Ce que le rapport de la commission parlementaire disait de Bastia Securit� et de Filcar
Oct 24, 2003

Les locaux de Filcar-Bastia viennent d��tre perquisitionn�s par la police. Une vieille histoire d�j� soulev�e par la commission d�enqu�te parlementaire.

L'existence de la soci�t� de s�curit� priv�e, Bastia Securita, a souvent �t� �voqu�e devant la commission d'enqu�te. Or la Corsica Gardiennage S�curit� a pris la rel�ve des t�ches de gardiennage-s�curit� de Bastia securit� tandis qu�Esse prenait celle de transport de fonds. Basti� Securit� a longtemps �t� consid�r�e comme la vache � lait du FLNC Canal historique. � sa t�te tr�naient Fran�ois Santoni et Charles Pieri. On y trouvait comme employ�s Christophe Pieri, le fils de Charles, St�phane Sbraggia, son fils naturel et bien d�autres encore.

Lorsque Bastia Securit� est mise en liquidation apr�s d�cision de la pr�fecture, la CGS prend la rel�ve. C�est une b�n�diction pour la mouvance qui gravite autour de Charles Pieri car la CGS est entre leurs mains. Aujourd�hui la CGT s��tend jusque dans l�extr�me-sud.

" Bastia Securita est l'officine sociale de la Cuncolta, c'est-�-dire le FLNC Canal historique " a expliqu� un magistrat. " Cela signifie que Bastia Securita n'emploie �videmment que des nationalistes patent�s avec un fort taux de rotation, ce qui permet aux int�ress�s de b�n�ficier d'une couverture sociale � l'issue de leur contrat d'embauche. Bastia Securita a r�ussi l'exploit rare d'obtenir pratiquement le monopole du transport de fonds en Haute-Corse (...) On a braqu� � peu pr�s tous les autres transporteurs de fonds, � un point tel qu'ils se sont retir�s du transport de fonds en Haute-Corse.(...) J'observe d'ailleurs que nous sommes arriv�s au taux z�ro d'attaque de transports de fonds. "

Install�e g�ographiquement en face du commissariat de police de Bastia, cette soci�t� a parfois compt�, h�las, dans sa client�le un service public. " On est ainsi arriv� � une situation extr�mement paradoxale " poursuit ce magistrat : " il y a trois ou quatre ans, au moment de la saison estivale, le directeur de la Poste (...) me disait : "je vais devoir faire appel, cet �t�, � Bastia Securita pour assurer les transports de fonds, qui connaissent une forte augmentation l'�t�, car je ne parviens plus � obtenir d'autres soci�t�s le suppl�ment de travail dont j'ai besoin pour assurer l'approvisionnement des bureaux de poste" ".

Un ancien ministre de l'Int�rieur confiait � ce propos : " Ce probl�me me tient � c�ur et a �t� pour moi l'occasion, lors d'une soir�e, de me mettre en col�re. J'ai, en effet, �t� surpris, pour ne pas dire choqu�, d'apprendre que (cette soci�t�) �tait utilis�e par certaines administrations. J'ai appel� un certain nombre de mes coll�gues pour leur dire " vous �tes fous ", mais j'avais l'impression que j'�tais le seul � trouver cela anormal ".

Explications peu convaincantes donn�es � la commission d'enqu�te pour expliquer la p�rennit� de cette officine.

" Il para�t - d'apr�s la direction des services fiscaux et la tr�sorerie g�n�rale - que cette soci�t� tient les comptes les plus clairs qui soient. Il n'est gu�re surprenant de pr�senter des comptes �quilibr�s avec de tels tarifs et le fait que les clients paient rubis sur l'ongle. Comment pouvons-nous intervenir dans une soci�t� de ce genre ? Nous nous posions quotidiennement la question.

En r�alit�, nous pensions, vraisemblablement � tort, que par l'observation des diff�rents convoyeurs de fonds ou de gardiens nous pourrions �tablir un lien entre les activit�s de la soci�t� et les activit�s terroristes. Ce lien a �t� d�montr� individuellement � plusieurs reprises entre tel ou tel individu de Bastia Securita et un attentat ou une activit� terroriste, mais la soci�t� en tant que telle n'a jamais �t� impliqu�e " expliquait un ancien pr�fet.

Le magistrat d�j� cit� a �voqu� une autre piste : " il y a eu, pour le principe, deux ou trois enqu�tes qui ont consist� � essayer de savoir si les d�tentions d'armes des personnels �taient l�gales. Les personnels roulent g�n�ralement en 306 gris m�tallis�. Quand on est � un certain niveau de la hi�rarchie du FLNC canal historique, on a droit � une 406. On les voit, on les reconna�t, on sait que ce sont des v�hicules de location. Il n'y a jamais eu de v�ritable enqu�te, notamment aupr�s de la soci�t� Filcar, qui appartenait � M. Filippi, assassin� quatre ou cinq jours avant l'ouverture du proc�s de la catastrophe de Furiani, et qui repr�sente Hertz en Haute-Corse.

Jamais, alors que je l'ai r�clam� � cor et � cri, on n'a enqu�t� aupr�s de Hertz pour conna�tre les contrats de location pass�s entre cette soci�t� et les membres notoires de la Cuncolta. Ce travail, demand� un certain nombre de fois, n'a jamais �t� fait par aucun service de police ".

On s�est longtemps interrog� sur les motifs qui ont conduit l'autorit� administrative � accorder les autorisations de ports d'armes initiales, sans lesquelles ce " fonds de commerce " n'aurait pu �tre constitu� puisqu�il a �t� dissous d�s que cette autorisation a �t� retir�e.

Ajoutons que plusieurs personnes condamn�es pour l�assassinat du pr�fet Erignac travaillaient pour la soci�t� Hertz appartenant � M. Filippi, maire de Luciana, abattu � la veille du proc�s de Furiani en titre de � patron � du foot ball club de Bastia le SCB.

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