Contrairement � ce que pr�tend la presse, Nicolas Sarkozy n�a pas chang� de cap. Il a simplement pris acte du � non � et joue d�sormais la carte � fran�aise �.
Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin baisse dans les sondages. � force de communication et de r�sultats, Nicolas Sarkozy monte. Et la Corse,apr�s avoir �t� son esp�rance ma�tresse d��ue, pourrait bien devenir son nouveau joker. les Fran�ais en effet, n�aime gu�re cette �le � probl�mes qu�il r�sume outranci�rement au mouvement nationaliste le plus radical.
Nicolas Sarkozy est une v�ritable b�te politique. Mais il a surtout pour lui une d�termination sans faille. On le disait abattu par la victoire du � non �. Le voil� qui s�en sert. Les journalistes notent un revirement � 180� et l�utilisation d�un langage anti-nationaliste qu�il reprochait hier � ses adversaires ? Il n�en a cure. Et d�ailleurs � bien l�entendre : il n�a pas chang� autant qu�on le dit. Il met simplement plus l�accent sur le refus de la violence.
Il a besoin d�utiliser un terme erron�, celui de mafieux ? Il se fout de la v�rit� vraie. Il l�utilise sans craindre l�outrance. Il lance un message fort aux �lus. � Vous �tes avec moi ou vous �tes contre moi. Mais il n�y aura plus de place pour la faiblesse. �
Nicolas Sarkozy prend le risque d�une v�ritable radicalisation du mouvement nationaliste et de drames irr�versibles. Mais, � la limite, il n�en a que faire. Il doit penser qu�en d�finitive, c�est � la Corse de choisir et que si la Corse veut dire non � la violence elle en a les capacit�s. Sur ce point-l�, on ne peut pas lui donner tort. Pourtant Nicolas Sarkozy conna�t les racines du mal corse qu�on ne peut r�sumer � un amour de la violence. C�est d�abord une soci�t� archa�que, immobile qui d�sesp�re sa jeunesse en l�emp�chant de poss�der des mod�les dynamiques correspondant � ceux du monde ext�rieur.
C�est ensuite une classe politique molle, vieillissante, orgueilleuse voire pr�tentieuse qui tra�ne des pieds sit�t qu�il s�agit de mettre en �uvre une modernit� qui signe son arr�t de mort. C�est aussi une d�mocratie pervertie par une fraude �lectorale qui si elle n�est pas aussi massive que veulent bien le dire les nationalistes, leur sert de pr�texte. Il faut l� aussi nettoyer la plaie de toute infection.
Nicolas Sarkozy doit enfin prendre en compte une soci�t� habitu�e � des subventions incessantes, � une soci�t� vieillissante et plomb�e par un emploi public pl�thorique. Il faudra avoir le courage de supprimer des postes (et non des emplois) dans certains services frapp�s d�ob�sit�. On doit faire comprendre qu�il faut mieux moderniser aujourd�hui pour mieux s�adapter au monde moderne que de continuer dans un syst�me absurde qui ne rend personne content.
Cela �tant dit, tout cela passe par l��radication rapide ou progressive de cette violence qui canc�rise notre soci�t�. C�est pourquoi Nicolas Sarkzoy doit s�accrocher. Les Corses sont essentiellement l�gitimistes et jamais ils ne seront ind�pendantistes. D�ailleurs m�me les ind�pendantistes l�ont compris qui se servent de la violence comme levier.
Il y a enfin une condition pour que le pari du ministre de l�int�rieur r�ussisse. Aucune subvention ne doit �tre donn�e sans un contr�le des r�sultats. Il est invraisemblable d�avoir promis � l�universit� une mise hors normes sans avoir au pr�alable avoir contr�l� les dires de ceux qui voulaient cette mise hors norme. Un syst�me creux ne fonctionnera jamais quelles que soient les sommes qui y seront investies.
La Corse manque avant tout d��nergie pour mettre en �uvre les projets qui lui sont indispensables. Nous sommes un peuple fatigu� de lui-m�me et c�est cela qui doit changer. Mais en offrant un pouvoir grandissant aux capizzoni, le ministre de l�int�rieur pourrait nous rendre le pire service qui soit. Il faut une Corse qui se mette en marche mais aussi qui marche.
Il y a une lueur du c�t� de Paul Giacobbi � condition que celui-ci ne se laisse pas engluer dans ses contradictions locales. C�est un pari et aujourd�hui c�est le seul qui tienne.
Les propos de Nicolas Sarkozy
� Ajaccio, devant un parterre d'�lus repr�sentatifs de tous les courants politiques insulaires, � l'exception des nationalistes, qui boycottent la dixi�me visite dans l'�le du ministre de l'Int�rieur, Nicolas Sarkozy a plaid� en faveur du d�veloppement �conomique, social et culturel de la Corse gr�ce � "davantage d'autonomie, dans le cadre des institutions existantes".
Il a appel� � "une �troite coop�ration entre toutes les collectivit�s, � commencer par la collectivit� territoriale, dont les �lus, comme le gouvernement, sont d�sormais au pied du mur".
Parce que les conditions de la r�ussite passent n�cessairement par la paix civile, le ministre de l'Int�rieur s'est r�joui de constater "que beaucoup de Corses se mobilisent contre la violence, contre laquelle il n'est pas question de baisser les bras".
"Tous les insulaires doivent comprendre que le seul objectif des forces de s�curit� consiste � �radiquer le r�gime de la peur devant la violence. Nous ne nous attaquons pas � des hommes ou � des id�es mais � des pratiques mafieuses. L'action engag�e ne s'arr�tera pas et la lutte sera gagn�e sans exc�s, mais sans faiblesse", a soulign� Nicolas Sarkozy qui sans le vouloir a repris l�id�e talamoniste de condamner des actes sans condamner des hommes appliqu�e aux membres du commando Erignac.
Il a ensuite �voqu� un projet de d�veloppement de la Corse, "qui d�passe les blocages politiques traditionnels, les inimiti�s, les r�glements de compte".
Il a �num�r� les instruments dont la Corse dispose pour r�ussir et la fa�on de "les utiliser au mieux, car le gouvernement n'a pas l'intention de revoir l'avenir institutionnel de l'�le".
Puis il a notamment annonc� que, parmi les 14 conventions qu'il s'appr�tait � signer, en fin de matin�e, avec la collectivit� territoriale, l'une concernait la g�n�ralisation de l'enseignement du Corse depuis la maternelle.
Concernant l'agriculture, il a soulign� sa volont� "de r�soudre le probl�me de la dette de fa�on durable, le Premier ministre ayant d�j� fix� le montant de l'enveloppe � 25 millions d'euros".
Nicolas Sarkozy a �galement annonc� que, sur le front des incendies de for�ts, "l'�tat confortera, l'�t� prochain, des moyens d�j� exceptionnels en affectant un h�licopt�re pouvant larguer 10 tonnes d'eau, deux h�licopt�res militaires pour le transport des pompiers et l'achat de 20 camions citernes subventionn�s � 70% par l'�tat".
Enfin, il a apport� son soutien au projet de t�l�vision num�rique par satellite destin� � la Corse, qui devrait voir le jour en 2004.
Nicolas Sarkozy a ensuite re�u les pr�sidents des associations de maires des deux d�partements corses puis il s'est rendu au commissariat d'Ajaccio pour apporter son soutien aux policiers.
Son escale en Corse-du-Sud devait s'achever � Propriano, o� il a souhait� se rendre apr�s le r�cent mitraillage de la gendarmerie locale.
Dans l'apr�s-midi, � Bastia, le ministre de l'Int�rieur devait rencontrer les d�put�s �mile Zuccarelli et Paul Giacobbi puis pr�ciser les conditions de reconstruction de la pr�fecture de Haute-Corse.
Il devait aussi rencontrer les agriculteurs qui s'inqui�tent du retard apport� au d�sengagement de leurs dettes contract�es aupr�s d'organisations bancaires.
TOUT LE DOSSIER CORSE
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