � 13 H 30 mais se trouve violemment pris � partie par des tirs de mitrailleuses et de mortiers partant de la croupe de PRUNETA, ainsi que par des tirs d�artillerie venant du col de SAN STEPHANO. La 10 � compagnie install�e sur la croupe ouest de SAN MICHEL � sa droite a la route,a sa gauche les ruines de LARETE. L�objectif de cette compagnie est la cr�te de PRUNETA ( entre l��glise de VALLECALLE et la route).

Le mouvement doit se faire en liaison � droite avec la 2� compagnie. A peine les sections de t�te ont-elles travers� la route de RAPALE qu�un tir de mortiers et de mitrailleuses se d�clenche, faisant 1 tu� et 1 bless� ; les mortiers de 60 font un tir de neutralisation sur l�objectif et sur PRUNETTA ; la progression continue par bonds assez rapides sous la protection des feux de la 2 � compagnie ( Capitaine LALLEMAND) qui, partie de MURATO en direction de CIMA ALLA REPARETA a pu atteindre sans difficult� ses objectifs en profitant de cheminements qui l�ont mis � l�abri du feu des armes ennemies et a pris sous le feu de ses mitrailleuses et de ses mortiers les r�sistances qui g�naient l�avanc�e de la 10 � compagnie.
� 17 H45 les objectifs sont atteints.

Le 1 bataillon ex�cute des tirs de mortiers sur SAN STEPHANO pour aider la progression du 3 � bataillon. Le feu est ouvert � 17 H sur un rassemblement de camions � proximit� du col. � 18 H30 l�ennemi r�agit violemment et la cote 556 est fortement pilonn�e par un tir de 75 venant du col ; 2 tirailleurs sont tu�s, 2 autres bless�s. � 17 H 30, le 1 � bataillon suite � la proposition faite au Colonel par le Commandant Soleilhavoup, re�oit l�ordre de se porter en entier � la cote 556 , de tenter une action de nuit sur le col de SAN STEPHANO, et de poser des �l�ments pour couper la route de LANCONE. Il ressort en effet que l�objectif principal de l�op�ration est le carrefour des routes de SAN STEPHANO qui commande d�une part, l�acc�s � la mer par le d�fil� du LANCONE, d�autre part, la transversale OLETTA- col de TEGHIME encore utilis�e par les allemands.

L�observation et les d�clarations des civils, qui signalent une activit� assez grande de l�ennemi au col et � ses abords et une d�fense bien �toff�e en moyen de feu puissants et tr�s mobiles, confirment l�importance que l�ennemi attache � sa d�fense.

La 1 � compagnie (Capitaine MORAND) re�oit alors la mission de s�emparer de nuit du col. Il est 18 H .Il reste au Capitaine MORAND une demi-heure de jour pour �tudier et pr�parer son affaire. Il dispose de ses 3 sections de voltigeurs, de sa section de mitrailleuses et d�engins ; les munitions sont port�es � dos par des hommes, aucun moyen d�all�gement n�ayant pu �tre procur�. Un guide fourni par la population de RUTALI conduira l�unit� jusqu�au abords de son objectif. Le d�part est fix� � 18 H 45.

Le terrain se pr�sente de la fa�on suivante : un ravin orient� OUEST-EST dans lequel coule la rivi�re Revinco et qui se dirige vers le d�fil� de LANCONE . RUTALI se trouve sur les pentes SUD de ce ravin, le carrefour de SAN STEPHANO se trouve au- del� des pentes NORD. Un sentier �troit et d�fonc� m�ne de la r�gion de RUTALI au Revinco, cette rivi�re peut-�tre franchie par un vieux pont ; � partir de ce pont un chemin �troit mais de trac� net monte l�autre pente du ravin et aboutit � 200m EST du carrefour de SAN STEPHANO sur la route du d�fil� de LANCONE. � cet endroit le chemin est encaiss�, il s�arr�te sur la route � hauteur d�une maison isol�e � toit rouge . Seules les derni�res centaines de m�tres de ce chemin traversent un chemin d�nud�.

Les chefs de sections re�oivent chacun leur mission : apr�s la conqu�te du carrefour, la 1 � section doit se porter � l�EST sur la route du d�fil� ; la 2 � section face � l�OUEST sur la route de VALLECALLE ;la 3 � section face au NORD sur la route d�OLETTA. La section de mitrailleuses doit se porter au carrefour en soutien de la compagnie et reste � la disposition du Capitaine.

On met la main aux derniers pr�paratifs : le capitaine fait distribuer des grenades aux sections, qui, pr�c�d�s par un guide civil se dirigent vers le fond du ravin parcouru par la B�vince , d�j� reconnu par une patrouille � l�endroit du vieux pont. La compagnie y stationne,le temps pour le capitaine de recueillir du guide, avant qu�il ne le quitte , les derniers renseignements sur l�ennemi : une cinquantaine d�allemands disposant d�artillerie, de mortiers et de mitrailleuses seraient charg�s de la d�fense du carrefour et de la maison isol�e. Les cotes SUD OUEST du col seraient fortement tenues.

La compagnie progresse encore d�une centaine de m�tres le long de la rivi�re, atteint les ruines d�un moulin o� elle se fixe en attendant les derni�res instructions du Capitaine ; celui-ci pr�cise une derni�re fois les missions des chefs de Sections et fixe � une heure du matin le d�but du coup demain, esp�rant ainsi surprendre l�ennemi dans son sommeil. Apr�s un repos de 3 heures veill�s par des guetteurs, la compagnie s�appr�te silencieusement au d�part qu�elle ex�cute dans l�ordre suivant :

En t�te la 2 � section ( Sous-Lieutenant CHARBONNIER), derri�re elle, le Capitaine et la section de commandement, puis la 1 � section ( lieutenant HAMAOUCHE) ; en queue un d�tachement form� par la S.M et la 3 � section (Aspirant RIAUD) aux ordres du Lieutenant DEHOLLAIN. Ce d�tachement distanc� au d�part, rejoint rapidement � la boussole.

La progression s�effectue par une nuit noire, quelques gouttes de pluie tombent, aucun incident. D�s que le Lieutenant CHARBONNIER a rendu compte de ce que ses premiers �l�ments avaient atteint la route du carrefour au d�fil� ( � hauteur de la maison isol�e) la fusillade s�engage, � la suite d�un coup de feu l�ch� par un � boujadi � ;la riposte allemande est si rapide ( moins d�une demi-minute) qu�il semble que ceux-ci alert�s, ont silencieusement gagn� leurs emplacements de combat. Les sections d�gagent le chemin creux et bondissent sur leur objectif.

La S .M. sur l�ordre du capitaine s�installe � proximit� de la maison isol�e pour prot�ger un repli �ventuel. La fusillade �clate de partout . Deux canons en batterie sur la route � droite de la maison isol�e tirent une vingtaine d�obus puis sont rapidement ma�tris�s par le feu de la 1 � section qui progresse en criant. Les servants abandonnent leur mat�riel et prennent la fuite. Le Lieutenant HAMAOUCHE installe un P. M. sur la route et avance vers L�est jusqu�� l�entr�e du col en nettoyant le terrain.

Pendant ce temps la progression des 2 � et 3 � sections est g�n�e par une fusillade nourrie en provenance des maisons en ruines du carrefour. Un tirailleur contourne les ruines qu�il arrose de grenades, la r�action ennemie faiblit un court instant que les sections mettent � profit pour pousser au corps � corps. Les ruines restent entre nos mains, tandis que l�ennemi se replie � la faveur de la nuit.

Les sections occupent alors les emplacements qui leur avaient �t� fix�s. Une nouvelle r�sistance se r�v�le � ce moment dans la maison isol�e qui avait sembl� jusque l� d�serte. Le lieutenant DEHOLLAIN qui avait accompagn� la 1 � section dans sa progression pour placer ses mitrailleuses face au d�fil� essuie des coups de feu alors qu�il revient chercher ses hommes. Il vide un chargeur de mitraillette � l�int�rieur de la maison et se d�gage avec son agent de transmissions qui est bless� ; un chef de pi�ce de mitrailleuse vient d��tre tu� dans les m�mes condition.

Le Sergent GROGNU arrive alors en renfort et tire des grenades � fusil qui �clatent dans la maison pendant que le Lieutenant DEHOLLAIN arrose les ouvertures avec sa mitraillette. Les occupants font mine de se rendre, mais accueillent les n�tres par une vol�e de grenades. Le Lieutenant DEHOLLAIN tente alors de mettre le feu � la maison � l�aide de bidons d�essence pr�c�demment rep�r�s, mais ceux-ci perc�s de balles ne sont plus utilisables. Il d�cide alors d�utiliser l�un des canons pris par la 1� section ; l�un d�eux est amen� et mis en batterie, la pi�ce est pr�te � tirer quand un officier allemand, sorti de la maison les bras lev�s, demande aux fran�ais � se rendre. Il est suivi par le reste du poste, plusieurs sont bless�s aux jambes par les grenades � fusil.

L�affaire est termin�e : il est 3 H 15. un compte rendu du capitaine est envoy� aussit�t par radio au Chef de bataillon.

Les sections font face aux directions d�sign�es au d�part. Le capitaine a install� son P.C dans la maison isol�e, lorsque du bruit est entendu au premier �tage. L�adjudant JABET se pr�cipite, suivi du Lieutenant DEHOLLAIN et de quelques tirailleurs. � la premi�re sommation, 2 allemands apparaissent les bras lev�s ; ils d�clarent ne pas �tre arm�s, mais fouill�s, ils sont trouv�s porteurs de grenades, cousues dans leur chemise. Vers 8 Heures une corv�e d�eau envoy�e au ravin par la 1 � section est accueillie � coups de feu et de grenades. Le Lieutenant HAMAOUCHE part aussit�t avec une patrouille et recueille 2 allemands �chapp�s au combat de la nuit. Vers 10 H deux autres allemands cach�s dans le maquis sont d�busqu�s par nos tirailleurs et faits prisonniers. Vers 11 H 30 le m�me sort est r�serv� � 3 autres soldats allemands.

Bilan de l�op�ration :
11 prisonniers, dont 1 officier et 2 sous-officiers.
3 tu�s du cot� de l�adversaire.
Le mat�riel suivant a �t� pris :
2 canons de 75
3 camions de 5 tonnes
2 voitures de commandement, charg�e de mat�riel d�optique et d�artillerie
2 v�hicules l�gers d�t�rior�s.
1 d�p�t de vivres, de munitions, d�explosifs et de mat�riel de couchage.

Enfin, � la suite de la prise du col les d�tachements occupant les positions situ�es � l�OUEST de ce dernier se replient sur la montagne.

En m�me temps qu�il confie � la 1 � compagnie la mission de prendre le col de SAN STEPHANO, le commandant Soleilhavoup donne l�ordre � la 4 � compagnie ( Capitaine DAVEZAN) de se porter sur les pentes SUD de LANCONE � la hauteur des mines de cuivre pour :

1) Interdire toute circulation sur la route, couper la route aux �l�ments qui se replieraient de SAN STEPHANO sur LANCONE et intercepter les renforts sur cet axe.

2) Reconna�tre la destruction pr�par�e par les allemands � cet endroit sur la route ( charge de t mines) et la faire sauter en cas d�attaque par les chars.

La 4� compagnie s�installe d�finitivement � minuit sur l�emplacement qui lui a �t� fix�, mais faute de moyens elle ne r�ussit pas � faire sauter le dispositif de mines. Une patrouille envoy�e dans ce but ( Sergent-Chef GRAZZIANI tue un allemand et fait un prisonnier.)
30 septembre Une patrouille envoy�e � l�aube � VALLECALLE par la 10 � Compagnie trouve le village �vacu� par l�ennemi et rapporte le mat�riel suivant :
2 mitrailleuses, 1 tr�pied, des munitions diverses, des Tell � mines et une liasse de documents.

Le col de SAN STEPHANO occup� dans la nuit par la I � compagnie, reste tenu par elle.
Conform�ment � l�ordre g�n�ral d�Op�ration N�1 du G�n�ral commandant le G.N, le Colonel de BUTLER proc�de � la mise en place des unit�s en vue de la reprise de la progression en direction du col de SAN ANTONIO et de la cote 402. ( Ordre d�Op�ration N� du 30 septembre 4 H 30) .
� 8 H 30, l�observatoire du I � bataillon signale que plusieurs chars et des camions transportant de l�infanterie progressent sur la route de LANCONE en direction du col de SAN STEPHANO. Le Colonel averti � 9 H 45, annule l�ordre de mouvement donn� le matin et prend toutes dispositions pour conserver le col de SAN STEPHANO.
Le 1� bataillon re�oit l�ordre de rester sur les emplacements qu�il occupait pr�c�demment.
Le 2� bataillon, qui a fait mouvement dans la nuit du 29 au 30, d�EGLISADERA � MURATO re�oit l�ordre :

a) de gagner la base de d�part SAN MICHELE-PRUNETA coude de la route 1 .200 m EST de PRUNETA.

b) d�atteindre en liaison avec la compagnie MORAND, la cote 346 et le lieu dit CROCE.

c) de reconna�tre et nettoyer au besoin VALECALLE.

d) Une fois 346 atteint de pousser une compagnie sur la CIMA DEL ZUCCARELLO(Cote 954).

Le 3 �bataillon tient la cote 415 et la croupe 800 m . EST de cette cote une batterie d�artillerie (7� batterie) est install�e en D.C.B � PRUNETTA pour interdire la route d�bouchant du col de SAN STEPHANO. La C.M.R est au carrefour de SAN MICHELE.


P.C.R.I � MURATO

La menace d�attaque se pr�cise dans la matin�e ; les camions ennemis s�arr�tent � environ 3 Km du col. Des hommes en descendent , ils gagnent le maquis et s�infiltrent imm�diatement dans les buissons au SUD de la route de LANCONE,pendant que de petits groupes progressent par la route de tournant en tournant.
Vers 9 heures, on a l�impression que les effectifs ennemis ainsi engag�s se montent � environ 1 bataillon. Cette impression sera confirm�e par 2 prisonniers qui d�clareront par la suite que l�ennemi a engag� un bataillon et demi dans cette affaire.

A 10 H. le 2 � bataillon re�oit l�ordre de suspendre son mouvement en direction de CIMA DEL ZUCCARELLO. Le chef de bataillon ( Commandant DESJOURS) est charg� de la d�fense du col, la 1 � compagnie est plac�e sous ses ordres.

� la m�me heure, le 1� bataillon signale 2 automitrailleuses et 7 chars de diff�rents mod�les qui progressent sur la route en direction du col. La section de mortiers de 81 du bataillon (S/ lieutenant FASSI) ouvre le feu sur les chars en tournant de la cote 204, arr�tant leur mouvement en avant. Cette section continuera son tir jusqu�� la nuit malgr� le bombardement et l�attaque d�infanterie qui, en fin d�apr�s midi , m�nera l�ennemi jusqu�� proximit� imm�diate de ses pi�ces.

Le r�giment n�a toujours pas eu ses moyens anti-chars, depuis le 25 septembre, la section du S/Lieutenant DUBREUIL ( section anti-chars du 3 � bataillon ) renforc�e de civils volontaires, s�efforce d��tablir une piste en d�rivation de la coupure faite par les Allemands au pont de GIUNCIA afin de faire passer les canons de 37 et les jeeps ; dans l�apr�s-midi du 25 , les Allemands ont bombard�s syst�matiquement la portion de route o� se font les travaux ralentissant consid�rablement ces derniers. Les sections anti-chars des 1� et 3 � bataillons n�arrivent au col de SAN-STEPHANO que le 30 � 18H30 ; jusqu�� cette heure, la position du col est donc � la merci d�une attaque de chars, les rocket guns des unit�s ne fonctionnent pas ( piles humidifi�es).

Dans l�apr�s- midi, l�ennemi ex�cute des tirs sur les 1� et 2� bataillons, 2 Messerchmidts mitraillent la croupe de PRUINTA, faisant 2 bless�s � la 7 � batterie italienne ; � 14 H. le 1 � bataillon ouvre le feu avec ses armes automatiques sur un groupe ennemi qui progresse sur les pentes SUD-EST du mont PIZANI ;pendant tout l�apr�s-midi, la cote 856 est particuli�rement vis�e par le tir des mortiers et des chars ennemis. A 15 H 30 l�attaque para�t imminente. La 4� compagnie menac�e d��tre coup�e du bataillon par une colonne progressant sur les pentes NORD de MONTE ROSSO d�croche et rejoint le bataillon.

� 16 H l�attaque se d�clenche, l�ennemi arrive au contact, mais il est arr�t� par le feu.
� 17 H l�attaque semble stopp�e et l�activit� se r�sume � des tirs d�artillerie.
� 18 H l�ennemi se replie sous le feu des armes automatiques, le 1� bataillon a eu 3 tu�s et 4 bless�s.
La nuit est calme, vers 22 heures une patrouille ennemie s�avance sur la route jusqu�au contact de la 1 � compagnie. Elle est facilement repouss�e.

Pendant cette journ�e, le r�giment a tir� de nombreuses munitions de toutes sortes ; certaines unit�s r�clament d�urgence leur recompl�tement.

Par suite de la coupure de GIUNCIA , et de la route de MURATO � RIGOINO ( pont � 1 km. NORD-EST D�EGLISADERA qui interdisent le passage � tous les v�hicules) le ravitaillement ne peut se faire qu�avec des mulets. Les 120 mulets italiens mis � la disposition du r�giment suffisent � peine � transporter l�armement lourd des compagnies et quelques munitions. Le gros des munitions et des vivres sont transport�es par des mulets rassembl�s � grand peine dans les villages, qui font la navette entre la coupure de GUINCIA et les unit�s. Le r�giment vit au jour le jour, le probl�me des transports devient de plus en plus ardu � mesure qu�il progresse vers L�EST .
Les unit�s sont fatigu�es par les longs d�placements de nuit, la pluie persistante et les actions men�es. Elles ont �t� all�g�es au maximum, elles ne peuvent par suite s�abriter des intemp�ries, les bagages n�ayant pu suivre.

IV - Mouvement sur :

a) ZUCCARELLO par Oletta( 2� bataillon)

b) SAN ANTONIO ( 3� bataillon)
Action au col de SAN ANTONIO
1� octobre :Tout danger semble �cart� en direction de SAN STEPHANO. Les chars ennemis de la route de LANCONE se sont repli�s. La d�fense anti-chars du col est solidement �tablie par :

a) un barrage de mines pos� dans la matin�e par la section du g�nie (Lieutenant BRUNO)

b) Par 2 sections de 37 en position au col

c) Par la batterie italienne de PRUNETA


L�ordre d�op�ration N�2 du G�n�ral Commandant le G.N en date du 30 Septembre fixe comme mission au G.T.I :

1�) maintenir solidement la position au col de SAN STEPHANO

2�) pousser en direction du col de SAN ANTONIO pour �tablir la liaison avec le G .T.2. qui a pris pied dans la soir�e du 30 au col de TEGHIME, mais n�a pu s�y maintenir.


Le I� octobre � 5 H 45, le Colonel donne l�ordre suivant :

1� bataillon : Tenir le MONTE ROSSO ( I� section de la 4� compagnie) la cote 556 ( C.B.I, la 2�, 3� et le reste de la 4� compagnie) et le col de SAN STEPHANO (1� compagnie).La 9 � batterie italienne est mise � la disposition � la cote 556 ( elle sera en place dans l�apr�s- midi).

2� bataillon : diriger la section de montagne sur la CINA DEL ZUCCARELLO.Un groupement de 2 compagnies, aux ordres du capitaine BILLOT adjudant- major, se portera sur OLETTA et s�installera d�fensivement sur le MONTE AL POGGIO et MONTE DI TITA.

Mission : interdire le carrefour SUD d�OLETTA ( la section de 37 du bataillon est mis � sa disposition). IL poussera une section vers MONTICCELLO � OLIVACCIO ( d�bouch� NORD de POGGIO D�OLETTA). Mission de cette section : surveillance et interdiction de la route de TEGHIME.
La section du g�nie est mis � la disposition du Capitaine BILLOT pour reconna�tre les destructions de la route OLETTA �SAINT FLORENT et rendre compte des travaux � effectuer.Il importe en effet de r�tablir au plus t�t un itin�raire permettant aux v�hicules auto d�arriver � pied d��uvre.
Au moment o� la section de montagne du 2� bataillon, (Aspirant GODON) arrive sur la CIMA DEL ZUCCARELLO, elle se trouve brusquement au contact d�un poste Allemand qui tient la Cima. Un violent combat s�engage au corps � corps. l�Aspirant tue de ses mains le chef de poste, le reste des �l�ments ennemis est mis en fuite. Sa section � 2 bless�s.
Le d�part du groupement BILLOT de SAN STEPHANO a lieu � 8 H 15 , son mouvement se fait sans encombre OLMETTA et OLETTA �tant vides d�ennemis. Le reste du 2 � bataillon sous les ordres du Commandant DESJOURS tient les groupes NORD EST et SUD OUEST du carrefour de SAN STEPHANO.
A 12 H 30 le Colonel Commandant le G.T.I donne l�ordre n�5 suivant :
Mission du groupement : s�emparer du col de TEGHIME et de FURIANI en passant par le col de SAN ANTONIO.
Mission des unit�s :

a) 1� bataillon : d�fendre le col de SAN STEPHANO en occupant : LE MONTE ROSSO avec un groupe :
La cote 556 avec 2 compagnies et la batterie d�artillerie Le col de San St�phano avec un groupement de deux compagnies et d�une section anti-chars aux ordres du Capitaine GIRARD.
Mise en place termin�e le I�octobre 1943 � 19.00 heures

b) 2 � bataillon : porter imm�diatement tous les �l�ments restant � SAN STEPHANO sur la CIMA DEL ZUCCARELLO ( Etat major , C.B.2, 5� & 6� compagnies) par MONTE CALLO.
Apr�s l�occupation de ZUCCARELLO se porter au col de SAN ANTONIO et y faire la liaison avec le 3� bataillon ( qui gagnera le col dans la nuit) et le d�tachement BILLOT.

D�part de SAN STEPHANO � 20 heures.

c) 3 � bataillon : se porter au col de SAN ANTONIO en passant par OLETTA. D�part de VALLECALLE � 18H30.
d) C.M.R : suivra le 3 � bataillon

e) Section du g�nie : se portera au col de SAN ANTONIO en passant par OLETTA. D�part de la position � 22heures.

g) P.S.R. :s�installera � OLETTA :D�part de MURATO le 2 octobre � 4 heures.

h) le P.C arri�re et le centre de ravitaillement de PIEVE feront mouvement sur OLETTA d�s que la circulation routi�re sera r�tablie. Le centre de ravitaillement de CASTA restera sur place et pourvoira vivres et munitions sur OLETTA en passant par le carrefour de Saint Florent d�s que la route sera praticable.

i) C.A.C : rejoindra OLETTA d�s que la viabilit� de la route le permettra.

j) P.C : avanc� du r�giment : � OLETTA � partir de 17 heures. Le mouvement s�ex�cute suivants les ordres prescrits.


2 octobre : Au lever du jour , le colonel et son P.C avanc� se portent au col de SAN ANTONIO qui est tenu par : le 2 � bataillon, face au col de TEGHIME entre MONTE ALLA TORRE et la cote 575 ( C.B.2., 5�& 6�compagnies. Le capitaine BILLOT et la 7� compagnie rejoignent le col vers 8 H 30 . La 8 � compagnie est maintenue � OLETTA pour la d�fense du village.)

Le 3 � bataillon entre MONTE GEMINI � cote 853) et ZUCCARELLO, face � FURIANI en regardant dans la direction de BIGUGLIA.
Le C.M.R : � 800 m, � l�OUEST col SAN ANTONIO et � 2O0 m de la piste. Artillerie : 7 � batterie : � 1 200m. OUEST du col de SAN ANTONIO.

En r�ponse � la note 26/36 du G�n�ral Commandant le G. N au sujet de la liaison radio avec le G. T .I ., le Colonel de BUTLER envoie d�OLETTA le 2 octobre � 6 H . du matin un compte rendu sur la d�ficience des liaisons radio � l�int�rieur du r�giment ( d�ficience d�j� signal�e � plusieurs reprises par les bataillons depuis le 28 septembre.) Se r�f�rant � l�ordre particulier 25/09 du 1 / 10 /43 qui prescrit au G . T. I

a) de se tenir solidement au col de SAN STEPHANO.

b) de reprendre l�action pr�vue sur SAN ANTONIO et la cote 402, pour tendre la main au G.T.2 et faciliter la prise du col de TEGHIME :


Le Colonel adressera le 2 octobre � 6 H 20 un message au Commandant le G. N. pour lui demander qui montera et d�clenchera l�action des G.T.I et G. T. 2 et en assurera la coordination.
� 10 H le G�n�ral r�pond d�ex�cuter les prescriptions de l�ordre g�n�ral N�1 du 28 septembre dont les dispositions assurent la coordination demand�e.

Dans la matin�e du 2 � 9 heures , des �l�ments ennemis sont rep�r�s sur les pentes EST du col de SAN ANTONIO dans une cabane de berger. Le Commandant du Bataillon charge la 12� compagnie ( Lieutenant CLERY-MELIN) de monter une action contre ces �l�ments de fa�on a annihiler toute menace sur le flanc du bataillon en cours de d�placement vers le MONTE ALLA TORRE. Le Lieutenant CLERY-MELIN prend lui-m�me la direction des op�rations qu�il m�ne avec l�aspirant LHULL . Profitant de l�appui violent et efficace des armes automatiques de la 5 � compagnie ( capitaine DUCHATELLE), la section ex�cute son mouvement tr�s rapidement � peine g�n�e par deux ou trois coup de feu isol�s. La cabane de berger est nettoy�e et l�ennemi poursuivi. L�aspirant LHULL fait le premier prisonnier. Un deuxi�me s�rieusement bless� � l��paule est ramass� un peu plus loin. Le groupe du Sergent BULLER, en fait un troisi�me.

Retenant qu�il est imprudent de s�aventurer plus avant , le lieutenant CLERY-MELIN donne � la section l�ordre de s�arr�ter ; les fuyards sont poursuivis par le feu des fusils et des F.M. Un allemand est tu� , trois ou quatre sont durement touch�s. 2 mitrailleuses l�g�res, plusieurs fusils , des grenades, de nombreuses munitions et des �quipements sont ramass�s sur le terrain. La section n�a aucune perte.

5 - Mouvement sur ALLA TORRE ET TEGHIME (2 � bataillon)
A 13 H . le Colonel se porte avec son P.C avanc� au MONTE ALLA TORRE et d�cide de pousser une compagnie du 2 � bataillon sur la ligne de cr�tes 750- 723.La 7 � batterie vient se mettre en position au MONTE GEMINI, son observatoire �tant confondu avec celui du r�giment au MONTE ALLA TORRE.
La liaison � vue est faite � 16 heures entre le G.T.2 qui occupe la CIMA ORCAIO et la cote 662 et la 7 �compagnie (lieutenant GAUDRON) qui arrive � 16 H 30 sur la cote 723 provoquant le repli des �l�ments allemands qui tiennent la cote 605 ; Ceux-ci partent en petites colonnes en direction de FURIANI par le ravin de la rivi�re FIUMINALE o� ils sont pris � partis par le feu des armes automatiques de la compagnie GAUDRON et de la batterie du MONTE GEMINI.

La cote 723 est donc d�j� occup� quand le G�n�ral Commandant le G.N. prescrit au Colonel Commandant le G.T.I. s�y porter des �l�ments pour assurer la liaison avec le G.T.2. qui a repris pied sur 662.
Dans la soir�e du 2 et pendant toute la nuit du 2 au 3 de nombreuses pi�ces d�artilleries ennemies rep�r�es aux abords de Bastia tirent sans arr�t � obus fumants et percutants sur la ORCAIO, le col de TEGHIME, la cote 723, le MONTE ALLA TORRE et le ZUCCARELLO.. Tir peu efficace : la 10 � compagnie � 1 tu� et un bless�, par coup fusant sur le ZUCCARELLO.

Par suite de sa mission :
1)Assurer la position du col de SAN STEPHANO
2)Tenir le col de SAN ANTONIO
3)Assurer la liaison avec le G.T.2. sur 723.

Le G.T.I. se trouve tr�s �tal� et les liaisons sont de plus en plus difficiles. La liaison radio ne fonctionne plus qu�avec le 2 � bataillon ; Le Colonel a les plus grandes difficult�s � faire parvenir au G�n�ral Commandant le G.N. des pr�cisions sur la situation de ses �l�ments.Il en poss�de aucun renseignement sur la situation � BIUGLIA ce qui l�oblige � se garder dans cette direction.

3 octobre : Au lever du jour, la 6 � compagnie est pouss�e sur la cote 750 pour assurer la liaison avec la 7�. La 8� compagnie rejoint MONTE ALLA TORRE. La batterie de la cote 566 ex�cute des tirs de harcelement sur la route de BONIFACIO-BASTIA o� des camions ennemis sont touch�s. La batterie du MONTE GEMINI fait de la contre- batterie sur les pi�ces ennemies rep�r�es au SUD du cimeti�re de BASTIA, des coups au but sont enregistr�s. Les canons Allemands et l�artillerie des nombreux chalands de transport qui sont en rade de Bastia tirent sur la CIMA ORCAIO et sur le col de TEGHIME.

VI.- a) PROGRESSION SUR FURIANI- BASTIA (2�bataillon)

b) PROGRESSION VERS LA LAGUNE AU NORD DE BIGUGLIA (3� bataillon)
En ex�cution de l�ordre g�n�ral d�op�ration N�3 du G�n�ral Commandant le G.N. pour la journ�e du 3 Octobre, prescrivant au G.T.2. de se tenir pr�t � aborder BASTIA au SUD de la route de TEGHIME, le Colonel prend les dispositions suivantes :
Ordre pr�paratoire : 12 H 50 :

Les 1�, 2�,3� bataillons se tiendront pr�ts � faire mouvement chacun avec 2 compagnies et des �l�ments de la compagnie de Commandement comprenant :P.C., Transmissions et mortiers sous les ordres des chefs de bataillons.
Les compagnies restent en place sous les ordres des Adjudants-Majors prendront � leur compte la mission de leur bataillon.Les compagnies du I � bataillon, un Etat-Major r�duit, les mortiers, les transmissions, le Commandant et une des compagnies de la cote 566, se rendront imm�diatement � 500 m. OUEST du col de SAN STEPHANO o� le chef de bataillon recevra de nouveaux ordres.
Ordre de mouvement 15 H 30.

1�) D�s r�ception du pr�sent ordre, le 3 � bataillon prendra � sa charge, la d�fense de la position de ZUCCARELLO � ALLA TORRE qu�il occupera avec 2 compagnies.

2�) Une troisi�me compagnie du 2� bataillon sera rendue disponible pour recevoir une autre mission. Le secteur d�fensif � tenir par la compagnie du 2 � bataillon restant en place sera compris entre la cote 723 et la cote 750 inclus.

3�) Le 2 � bataillon enverra une reconnaissance d�une section dans le village de Furiani o� elle s�installera si le village n�est pas tenu par l�ennemi.

4�) Les �l�ments du 1er bataillon rendus disponible en ex�cution de l�ordre pr�c�dant, gagneront CUNTTA dans les moindres d�lais. A ce point ils demanderont des guides pour atteindre le col situ� entre le MONTE ALLA TORRE et le MONTE GEMINI, point de premi�re destination o� ils recevront de nouveaux ordres.
Dans l�apr�s-midi l�aviation allemande bombarde et mitraille la CIRA ORCAIO et le col de TEGHIME, en arri�re duquel une batterie Italienne � pris position.
En fin de journ�e, le G.T.I. tient le col de SAN STEPHANO, la cote 556, Le ZUCCARELLO, le col de SAN ANTONIO, la CIMA ALLA TORRE, la cote 750 et la cote 783. Les �l�ments l�gers sont install�s � FURIANI ( I section de la 8 � Cie.) et sur le mouvement de terrain � 3 km. EST DE ZUCCARELLO ( cote 200- 3� bataillon)
Dans la nuit le G�n�ral Commandant le G.N. envoie au Colonel Commandant le G.T.I un message chiffr� lui confirmant l�ordre g�n�ral d�op�ration N� 37/38 pour la journ�e du 4(cet ordre sera re�u seulement le 4 � 7 H ) Ce message ordonne de pousser des reconnaissances vers les lisi�res de BASTIA afin de pr�ciser les r�sistances au sud de la ville ; les r�sultats de ces coups de sonde doit �tre adress� par radio le 4 avant 6H. En cons�quence, le colonel donne l�ordre au 3 � bataillon d�envoyer au cours de la nuit des patrouilles sur la route nationale d�AJACCIO � BASTIA, tandis que le 2 � bataillon est pouss� en entier � FURIANI o� il arrive � 22H.

Journ�e du 4 : D�s 4 heures du matin, le 2 � bataillon a des �l�ments l�gers aux portes de BASTIA, le gros du bataillon �tant lui-m�me pr�t � entrer dans la ville. La nuit est calme, aucun tir d�infanterie, ni d�artillerie. Par suite de la d�ficience des liaisons radio, on est sans nouvelle des reconnaissances envoy�es sur la route nationale. Les �l�ments du I� bataillon vis�s par les ordres du 3 octobre, 12 H 50 et 15 H 30 ne sont pas encore arriv�s au col de MONTE GEMINI et aucune liaison radio ne fonctionne avec eux. L�ordre d�op�ration pour la journ�e du 4 n�est pas encore parvenu.

� 5 H 30 le Colonel de BUTLER demande personnellement � la radio le G�n�ral Commandant le groupement Nord, il lui rend compte de la situation et pr�cise que, s�il n�a pas pu avoir de renseignement d�taill�s sur les reconnaissances qu�il a pouss�es en direction de BASTIA, tout semble s��tre bien pass� �tant donn� le calme de la nuit.

Le g�n�ral donne des renseignements sur l�action pr�vue pour la journ�e du 4 et indique que celle-ci se d�clenchera simultan�ment � 8 heures pour le G.T.1 et le G.T.2.
Apr�s cette conversation, le Colonel Commandant le G.T.1. se porte imm�diatement � FURIANI o� il prend contact avec le chef de bataillon commandant le II / I R.T.M L�action ne devant �tre d�clench�e qu�� 8 heures, le mouvement du 2 � bataillon est retard�. Il entre dans BASTIA � 9 H 15 et s�arr�te aux faubourg, la route de Teghime d�limitant les zones d�action entre le G.T. 1 et le G.T.2.

Du 23 septembre au 4 octobre les pertes du r�giment se sont �lev�es �
15 tu�s
66 bless�s
2 disparus.
Pendant la m�me p�riode il a inflig� � l�ennemi les pertes suivantes :
tu�s 8
bless�s 13 (connus)
prisonniers: 1 officier , 2 sous-officiers, 15 hommes.
Il a captur� un mat�riel important :
Dont
3 camions
2 voitures de commandement
2 v�hicules l�gers
2 canons de 75
de nombreux fusils et mitrailleuses, des �quipements et de munitions.
P.C le 12 Octobre 1943.
Le colonel de Butler
Commandant le 1� R. T. M.



LES ENSEIGNEMENTS A TIRER DE LA CAMPAGNE DE CORSE DU 25 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE 1943


Les quelques r�flexions consign�es dans cette note ne font, en g�n�ral, que rappeler la valeur, toujours actuelle, de certains principes.

Il n�a cependant pas paru inutile, � la lumi�re d�une courte exp�rience de faire ressortir une fois de plus la n�cessit� de les respecter.

La man�uvre de d�bordement par les hauts, facilit�e par l�insuffisance des effectifs ennemis, a permis d�enlever, au prix de pertes minimes, puis de conserver malgr� les r�actions parfois vigoureuses de l�ennemi, des positions importantes dont la possession nous �tait indispensable pour atteindre BASTIA.
L�occupation pr�liminaire du MONTE ROSSO et de la cote 586 a permis l�op�ration du col de SAN STEPHANO.

L�occupation de la CIMA DEL ZUCARELLO en passant par le MONTE AL CALO a rendu impossible toute r�action s�rieuse de l�ennemi sur le col de SAN ANTONIO.
L�occupation du MONTE ALLA TORRE puis de la cote 723 a provoqu� la retraite pr�cipit�e des �l�ments ennemis qui tenaient en �chec le G. T 2 au col de TEGHIME.

Une attaque de nuit � objectif limit� et pr�cis , prenant l�ennemi a donn� de magnifiques r�sultats gr�ce � la surprise et � la brutalit� d�une action men�e par des chefs d�cid�s et une troupe ardente. Ce genre d�op�ration doit �tre �tudi� et consid�r� comme normal.

Les mortiers de 60 et surtout de 81 ont jou� un r�le capital. L�ennemi n�a jamais tenu devant une concentration de 81. Dans deux cas ( GIUNCA et SAN ANTONIO) il a pris la fuite abandonnant bless�s, prisonniers, armements sur le terrain.

Il faut r�duire le nombre des tubes pour augmenter la dotation en munition sans alourdir les T.C . En montagne une unit� engag�e ne doit pas compter sur le ravitaillement en munitions avant des d�lais tr�s consid�rables.
Les tirailleurs rep�rant tr�s rapidement l�emplacement des armes de l�ennemi. Il faut profiter de cette qualit� pour r�aliser une r�action rapide par armes automatiques et mortiers et obtenir ainsi imm�diatement la sup�riorit� par le feu qui permet de dominer l�adversaire et hausse le moral de la troupe.
La n�cessit� de l�entra�nement physique des cadres et de la troupe doit �tre soulign� une fois de plus. C�est en grande partie gr�ce � ses muscles que le r�giment n�a subi que des pertes relativement faibles.
Une troupe qui n�est plus apte � combattre apr�s un tr�s gros effort physique ne peut man�uvrer en montagne.
Le brouillard, tr�s fr�quent en montagne, est un danger contre lequel il convient de se garder. Son apparition et sa disparition soudaine rendent impossible l�orientation et l�observation. Le terrain et les objets sont d�form�s , les distances ne peuvent �tre appr�ci�es. Les troupes en mouvement risquent d��tre surpris en situation d�favorable ou dangereuse. Des m�prises entre troupes amies peuvent causer des pertes ou des paniques. Lorsque le brouillard appara�t les troupes doivent s�immobiliser et se garder.

Les mouvements de nuit, surtout pour les trains muletiers, le camouflage, l�utilisation du terrain pour se pr�server contre les attaques d�avion dans les terrains ou les travaux de campagne sont impossibles doivent entrer dans les r�flexes de tous.

Il est indispensable que dans un secteur donn� il n�y ait qu�un chef. L�action indisciplin�e des corps francs et des patriotes a �t� une g�ne constante. Dans deux cas elle a provoqu� des m�prises qui auraient pu avoir des cons�quences tragiques.

En montagne, plus que partout ailleurs, le chef ne peut intervenir qu�en suivant le combat � vue. C�est de l�observatoire le plus favorable qu�il peut et doit commander.
P.C le 11 octobre 1943

Le colonel de BUTLER, commandant le 1� R.T.M


Remise de m�dailles au 1er R.T.M. par le Colonel de Butler en Corse 1943/1944.

NOTE RELATIVE AUX CONDITIONS DANS LESQUELLES LE I � R.T.M. A PARTICIPE A LA CAMPAGNE DE CORSE DU 25 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE 1943

Le Ier R.T.M transport� d�Alger � Ajaccio sur des navires de guerre entre le 15 septembre et le 26 septembre, est arriv� en Corse sans un animal, sans un v�hicule, sans cuisine, sans r�cipients collectifs � eau, sans bagages.
Deux jours apr�s le d�but des op�rations, 2 sections de 37 tract�es avec des moyens r�duits l�ont rejoint dans la r�gion de PIEVE.

Les 600 animaux du r�giment et les v�hicules de transport devaient �tre remplac�s par 120 mulets italiens et 30 camionnettes italiennes de I tonne. En fait, le nombre de mulets italiens utilisables mis � la disposition du r�giment n�a jamais d�pass� 100 - soit I/6 de la dotation normale. Le nombre de camionnette disponibles n�a pas, sauf le 28 , d�pass� le chiffre de 20. Pour suppl�er � cette insuffisance de moyens de transports il a �t� fait appel aux animaux civils. Mais, autre que ceux-ci n�existaient qu�en nombre limit� ( une centaine � la fois) il a fallu utiliser des b�ts d�pourvus d��trier et, souvent, de corde de br�lage.

Ces moyens r�duits n�ont jamais permis de faire face � tous les besoins des unit�s qui ont d� dans la plus part des d�placements faire transporter � des hommes une partie de l�armement collectif et des munitions de cet armement.
Ce manque de moyens � continuellement et lourdement pes� sur le d�veloppement des op�rations dont le rythme � parfois �t� ralenti faute de vivres et de munitions.

Il a �galement �t� n�cessaire, dans certains cas, de tenir compte de l'effort physique surhumain exige de la troupe et des cadres.

Les 8/10 des moyens de transmission radio ont cess� de fonctionner, faute de piles, 48 H. apr�s le d�but des op�rations.
Le r�seau t�l�phonique civil remis en �tat par le service des transmissions du R�giment � rendu des services, mais n�a pu remplacer la radio, seul moyen de transmission utilisable en montagne.
Il semble que l�arri�re aurait pu faire un effort pour venir en aide au r�giment, au lieu de le priver de moyens d�j� insuffisants.

�tal� sur plus de 10 Km. Pour assurer la s�curit� de ses voies de communications, tout en constituant sa progression vers BASTIA le r�giment �tait pratiquement incommandable � partir du 2 octobre faute de moyens de transmissions et de transport (mulet).

Oppos� � un ennemi qui manquait d�infanterie et ne r�agirait la plupart du temps par le feu de ses canons et de ses mortiers et de son aviation le r�giment malgr� ses inf�riorit�s ne courait pas grand risque.
Il para�t cependant utile d�attirer l�attention du commandant sur la n�cessit� de n�engager les unit�s qu�avec leurs moyens au complet.

P.C. Le 11 Octobre 1943
Le colonel de BUTLER, Cdt. Le I� R.T.M


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L�ingratitude fran�aise et le non respect pour services rendus



Voici un article Mourad Zirari �crit en mai qui tire l�enseignement de l�attitude fran�aise vis-�-vis des anciens combattants d�origine africaine. � lire et � m�diter.


Les anciens combattants des anciennes colonies fran�aises (les tirailleurs s�n�galais, tabors marocains, etc) n�ont � ce jour jamais �t� honor�s dignement lors des deux dates de comm�moration des deux guerres mondiales. Pire encore, ils n�ont jamais �t� trait�s dignement en comparaison � leurs fr�res d�armes qui �taient fran�ais bien qu�ils aient tous servis dans les m�mes batailles, pour les m�mes causes et le m�me pays. Leur histoire commence � �tre connue mais depuis dix ans, rien ne bouge, ou presque.

Il est temps de r�parer les injustices

Les pensions, retraites et allocations pay�es par l'�tat aux anciens combattants issus des colonies ayant combattu dans l'arm�e fran�aise ont �t� gel�es depuis la loi dite de � cristallisation � vot�e le 26 novembre 1959 en pleine vague de d�colonisation.

Amadou Diop, ancien sergent-chef, avait �t� ray� des rangs de l'arm�e fran�aise apr�s 23 ans de bons et loyaux services lors de l'accession � l'ind�pendance du S�n�gal et percevait une allocation mensuelle de 228,67 euros, soit un tiers environ de celle touch�e par un Fran�ais. Ayant saisi la cour administrative d'appel pour le refus de revalorisation de sa pension militaire, celle-ci a estim� que la distinction de traitement entre anciens combattants fran�ais et �trangers �tait une discrimination fond�e sur la nationalit� contrevenant � l'article 14 de la Convention europ�enne des droits de l'homme.

L��tat ayant fait appel, le Conseil d'�tat a confirm� cette d�cision 30 novembre 2001 en sanctionnant les autorit�s fran�aises en exigeant la revalorisation de la pension militaire de l'ancien militaire fran�ais � � concurrence des montants dont il aurait b�n�fici� s'il avait conserv� sa nationalit� fran�aise �, ainsi que le versement des arri�r�s. Au total, les deux veuves de M. Diop, d�c�d� en 1996, ont donc touch� 15 000 euros

Le cas d�Amadou Diop fait jurisprudence en la mati�re, mais la position du gouvernement concernant la revalorisation des quelques 85 000 personnes qui co�terait environ 1,83 milliards d'euros, soit 300 et 460 millions d'euros par an pour l'alignement des pensions, et 1,52 milliards d'euros pour les arri�r�s, reste la m�me, il estime que la note est trop sal�e. M. Mekachera, actuel secr�taire d'�tat aux anciens combattants, n�a pas montr� plus de volont� que ces pr�d�cesseurs � vouloir r�gler le probl�me, et la situation ne cesse de pourrir.

� titre d'exemple, la retraite servie � quiconque ayant pass� plus de quatre-vingt-dix jours dans une unit� combattante est d'environ 427 euros annuels pour un Fran�ais, de 175 euros pour un Centrafricain, et de 56 euros pour un Alg�rien. Par ailleurs, les invalides de guerre fran�ais re�oivent mensuellement 687 euros contre 229 euros pour les handicap�s ou mutil�s s�n�galais, et moins de 76 euros pour les Tunisiens ou les Marocains.
Les survivants d�entre ceux qui particip�rent aux campagnes militaires de la seconde guerre mondiale, de la lib�ration de la France � l�occupation de l�Allemagne sont maintenant, � la fin de leur vie, �chou�s en France, en attente de reconnaissance, touchant le RMI � d�faut d�autre chose, survivant plut�t que vivant pour envoyer de l�argent � leur famille rest�e dans leurs pays d�origine.

La r�alit�, c�est surtout que l��tat traite ce probl�me social comme une question politique et attend sagement la mort de ces h�ros m�connus. Ils sont l� errant sur le sol fran�ais et attendant que leur derni�re heure arrive, loin de leur famille. La mis�re dans laquelle vivent ces hommes n�est autre chose que le r�sultat d�une d�faillance volontaire de la m�moire.

Lors de la derni�re d�cennie, le devoir de m�moire a �t� mis en exergue lors du proc�s Papon � Bordeaux, dans les m�dias autour de la torture en Alg�rie, et par la reconnaissance officielle du g�nocide des Arm�niens encore r�cemment. Cette m�moire collective doit avec courage faire une r�trospective sur le pass� colonial de la France, pour constater le sacrifice de ces centaines de milliers de combattants morts sous l�uniforme fran�ais et des survivants qui se retrouvent dans une situation scandaleuse. Il s�agit de l�histoire de la France, avec ses �pisodes glorieux auxquels ont particip� ces anciens combattants mais aussi ses guerres de colonies dont ils faisaient �galement partie.

Pour ces oubli�s de l�histoire, il n�est pas trop tard pour r�parer les torts caus�s et t�moigner du respect � leur �gard, m�me symboliquement. Cette r�paration faite, une partie de la � m�moire commune � sera recouvr�e, ce qui r�conciliera tr�s s�rement les descendants de ces h�ros de la premi�re heure avec l�Histoire.

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