Tentative d'attentat � l'explosif contre une gendarmerie en Corse
Oct 28, 2003

Une importante charge explosive a �t� plac�e devant l'entr�e de la gendarmerie de Santa-Maria-Sich�, � une trentaine de km au sud d'Ajaccio, mais n'a pas explos� dimanche soir parce que le dispositif de mise � feu n'a pas fonctionn�

La pression continue de monter en Corse. Une forte charge explosive a �t� retrouv�e devant l�entr�e de la gendarmerie de Sainte-Marie Sich� en Corse du Sud.

La bombe a �t� d�couverte vers 22h00 par un gendarme qui rentrait de patrouille, "�tait bien destin�e � exploser", selon un officier de gendarmerie.

La charge avait �t� plac�e sur le trottoir, contre la porte d'entr�e de cette petite brigade de campagne, � proximit� des logements de fonction habit�s par les gendarmes et leurs familles. Si elle avait explos�, elle aurait pu blesser ou tuer.

Cette bombe, faite d'un m�lange liquide de nitrate-fioul, est du type de celles commun�ment utilis�es lors des attentats revendiqu�s par les divers mouvements nationalistes clandestins.

Elle a d� �tre neutralis�e par des artificiers apr�s que les lieux eurent �t� �vacu�s.

La nuit pr�c�dente, une roquette qui ne contenait pas, elle, de charge explosive, et n'�tait donc pas destin�e � exploser, avait perfor� le toit d'une caserne de CRS � Ajaccio, se logeant dans le faux plafond, au-dessus des logements occup�s par les policiers.

Ni cet attentat ni la tentative contre la gendarmerie de Santa-Maria-Sich� n'ont �t� revendiqu�s.

Il devient aujourd�hui tr�s difficile de savoir qui plastique quoi. Le FLNC 3, en effet ne revendique plus ses objectifs. Le but est d�accro�tre le sentiment de confusion en esp�rant, au bout du compte, tirer les marrons du feu.

Il est �vident que la chute de Charles Pieri favoriserait les challengers qui se trouvent contre, tout contre le bloc Indipendenza-Union des combattants. Il est tragique de constater par exemple que les amis de Christophe Garelli, assassin� en place de Lucciana par des individus appartenant vraisemblablement � la mouvance de Charles Pieri (le r�sultat du proc�s nous oblige � prendre des pr�cautions oratoires), si�gent aujourd�hui � ses c�t�s et demandent � la fin des pers�cutions � son �gard �.

Nous voulons �videmment d�signer ses camarades de Ghjuvent� Paolina qui n�avaient de cesse de r�clamer la justice et qui aujourd�hui semblent s�accommoder de la pr�sence de Charles Pieri.

La � disparition � de ce dernier semble donner des ailes aux alli�s d�aujourd�hui en leur posant tout de m�me un probl�me majeur. Le but des listes nationalistes est de se poser en interlocuteur du gouvernement afin de n�gocier une sortie de crise.

Or si la violence d�rape, tous les amis des assassins deviendront tricards aux yeux de Paris. Un accord semble donc se profiler � l�horizon avec toutefois une inconnue : le degr� de violence utilis�e par les clandestins.

Or c�est bien ce degr� que ne ma�trise pas l�Union des Combattants. Si demain un petit groupe tue, l�UC aura beau protest� de son innocence, elle appara�tra comme la m�re de toutes les violences et sera condamn�e comme telle.

Plus grave pour les nationalistes, les Corses montrent de s�rieux signes de fatigue et notent avec attention la faiblesse des plastiqueurs. En effet il n�y a plus de nuits bleues mais des attentats au coup par coup comme si la clandestinit� manquait d�hommes d�cid�s.

Or la population corse est balanc�e entre deux forces : celle de l��tat et celle des nationalistes avec une pr�dilection au bout du compte pour l��tat nourricier. La neutralit� occasionnelle devant la violence clandestine est une forme de protestation, rien de plus. Il suffit de constater le vide qui accompagne les mobilisations en faveur des d�tenus.

Si les Corses estiment � un moment donn� que la clandestinit� est devenue une carte sans avenir, nous assisterons � son effondrement soudain comme cela s�est d�j� pass� pour Fran�ois Santoni par exemple.

La violence d�sordonn�e � laquelle nous assistons actuellement est une sorte de m�canisme � retardement qui joue contre ses auteurs. N�anmoins, elle peut �tre source de drames humains difficiles � supporter. Mais il semblerait que ce soit le prix � payer pour avoir peut-�tre la paix, la vraie.

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