Des peines de 4 et 2 ans d'emprisonnement ont �t� requises mardi devant le tribunal correctionnel de Paris � l'encontre de deux cousins, G�rard et L�o Guerrini, 33 et 23 ans, arr�t�s � Bastia le 17 mai 2002 alors qu'ils transportaient une bombe d�mont�e.
Le jugement a �t� mis en d�lib�r� pour �tre prononc� le 28 octobre, et G�rard Guerrini, seul d�tenu puisque L�o Guerrini a �t� rel�ch� apr�s quatre mois de d�tention provisoire, a �t� maintenu en prison jusqu'� cette date.
La d�fense a estim� que les peines requises �taient excessives et ne devaient pas d�passer la dur�e de l'emprisonnement d�j� effectu�e.
Les deux cousins avaient �t� pris en chasse par la police le 17 mai 2002 vers une heure du matin, dans le quartier Saint-Joseph de Bastia, car apr�s avoir attir� l'attention par leur vitesse excessive sur le front de mer, L�o Guerrini, conducteur de leur voiture, avait refus� de s'arr�ter pour un contr�le.
Pendant la poursuite, � 120 km/h en ville selon le rapport de police, le passager, G�rard Guerrini, avait lanc� par la fen�tre un sac dans lequel se trouvait une bombe d�mont�e, compos�e d'une charge explosive de 800 grammes, d'une m�che lente et d'un d�tonateur, des fils �lectriques, un tee-shirt ainsi que des gants chirurgicaux.
� J'assume tout � fait ce transport mais je ne savais pas et qu'il y avait dans le sac �, a expliqu� G�rard Guerrini qui voulait seulement rendre service � un ami en assurant ce transport � m�me s'il savait tr�s bien qu'il allait chercher quelque chose d'illicite �.
Il a affirm� qu'il n'avait pas pens� � regarder dans le sac, ni m�me imagin� qu'il puisse s'agir d'explosifs. � J'ai pens� � tout sauf � �a �, a-t-il dit. Ce que 1e procureur Michel Meurand a jug� � rigolo, pour qui conna�t la Corse �.
Le procureur a estim� que comme son cousin, L�o Guerrini, le chauffeur, savait parfaitement ce qu'il transportait car il est lui aussi � dans la mouvance terroriste �.
La preuve en est, pour le procureur, que tous deux avaient pris soin de laisser chez eux leurs t�l�phones portables afin que l'on ne puisse pas reconstituer leurs trajets. De plus, L�o utilisait une voiture de l'entreprise d�un autre cousin Jean-Paul Guerrini, chez lequel il travaille � Borgo.
La d�fense a expliqu� qu'une peine de 4 ans avait r�cemment �t� prononc�e pour un tir au lance-roquettes sur la sous-pr�fecture de Sart�ne et qu'il fallait �tablir une hi�rarchie des sanctions en pronon�ant des peines inf�rieures pour des faits moins graves.
Mais le procureur affirme que la charge pouvait �tre activ�e rapidement et sous-entend qu'un attentat a �t� d�jou� cette nuit-l�.
Et dire que de mauvaises langues laissent sous-entendre en Corse que les deux cousins �taient les hommes � tout faire de J-M. V� ancien chef du secteur de la Maranna du FLNC. Il est vrai que depuis ce brave homme a pris ses distances avec l�organisation clandestine de son petit parent par alliance C. P� et qu�il s�est lanc� dans les affaires. Fou du ballon rond, il a �t� mis sur la touche (mais pas �cart�) par le dirigeant du FLNC de Bastia dont nous venons de parler.
L�emprisonnement des deux cousins a donc repr�sent� une perte douloureuse pour le petit monde nationaliste de la Maranna.
Le comit� anti r�pression, dans un communiqu�, apporte son soutien � G�rard et L�o Guerrini qui ont comparu hier devant le tribunal correctionnel de Paris. � L�incarc�ration pr�ventive de G�rard Guerrini dure depuis plus de 15 mois, ce temps d'exil forc� accompli dans les dures conditions de d�tention de la prison de Fresnes reste disproportionn�e au regard de la minceur du dossier. Nous esp�rons que les juges du tribunal de Paris sauront le reconna�tre afin d'honorer dans cette affaire l'exercice d'une justice �quitable et rompre avec les d�raisonnables verdicts iniques qui ne sont pas de nature � apaiser une situation r�pressive qui se d�grade de jour en jour. �
On appr�ciera l�humour de Jean-Marie Poli, l�irr�sistible chantre du CAR qui parle d� � exil forc� � pour d�crire une incarc�ration. On connaissait l�expression � �tre tr�s fatigu� � pour d�crire un �tat proche de la mort. Mais la notion �d�exil forc� � vient agr�ablement �largir celle d� ��loignement ind�pendant de sa volont� � destin� � �voquer avec pudeur une incarc�ration.
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