Les nationalistes corses ont manifest� avant la visite de Sarkozy
Oct 30, 2003
� la veille de la visite en Corse de Nicolas Sarkozy, plusieurs organisations nationalistes appelaient � un rassemblement devant la pr�fecture d'Ajaccio.

L'ANC, Chjama Naziunale, Corsica Nazione, Indipendenza, Manca Naziunale, Rinnovu, Partitu di a Chjama, PNC, PSI et I Verdi Corsi entendaient "protester contre la r�pression qui s'accentue ces derniers mois, sur fond de corsophobie et de d�cha�nement m�diatique anti-corse".

Ce sont donc des fr�res ennemis qui se sont r�unis la main dans la main devant le Palais Lantivy. Quelques centaines de personnes, un millier au plus ont fait le � si�ge � de la pr�fecture. Il y a peu en effet, l�ANC traitait le FLNC Canal historique de � syst�me totalitaire �, la Manca Naziunale estimait qu�il s�agissait de fascistes avec qui il �tait hors de question de pratiquer la moindre union.

Le PNC mettait le pr�alable de la violence � toute unit�. Mais tout cela s�est envol� comme neige au vent sous la pression des �lections. Si le PNC, l�ANC et la Manca naziunale veulent avoir un seul �lu, il faudra qu�ils passent sous les fourches caudines de la seule organisation qui existe r�ellement en terme �lectoral : Corsica nazione c�est-�-dire Indipendenza c�est-�-dire le FLNC UC. Et il n�y a pas � discuter. C�est pourquoi aujourd�hui tous ces gens s�embrassent � qui mieux mieux quitte � s��triper demain. Le PNC est d�ailleurs r�uni � l�heure m�me o� se tient la r�union pour discuter de la possible union. Pour la premi�re fois est �voqu�e l�id�e d�une liste A Chjama naziunale PNC si d�aventure les clandestins d�passent les limites acceptables.

Le Comit� Anti-R�pression (CAR), p�le �manation d�Indipendenza, a fait savoir qu'il se joignait � la manifestation "pour signifier que la r�pression n'est pas la solution politique appropri�e et que les prisonniers et leurs familles doivent �tre trait�s sans discrimination".

Le rassemblement pr�c�dait de quelques heures l'arriv�e du ministre de l'Int�rieur � Ajaccio. Nicolas Sarkozy, qui doit �galement se rendre � Bastia, souhaite � poursuivre le dialogue avec les �lus � tout en affirmant vouloir mettre � fin � la peur � engendr�e par � le syst�me mafieux � des nationalistes. C�est donc un tournant affirm� que le ministre de l�int�rieur a l�intention de marteler tout en distribuant des bons points sonnants et tr�buchants aux bons �l�ves. On se demande avec curiosit� comment il va se comporter avec le pr�sident de l�universit� de Corte dont la c�te vire franchement au noir sombre.

"En raison de la politique r�pressive de l'�tat", Corsica Nazione a d'ores et d�j� annonc� que ses �lus ne participeraient pas � la r�union de jeudi matin sur le d�veloppement �conomique, social et culturel de l'�le. C�est donc la politique de la chaise vide que va adopter la principale organisation nationaliste, Indipendenza par le truchement de sa coquille �lectorale, Corsica nazione.

Pour Jean-Guy Talamoni, "M. Sarkozy ne peut discuter avec certains militants nationalistes au moment o� il en met d'autres en prison". Sacr�e morale politique qui voudrait que les militants clandestins puissent plastiquer, racketter et menacer en toute impunit� au seul pr�texte que ses �lus discuteraient avec le ministre de l�int�rieur. C�est d�ailleurs ce qu�ont fait les Joxe, Pasqua et Debr�. Alors pourquoi ne pas enfoncer ce clou fort heureusement rouill� et us� ?

Le ministre doit ensuite s'entretenir avec les associations de maires des deux d�partements avant de se rendre au commissariat d'Ajaccio. Deux policiers du service ont �t� vis�s par des attentats la semaine derni�re.

� la mi-journ�e, Nicolas Sarkozy doit signer des conventions au si�ge de la collectivit� territoriale, o� le pr�sident de l'ex�cutif Jean Baggioni recevra les insignes d'officier de la L�gion d'honneur.

La visite du ministre de l'Int�rieur en Corse-du-Sud s'ach�vera par la visite de la gendarmerie de Propriano r�cemment mitraill�e.

A la pr�fecture de Bastia, le ministre de l'Int�rieur rencontrera successivement le maire de la ville �mile Zuccarelli et le pr�sident du conseil g�n�ral Paul Giacobbi. Il devrait alors annoncer des mesures de reconstruction de la pr�fecture, avant de rencontrer des agriculteurs qui r�clament la lev�e de leurs dettes.

Un sacr� voyage qui donne la mesure du probl�me corse : un v�ritable casse-t�te chinois dont nul ne pr�tendre d�tenir la solution. Mais ce que nous savons tous nous qui vivons ici et qui aimons notre terre, c�est qu�on ne b�tit rien de solide quand un syst�me est gangren� par la violence et la loi du plus fort.


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