Coups de feu contre la sous-pr�fecture de Sart�nene
Oct 22, 2003

Plusieurs impacts de balles ont �t� relev�s sur la vitre blind�e pos�e il y a une semaine � la fen�tre d'une chambre d'amis o� dormaient les beaux-parents du sous-pr�fet. Un acte � h�ro�que � conduit par les � z�h�ros � cagoul�s du FLNC 3. Corse matin raconte.

Apr�s les attentats du week-end dernier contre quatre r�sidences et un restaurant c'est un symbole de l'Etat qui a �t� vis� dans l� nuit de dimanche.

Ce sont les appartements, et plus pr�cis�ment la fen�tre d'une chambre d'h�tes de la sous-pr�fecture de Sart�ne dans laquelle dormaient les beaux-parents du sous-pr�fet Fran�ois Angelini (absent au moment des faits), qui ont �t� la cible d'un tireur.

Les traces d'impacts n'ont �t� d�couvertes qu'hier matin lorsque les volets ont �t� ouverts. En tout quatre impacts de balles se sont �cras�s sur la vitre blind�e (install�e il y a seulement une semaine) qui prot�geait la pi�ce. Deux autres impacts ont �t� relev�s sur le mur � proximit�.

Aussit�t l'alerte donn�e, les gendarmes des brigades de Sart�ne, sous les ordres du lieutenant St�phane Bonmarchand, ont d�limit� un p�rim�tre de s�curit� en attendant l'arriv�e du service balistique du SRPJ.

� Fait pour tuer... �

D'apr�s les premiers �l�ments de l'enqu�te, le responsable de cet acte aurait agi � partir d'une route, menant � des immeubles, situ�e en face et en surplomb de la sous-pr�fecture.

Quant � l'arme utilis�e, elle serait de calibre 22. A noter que sur place, les enqu�teurs n'ont trouv� aucune douille, ni revendication...

Premier sur les lieux, le procureur de la R�publique d'Ajaccio, Patrick Math�, a condamn� cet acte � inqualifiable qui, dit-il, aurait pu tuer quelqu'un

M�me constat pour le pr�fet de Corse, Pierre - Ren� Lemas, lequel, apr�s avoir apport� son soutien au personnel de la souspr�fecture, a jug� que si cette action n'�tait pas spectaculaire � elle �tait dangereuse et aurait pu avoir des cons�quences tr�s graves �.

Un fait divers choquant pour le repr�sentant de l'Etat qui constate qu'une fois de plus on s'attaque � un service public.

� Dans cette affaire ce sont les Corses qu'on p�nalise. Je tiens � rappeler qu'� Ghisonnaccia une agence EDF.a saut� alors que quinze jours avant, un agent EDF est mort en essayant de lutter contre la temp�te pour r�tablir des lignes � haute tension. �

� Les Corses en sont les victimes �

�voquant le dossier sur lequel travaillait actuellement le sous-pr�fet, la mise en place d'une structure pour des handicap�s mentaux � la demande du conseil municipal, le pr�fet de R�gion a trouv� choquant et d�solant que l'on attaque la sous-pr�fecture. � Une fois de plus les Corses sont les premi�res victimes de ces actions irresponsables... �

Beaucoup de t�l�grammes de solidarit� sont arriv�s ici. C'est bien la solidarit� qui s'exprime, mais il faut qu'elle aboutisse � montrer � ceux qui commettent des actions de ce type qu'ils sont sur une voie sans issue. Il n'y aura pas d'impunit� et les coupables seront pourchass�s. �

Quant � l'enqu�te d'usage elle a �t� confi�e conjointement � la section antiterroriste du parquet de Paris et aux SRPJ d'Ajaccio.
(Dominique GASNERIE)

Commentaire : Les armes utilis�es pour ces actions symboliques sont de plus en plus des armes de chasse ou de tir sportif (un 22 � Tolla, un fusil de chasse � Propriano). Et c�est bien cela qui est inqui�tant. Les organisations clandestines ne parviennent plus � recruter et font appel � des troupes de r�serve.

Pourtant leur d�rive est �vidente et joue contre l�union des nationalistes. Jusqu�� quand le FLNC UC supportera-t-il de voir son autorit� ainsi remise en cause ?

Pour le coup, l��tat incarn� par un pr�fet courageux remplit son r�le. Cet homme est arriv� � un mauvais moment succ�dant � un autre pr�fet qui n�aura gu�re laiss� de souvenir derri�re lui. Pr�sent sur tous les fronts (si on ose dire) il donne le sentiment aux Corses de croire en sa mission.

Car, il faut le r�p�ter sur tous les tons, les Corses en ont assez. Pour reprendre une expression corse � u troppu stroppia � le trop estropie, et c�est la Corse qu�on mutile. Le malheur est qu�on ne pourra jamais emp�ch� de sombres cr�tins d�aller l�cher leurs petits coups foireux la nuit venue.

Mais il est possible d�exercer sur ceux qui commandent une pression citoyenne qui leur d�montre que leurs agissements sont vou�s � l��chec. Le ministre de l�int�rieur est dans le juste quand il affirme qu�il faut conjuguer la r�pression et le dialogue. Il faut que le dialogue p�se plus lourd que les plasticages. Mais les �lus, tous les �lus sans exception doivent faire entendre leur voix. � ce jour, le plus ferme a �t� Paul Giacobbi dans sa lettre aux plastiqueurs. Et les autres, tous les autres ?

La fin de la violence passe par une normalisation des rapports sociaux dans l��le. Et cette normalisation doit proc�der de la volont� des Corses eux-m�mes. � force de tout attendre de l��tat tout en lui mettant toutes les tares sur le dos, on finit par rendre la situation illisible. Le pire est que les nationalistes eux-m�mes jouent ce jeu, incapables qu�ils sont de produire du positif. Or c�est cela qui nous manque � nous autres Corses : croire un peu en nous et cesser de toujours nous en remettre � des sauveurs divers.

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