Quand le Parti National Corse patauge
Oct 31, 2003
Les membres de l'ex�cutif ont inform� les militants des diff�rentes entrevues qui ont eu lieu jusqu'� ce jour avec l'ensemble des organisations nationalistes.

Le PNC a r�affirm� point par point la motion vot�e lors du pr�c�dent Cunsigliu : � Nous avions demand� � ce que cinq points soient mis en d�bat et accept�s par les diff�rents mouvements. �

Le PNC demandait une tr�ve totale des actions men�es par les organisations politico-militaires ; la mise en �uvre d'un statut d'autonomie ; la possibilit� de prise de pouvoir si les conditions le permettaient ; discussion avec l'�tat et l'ensemble du mouvement national et enfin rediscussion sur l'id�e de la clandestinit� en terme d'arr�t progressif dans la dur�e.

� Il est bien entendu que l'arr�t imm�diat de la clandestinit� n'est pas un pr�alable � l'union. En revanche la tr�ve est imp�rative pour mener � bien les discussions, quitte � �tudier ensuite les modalit�s d'une suspension d�finitive de la violence clandestine qui aujourd'hui ne se justifie plus �, a expliqu� Jean-Christophe Angelini, porte-parole du PNC.

Le PNC juge curieusement que l'union semble en bonne voie mais s'interroge n�anmoins sur le fait qu'aucune r�ponse ne lui ait �t� apport�e sur la dite motion. Cela constituerait donc aujourd'hui un frein � l'union. En d�autres termes, on l�a parfaitement ignor� mais tout va bien sans pourtant aller tr�s bien.

Le PNC a fix� la date de son assembl�e g�n�rale au 16 novembre et d�cidera � ce moment-l� de sa position d�finitive pour r�gler la question de l�union : � C'est donc pour nous une date butoir et nous esp�rons avoir des r�ponses pr�cises avant notre assembl�e g�n�rale faute de quoi nous prendrons nos responsabilit�s. �

Par ailleurs le PNC a lanc� un avertissement solennel � l'�tat en lui � interdisant de s'immiscer dans nos discussions en tentant de nous opposer les uns aux autres. L'�tat veut recr�er les conditions d'un affrontement entre nationalistes, nous devons donc rester vigilants face � ce genre de man�uvres� �

Mais alors que les dix organisations avaient pris l�engagement de ne pas s�exprimer publiquement, le responsable en pointe du PNC a livr� son opinion � l�AFP et elle ne va pas faire plaisir aux dirigeants d�Indipendenza-Corsica nazione-FLNC UC. Abordant le probl�me du nombre ridicule de participants au rassemblement de mercredi soir il reconna�t qu�il y a eu des d�fections" pour ce rassemblement plaidant que les responsables du PNC �taient retenus pour un conseil pr�vu de longue date.

Cependant certains de ses amis et d�autres encore admettent en priv� que c'est l'"affaire Pieri" et la violence clandestine qui empoisonnent depuis trois semaines le processus d'union entam� le 9 septembre en vue de pr�senter une seule liste aux territoriales de mars.

"Au-del� de cette affaire, qui concerne une personnalit� controvers�e, la strat�gie du ministre de l'Int�rieur vise � nous diviser en faisant l'amalgame entre nationalistes et mafieux", conc�de M. Angelini. "Certes, la clandestinit� peut susciter des d�rives mais la tentative d'implantation de la mafia ne date pas d'aujourd'hui en Corse, et ils n'ont jamais �t� inqui�t�s" d�clare M. Angelini abondant sans en s�en rendre compte dans le sens d�un Nicolas Sarkozy qui abuse du terme � mafia � au risque de relancer sur le continent la relation raciste � Corse-mafia �.

Pour M. Angelini, qui reconna�t que cette m�thode cr��e "un malaise" entre nationalistes, le processus d'union fait du surplace. "Nous avons soumis depuis un mois cinq conditions aux autres mouvements, dont une tr�ve totale des actions clandestines, sans avoir jamais re�u de r�ponse � ce jour", regrette-t-il.

En ciblant Pieri, le minist�re a "creus� le foss� qui s�pare les mod�r�s des radicaux", assure un sp�cialiste de la question corse, sous couvert de l'anonymat. "Les ennuis de Pieri g�nent certains et arrangent une partie non n�gligeable des autres", confirme un autre. "Mais les clandestins ne voulant pas c�der de terrain aux politiques, le mouvement risque de se durcir", pr�vient-il.

C�est le risque mais un risque � courir sauf � toujours subir le chantage � la violence des FLNC existants et � venir.

Pour l�heure la m�thode Sarkozy donne des r�sultats qui mettent mal � l�aise le PNC. Ainsi les chefs nationalistes consid�r�s comme mod�r�s et oppos�s � la poursuite des actions clandestines, �taient absents du rassemblement: Edmond Simeoni (collectif A Chjama Naziunale), Jean-Christophe Angelini (Parti de la Nation Corse, PNC), ou dans une moindre mesure, Pierre Poggioli (Acolta Naziunale Corsa, ANC).
"Deux cents personnes? � peine vingt par mouvement", ironisait � ce propos Paul Giacobbi devant M. Sarkozy.

Mais il est vrai que plus la clandestinit� est faible et plus elle frappe dur. En attendant, de plus en plus de Corses pensent qu�aujourd�hui il ne faut plus c�der.
"

Commentaire : le PNC est dans la m�. Alors que Nicolas Sarkozy le dorlotait il a pr�f�r�, comme d�habitude en Corse, jouer la carte de l��lectorat nationaliste en oubliant qu�il n�a pas la carrure pour battre le FLNC UC sur son propre terrain. Ou plut�t le PNC qui regroupe en son sein nombre de cadres de l�ancien FLNC Canal habituel sait exactement � quoi s�en tenir. Mais � force de double langage, il a fini par se prendre les pieds dans le tapis alors que les militants de Corsica nazione, coh�rents dans leurs attitudes et leur discours, ne d�soriente pas un �lectorat qui sait � quoi s�en tenir.

La position du PNC est difficile � tenir mais il ne peut plus reculer. S�il d�cidait de se pr�senter seul, il serait in�vitablement r�duit � n�ant. Seule hypoth�se en dehors de l�union avec Corsica nazione-FLNC une liste d�union avec Edmond Simeoni dirig� par ce dernier. L�exp�rience a d�j� �t� tent�e et n�a rien donn�. Il faut se rendre � l��vidence : les trois quarts de l��lectorat nationaliste sont fid�les � Corsica nazione mais surtout au FLNC. Et c�est une erreur majeure pour le PNC de croire qu�il pourra mordre sur cette frange. Il aurait pu jouer la modernit� avec Paul Giacobbi. H�las, il s�est tromp� une nouvelle fois.

C�est l� l�explication de cet avertissement pu�ril � l��tat. Le PNC a �t� somm� par le FLNC d�arr�ter de donner l�impression de jouer un double jeu : Nicolas Sarkozy de la main gauche, celle de l�enfer et l�union de la main droite.

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