Apr�s avoir mis� sur les nationalistes mod�r�s qui ne le sont plus le ministre de l�int�rieur semble jouer sur l�intelligence et le poids. En un mot Paul Giacobbi dont il reprend des id�es ma�tresses.
Le 18 octobre Paul Giacobbi s�adressait aux militants de son mouvement � Corte. Il pronon�ait des paroles fortes qui se retrouvent dans les propos de Nicolas Sarkozy. Des rumeurs pr�tent au ministre de l�int�rieur la volont� de d�sormais s�appuyer sur l�aile corsiste de l�assembl�e territoriale et sur le plus en vue de tous : le radical de gauche Paul Giacobbi ennemi jur� de cet autre radical de gauche Emile Zuccarelli.
Pour preuve voici des extraits du discours de Paul Giacobbi que l�on croirait avoir �t� �crit pour Nicolas Sarkozy.
� Faut-il parler d�un projet politique pour la Corse quand notre �le est plus que jamais paralys�e ? Je sais bien que la plupart de nos compatriotes n�y croient plus gu�re et pourtant, si vous �tes venus si nombreux cet apr�s-midi, c�est que vous au moins avez encore de l�esp�rance et qu�avec vous nous pouvons convaincre la Corse toute enti�re !
Mais avant de parler de notre projet demandons nous ce qui paralyse la Corse aujourd�hui. Chacun a ses explications : l�histoire, la fatalit�, le retard de notre d�veloppement �conomique, la faute de l�Etat, des �lus, des parents et aussi des jeunes bien s�r�
Je vais vous dire ce qui paralyse la Corse, ce qui la rend immobile presque prostr�e alors qu�elle n�aurait qu�� se mettre en mouvement pour faire fructifier le plus beau capital d�espace, de nature, de climat, de beaut�, d�identit� et de culture de toute la M�diterran�e, je vais vous dire ce qui emp�che m�me la Corse de parler, de dire ce qu�elle pense, alors qu�elle se contente de paroles confuses, de votes divis�s et souvent incoh�rents, sans parler d�une expression violente qui est devenu chez beaucoup de gens le langage privil�gi�. Eh bien, c�est la peur qui paralyse la Corse et rien d�autre.
Nous avons peur de tout. De la violence, bien s�r et il y a de quoi puisque nous vivons depuis un quart de si�cle sous les bombes, et que notre soci�t� est marqu�e par la violence depuis des si�cles. Mais nous avons aussi peur des autres, de l�ext�rieur, de ceux qui veulent s�installer en Corse, et cette peur l� elle vient de ce que nous avons peur de nous-m�mes, nous n�avons pas confiance en nous, nous faisons un complexe d�inf�riorit�.
Je fais de la politique depuis plus de vingt ans et j�ai toujours ressenti � quel point la peur nous paralyse. En 1997, j�ai lanc� une campagne visant � conqu�rir la majorit� du Conseil g�n�ral. Beaucoup de gens m�ont soutenu mais bien peu y croyaient et certains me disaient qu�il fallait faire attention. Au pouvoir, il y avait des hommes en place, ils �taient puissants. Ils avaient de l�argent, des moyens consid�rables. C��tait impossible, cela faisait peur. Il a fallu moins d�un an pour gagner et regardez ce que sont devenus aujourd�hui ces puissants personnages qui en tout cas ne font plus peur � personne.
En 2000, j�ai clairement choisi la voie du dialogue propos� par le gouvernement et je crois m�me avoir eu une petite influence dans le d�clenchement du processus. Nous r�clamions des droits, des comp�tences, des moyens que nous avons obtenus, pas compl�tement mais tr�s largement. L� aussi, on me disait de me m�fier, que j�allais trop loin, que j�allais � tout perdre � bref qu�il y avait de quoi avoir peur.
Il y a quelques semaines, face � la vague de violence sans pr�c�dent qui a secou� la Corse, j�ai choisi de m�adresser publiquement aux ex�cutants de ces violences, de leur dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Pas pour les condamner ou les rejeter, pas pour appeler � la r�pression. Ce n�est pas mon r�le, il y a des juges et un gouvernement pour cela, mais pour leur montrer que la Corse n��tait pas dupe et les conjurer � revenir � l�action politique et essayer de leur faire comprendre que l�avenir est dans la construction de la Corse et non pas dans sa destruction.
L� encore, on m�a dit que c��tait dangereux, pire beaucoup de gens me disent qu�ils sont d�accord avec moi mais qu�ils ont peur pour moi, presque qu�ils viendront � mon enterrement. J�avais pourtant dit dans ma lettre que j��tais conscient d�un risque de violence peut-�tre m�me d�un risque mortel mais que cela ne m�emp�chait pas de parler. Il y a m�me eu une �mission de t�l�vision stupide qui a d�clar� que j��tais menac� et que je ne voulais pas parler. Comme vous le voyez je suis bien vivant, et m�me assez bon vivant et je parle toujours autant.
Mais il fallait parler et dire la v�rit� et je crois, en quelques lignes, en avoir plus dit sur le sujet que tous mes coll�gues parlementaires r�unis qui produisent depuis vingt ans des communiqu�s insignifiants par lesquels ils condamnent rituellement chaque �v�nement violent.
C�est pourquoi notre premier devoir, chers amis, c�est de nous d�barrasser de nos peurs si nous voulons mettre la Corse en marche� �
Si ce n�est Sarkozy c�est donc son fr�re.
TOUT LE DOSSIER CORSE
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