Le conseil d'administration de l'universit� de Corse a tenu sa premi�re r�union o� ont �t� abord�s tous les probl�mes relatifs � la rentr�e universitaire 2003-2004 et notamment le cas de Marc Simeoni, arr�t� pour son soutien � Yvan Colonna.
Lors de cette s�ance, Marie-Antoinette Maupertuis, a pr�sent� une motion qui, une fois amend�e, a �t� vot�e � l'unanimit�. En effet, le texte initial �tait beaucoup plus radical et semblait avoir �t� �crit par le Comit� Anti-R�pr�ssion. Or le pr�sident de l�universit�, Antoine Aiello, s�est �mu en priv� de nos articles le concernant. Rappelons-en la teneur en quelques lignes. Antoine Aiello, apr�s avoir responsable de la Cunsulta di Studienti Corsi, le syndicat �tudiant nationaliste par excellence, a �t� responsable de l�IUT puis a �t� �lu gr�ce aux voix �tudiantes pr�sident de l�universit� de Corte. Au passage, signalons qu�il n�est en rien interdit d�avoir �t� responsable de la CSC. Toutefois, il faut savoir que ce syndicat a �t� le marchepied du FLNC Canal historique dans l�universit� et que certains de ses dirigeants (mais nous garderons pour l�instant les noms dans notre tiroir) portaient la cagoule lors de la conf�rence de presse scandaleuse de Tralonca en janvier 1996.
Antoine Aiello et bon nombre de professeurs de l�universit� de Corte ont �t� les signataires de l�appel A Tramula, demandant l�indulgence pour les assassins du pr�fet Erignac. Cet appel a �t� � l�initiative d�un certain nombre d�anciens clandestins et de nationalistes partisans de la violence qui se sont retrouv�s autour du docteur Simeoni. Certains d�entre eux ont �t� r�cemment emprisonn�s soup�onn�s d��tre des animateurs du FLNC 3 aussi appel� FLNC du 22 octobre. Antoine Aiello, tr�s proche d�Edmond Simeoni, se trouvait aux veill�es de soutien � Marc Simeoni, le fils d�Edmond emprisonn� pour avoir h�berg� Yvan Colonna.
Antoine Aiello est donc pr�occup� par l�image de marque qu�il donne � l�ext�rieur. D�autant que Nicolas Sarkozy lui a promis plusieurs dizaines de postes accompagnant la mise hors normes de l�universit�. Or, petit scoop � l�intention d�Antoine Aiello, le minist�re de l��ducation nationale n�a pas l�intention de les donner � Corte estimant que cette universit� est d�j� surdot�e si on consid�re le nombre d�inscrits r�els.
De surcro�t, beaucoup de personnes qu travaillent dans les murs de l�universit� nous ont fait savoir que les nationalistes les plus durs, cr�aient un climat insidieux de � puliticamente currettu � dans les cours. Bref l�atmosph�re est � couper au couteau d�autant que le pr�sident est difficilement disponible. C�est donc sur sa demande que le texte de la motion en faveur de Marc Simeoni qui n��tait pas un enseignant � plein-temps de l�universit� a �t� �dulcor�. Une semblable motion avait �t� d�j� �t� propos�e en faveur de Jean Castela, l�un des accus�s dans l�assassinat du pr�fet Erignac qui doit �tre bient�t rejug�.
Une telle attitude de l�universit� pose d�ailleurs un probl�me d�ordre �thique � bon nombre d�enseignants qui voient se r�aliser leur pire cauchemar : celui de voir l�universit� � laquelle ils tiennent de nouveau �tiquet�e comme � nid de terroristes �.
Voici donc le texte de cette motion :; � L'universit� de Corse, � travers son conseil d'administration o� chacune des composantes de la communaut� universitaire est repr�sent�e � enseignants-chercheurs, personnels administratifs, �tudiants, personnalit�s ext�rieures �manant des milieux institutionnels, culturels, associatifs et �conomiques - a � c�ur de manifester � l'un de ses enseignants, Marc Simeoni, sa profonde �motion face � la situation dans laquelle les r�cents �v�nements l'ont brutalement pr�cipit�.
Au-del� de l'enseignant d�vou� et appr�ci� de tous, Marc repr�sente aussi la r�ussite d'un �tudiant corse soucieux de mettre ses comp�tences et son professionnalisme au service de l'universit� et du d�veloppement �conomique de la Corse.
Outre l'�lan de solidarit� que provoque l'atteinte � l'int�grit� de l'un des n�tres dont la pr�somption d'innocence bafou�e par la pression m�diatique met en p�ril l'exercice serein de la justice, l'universit� de Corse se sent �galement terriblement affect�e par le climat d'irrespect voire de n�gation de la dignit� humaine � laquelle chaque citoyen a droit.
En exprimant sa pr�sence aux c�t�s de Marc Simeoni, l'universit� en tant qu'institution au service de l'�ducation entend se dresser, forte de ses valeurs humanistes, face � un appareil r�pressif qui pourrait faire basculer le sort de la Corse dans l'iniquit�. �
Commentaire : Qu�une telle motion soit sign�e en priv� par des enseignants n�aurait rien de choquant. Qu�elle �mane du Conseil d�administration, la plus haute instance de l�universit� est tout � fait choquant surtout dans la situation actuelle de l�universit� fran�aise.
Il est d�ailleurs tr�s regrettable que cette motion qui, par ailleurs exprime un r�el embarras � appeler un chat un chat, ait recueilli l�unanimit�. Sur le fond, on remarquera le c�t� affectif qui aboutit � une bouillie de chat dans laquelle tout � la fois on �voque la confiance en une justice �quitable laquelle justice est d�nonc�e deux lignes plus bas. Quant � l�universit� � forte de ses valeurs humanistes � elle n�a pas un mot pour les victimes des attentats ce qui aurait pu �tre le point fort d�une telle motion qui d�nonce � l�appareil r�pressif qui pourrait faire basculer le sort de la Corse dans l�iniquit� � formule qui, au-del� de son expression h�sitante, montre une mauvaise compr�hension du r�le de l�institution universitaire.
On ose esp�rer que Nicolas Sarkozy qui s�est m�l� de bien des aspects de la soci�t� corse aura � c�ur de gentiment sermonn� son ami Antoine Aiello, ce gar�on formidable � qui il a t�moign� en juin toute son admiration.
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