La confrontation Baudis-Patricia en question
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse va examiner ce matin la requ�te de Me Rapha�l Darrib�re, l'avocat de Patricia, qui a demand� l'annulation de la confrontation qui avait �t� organis�e entre Dominique Baudis et l'ex-prostitu�e le 26 juin dernier dans le bureau du juge d'instruction Thierry Perriquet. Saisi � la fois du volet viols et prox�n�tisme de l'affaire Al�gre et de l'enqu�te sur le faux t�moignage du travesti Djamel, le magistrat instructeur avait visiblement pr�cipit� ce rendez-vous, au point que Me Rapha�l Darrib�re n'avait appris la pr�sence de l'ancien maire de Toulouse que le jour m�me, et que Dominique Baudis, convoqu� � la h�te, hors des d�lais pr�ventifs l�gaux de cinq jours avait renonc� � � se pr�valoir de toute nullit� �. Mais la question soulev�e par l'avocat de Patricia, l'une des six ex-prostitu�es qui se sont port� partie civile dans le dossier tient moins � un probl�me de forme que de fond. Mise en examen pour complicit� de d�nonciation mensong�re, Patricia aurait d� r�pondre ce jour-l�, selon son avocat, sur les pr�sum�s faux t�moignages de Djamel dont on la soup�onne d'avoir �t� l'instigatrice. Or, l'ensemble de la confrontation a �t� consacr� au viol dont elle accuse toujours Dominique Baudis et qui se serait d�roul� dans la nuit du 20 novembre 1990. � Elle a �t� entendue comme victime dans un volet de l'affaire o� elle est mise en examen, s'insurge Rapha�l Darrib�re qui estime que le juge Perriquet a outrepass� sa saisine en m�langeant les genres. � Les conditions de la confrontation ne sont pas satisfaisantes, d'autant qu'il y a une diff�rence de traitement notable entre les diff�rentes victimes. Fanny a �t� entendue comme partie civile, pourquoi Patricia ne serait-elle pas entendue dans les m�mes conditions ? Il faudra qu'elle le soit t�t ou tard �, insiste l'avocat, en demandant une nouvelle confrontation entre l'ex-prostitu�e et Dominique Baudis.
Les agendas saisis ?
Rapha�l Darrib�re s'inqui�te aussi de la saisie des agendas de l'ancien maire qui avait �t� annonc�e par la justice, � mais qui n'est toujours pas effective �. Agendas qui n'ont donc toujours pas �t� expertis�s. Quant aux pi�ces fournies par l'Assembl�e nationale pour justifier de la pr�sence de Dominique Baudis � Paris, la nuit o� il est accus� de viol par Patricia, l'avocat consid�re qu'il s'agit � d'�l�ments de non-preuves �. Une certitude, Me Rapha�l Darrib�re ne sera pas soutenu dans sa d�marche devant la chambre de l'instruction par le parquet g�n�ral de Toulouse. Dans ses r�quisitions, le procureur estime en substance que le juge Thierry Perriquet est libre de ses investigations. Et qu'il n'y a donc pas mati�re � revenir sur la confrontation du mois de juin qui n'avait d'ailleurs rien chang� � la posture des uns et des autres. Aux juges de la cour d'appel de trancher.
Gilles-R. SOUILL�s.
Les avocats des ex-prostitu�es attaquent
C'est un m�moire de neuf pages que Me Rapha�l Darrib�re, l'avocat de Patricia, a remis hier � la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse qu'il a saisie pour demander l'annulation de la confrontation entre l'ex-prostitu�e et Dominique Baudis, le 26 juin dernier. En partant d'un postulat simple. � Le juge Perriquet devait entendre ma cliente dans le cadre du dossier de faux t�moignage dans lequel elle a �t� mise en examen avec le travesti Djamel pour complicit�. Or, les faits de viol dont elle accuse Dominique Baudis et sur lesquels elle a �t� interrog�e lors de la confrontation ne s'inscrivent pas dans ce cadre, rel�ve l'avocat. Dans les propos de Djamel, il n'est pas fait r�f�rence � ce viol. Le juge aurait donc d� s'int�resser aux circonstances et aux objectifs de ces pr�tendus faux t�moignages. Ce qu'il n'a pas fait. Beaucoup de questions se posent pourtant autour des d�clarations de Djamel et les fausses pistes sur lesquelles il a envoy� les gendarmes. En l'�tat, cette confrontation ne pr�sentait aucun int�r�t alors que ma cliente n'a toujours pas �t� confront�e comme victime dans le dossier de viols et prox�n�tisme. Pourquoi ? � La chambre de l'instruction s'est donn�e jusqu'au 13 novembre pour d�lib�rer sur cet argumentaire. Un d�lai que Rapha�l Darrib�re juge � relativement long �. Avec toutefois � l'espoir que la chambre se penche de fa�on s�rieuse et pr�cise sur un dossier volumineux �. Parall�lement, une autre proc�dure va �tre officiellement enregistr�e, ce matin, devant la chambre civile de Toulouse par Me Daniel Lalanne, l'avocat de Magali, l'une des six jeunes femmes qui se sont constitu� parties civiles. Il s'agira de la � mise en �tat � de l'assignation que cet avocat bordelais a d�pos�e contre l'�tat fran�ais pour � faute lourde et d�ni de justice � (lire notre �dition du 16 septembre).
Des crimes occult�s
Me Daniel Lalanne a point� une s�rie de � dysfonctionnements graves � dans la cha�ne judiciaire, gendarmerie et justice, qui ont selon lui, occult� en 1991 les viols dont a �t� victime Magali, alors mineure. La jeune femme, soutenue par ses parents qui devraient aussi se constituer partie civile, accuse Lakhdar Messaoud�ne, son �ph�m�re prox�n�te, mais aussi Patrice Al�gre, le tueur en s�rie, et une troisi�me personne, une personnalit� qu'elle refuse pour l'heure de nommer. Quant � Me Jean-Claude Guidicelli, l'avocat de Fanny, il se pr�pare � la nouvelle confrontation qui opposera mardi sa cliente au magistrat Marc Bourragu�. � J'ai le sentiment qu'ils se connaissent bien �, explique l'avocat toulonnais qui reconna�t que � Fanny a parfois parl� trop vite et que �a s'est retourn� contre elle �. Jean-Claude Guidicelli juge par ailleurs � ahurissant et intriguant que toute l'affaire Al�gre n'ait pas �t� centralis�e par un seul magistrat instructeur �. En l'occurrence le juge Lemoine qui entendra la semaine prochaine Lakhdar Messaoud�ne sur le meurtre de Line Galbardi en janvier 1992. Auparavant, Patrice Al�gre est convoqu� d�s lundi par la juge Nicole Bergougnan dans le volet viols et prox�n�tisme. Mis en cause par plusieurs ex-prostitu�es, il pourrait enfin �tre mis en examen comme le demandent � cor et � cri ses avocats, Me �douard Martial et Me Gilbert Collard. Et acc�der ainsi au dossier.
Gilles-R. SOUILLES
Affaire Al�gre
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