Effleur�e la veille par les avocats du double �vad� de Borgo, la piste terroriste a �t� bri�vement �voqu�e hier lors de l'audition de l'expert en explosifs. R�cit de Nice-Matin.
Le proc�s de Joseph Menconi, le double �vad� de la prison de Borgo, accus� de complicit� de vol � main arm�e dans l'affaire de l'attaque du fourgon Ardial � Saint-Laurent-du-Var le 17 avril 1997 aurait-il un double fond, si l'on ose dire ?
En clair, une sombre histoire de grand banditisme peut-elle cacher un coup li� au terrorisme?
Cela s'est d�j� vu. En ce qui concerne le proc�s de Menconi et de deux autres accus�s, qui s'est ouvert mercredi � Nice devant les assises des Alpes-Maritimes, un lien entre le braquage du fourgon blind� de la soci�t� Ardial et une dizaine d'attentats commis dans le sud de la France en 1996 et 1997 semble avoir �t� �tabli, certes timidement, lors des d�bats d'hier.
L'expert en explosifs �tait venu dire � la barre que les 900 grammes de dynamite fix�s sur le pare-brise du fourgon par un assaillant pouvaient faire des d�g�ts: On peut imaginer la destruction, ou du moins, le per�age du pare-brise avec effet de souffle � l'int�rieur.
La pr�sidente, Nicole Besset, en a profit� pour le questionner sur la ressemblance not�e entre l'explosif employ� � Saint-Laurent et celui utilis� dans une s�rie d'attentats survenue � la m�me �poque, en particulier � Nice, � l'agence Air France de la rue Alberti et sur la vedette des douanes, ou encore � la tr�sorerie de Cannes. Ils ne sont pas de la m�me identit�, mais du m�me type ", a pr�cis� cet expert. (Une excellente question selon nous NDLR)
Les d�bats ne se sont pas �tendus sur ce sujet sulfureux. Mais ils ont donn� du corps aux questions, �videmment pas anodines, pos�es la veille au directeur d'enqu�te par les avocats de Joseph Menconi.
� Pourquoi privil�gier la th�se du banditisme � celle du terrorisme, alors que la dynamite est la m�me que celle utilis�e par le FLNC? �, avait demand� Me Antoine Sollacaro.
R�ponse : " Parce que je n'�tais pas charg� de l'enqu�te sur l'attentat d'Air France, avait r�torqu� ce commandant � la police judiciaire de Nice, chef de groupe � la BRB (brigade de r�pression du banditisme). La strat�gie de la d�fense de Menconi per�ait alors d�montrer la faiblesse de l'accusation contre leur client en enfon�ant un petit coin dans l'enqu�te polici�re.
Auparavant, Me Jean-Louis Seatelli (Bastia) avait relev� certaines curiosit�s : La filature interrompue de Menconi lorsque, le 17 avril, il sort le fourgon C 15- (N.D.L.R. celui qui sert aux malfaiteurs � emporter l'argent du .hold-up) - de son garage ainsi que � l'absence du nom de Menconi dans ceux donn�s aux enqu�teurs par les appels anonymes �. Pour Me Sollacaro, un leurre qui a abouti � une impasse.
D�fense et accusation marquent des points
Hier, la d�fense du double �vad� de Borgo a poursuivi cette d�marche tendant � l'�loigner du braquage de Saint-Laurent-du-Var, en faisant notamment remarquer que le convoyeur de fonds accus� de complicit�, Freddy Chapuis, 'n'a jamais �t� vu par les policiers en compagnie de Menconi, alors qu'il �tait surveill� depuis f�vrier.
L'audition d'une amie de Menconi, qui lui avait pay� l'abonnement d'un r�cepteur d'appels connu � l'�poque sous le nom d'alphapage, et assailli d'appels sans r�ponse peu avant l'heure du braquage, permettra d'ailleurs � Menconi de marquer un point : Si on m'appelle souvent, c'est que je ne suis pas l�, d�j�!
Une mini-victoire vite savour�e avant une charge en r�gle de l'avocat g�n�ral, Olivia Giron. Pr�lude, sans doute, � un rude r�quisitoire ce matin. Le magistrat grassois a provoqu� une temp�te en annon�ant que le double �vad� de Borgo �tait convoqu� par un juge de Cr�teil dans le cadre du meurtre d'un policier � Chantilly apr�s un vol � main arm�e.
� Jamais on ne m'a trouv� arm� quand on m'a arr�t� s'est alors exclam� l'accus� vedette du proc�s. Tandis que son autre d�fenseur, Me Lionel Moroni (Toulon) s'offusquait de cette atteinte � la pr�somption d'innocence. Verdict ce soir.
(Francis LUMINEAU)
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