La plupart des attentats perp�tr�s ce week end ont �t� le fait du FLNC 3 dit du 22 octobre qui agit contre le FLNC Union des combattants.
Tragique recommencement de l�histoire du nationalisme corse. Un militant pr�dit : � Si �a continue comme �a nous allons vers un nouvel affrontement. Le FLNC3 agit exactement comme l�a fait Armata corsa. Il est utilis� par les services fran�ais. Chaque fois que la situation semble s�apaiser, il met le feu aux poudres. �
Notre militant a la parole un peu facile car il ne nie l�implication du FLNC Union des Combattants dans les deux attentats continentaux et la tentative de Marseille. Mais il ne veut pas entendre parler de ceux qui ont illumin� la nuit de samedi � dimanche dans l��le.
Cinq attentats, dont quatre visant des r�sidences, notamment celle du pr�sident du groupe Accor, Jean-Marc Espalioux, � Isolella, � 30 km d'Ajaccio, ont �t� commis dans la nuit de samedi � dimanche. Les autres ont d�truit trois habitations en Haute-Corse, deux � Moriani et une � Sisco, et une pizzeria � Bastia. Or le FLNC-UC avait annonc� le 24 septembre une tr�ve de telles actions et plusieurs enqu�teurs privil�gient en la mati�re l'hypoth�se de l'autre FLNC, dit "du 22 octobre".
Par ailleurs, une fa�ade de la sous-pr�fecture de Sart�ne a �t� la cible d'un mitraillage dans la nuit de dimanche � lundi.
Selon nos propres sources, quatre �l�ments ont d�cid� le FLNC 3 � reprendre sa surench�re si dangereuse. Le premier est la lib�ration du docteur Carolaggi pour vice de forme. Chacun s�interroge dans l��le sur cette � mansu�tude � suffisamment rare pour �tre not�e. La DNAT a en effet tellement l�habitude d�arr�ter des Basques, des Corses et des islamistes qu�elle ne devrait plus commettre de telles boulettes. Or le docteur Carolaggi n�aurait pas b�n�ficier de la pr�sence de son avocat dans le temps imparti par la loi. Sa sortie de prison est consid�r�e par ses fr�res ennemis comme la preuve d�une certaine connivence objective entre la force publique et le FLNC 3.
� Je n�irai pas jusqu�� dire qu�ils prennent leurs ordres place Beauvau. Mais pour le moins ils servent les int�r�ts de la France �. Et notre militant de souligner un curieux entrefilet du Nouvel Observateur num�ro 2030, sign� par le journaliste en charge des affaires corses, Herv� Algalarrondo, qui signale une bien curieuse phrase prononc�e par Nicolas Sarkozy :
Le dr�le de jeu de Sarkozy
� � quoi joue Nicolas Sarkozy en Corse? Apr�s l��chec du r�f�rendum, d�but juillet, il a r�affirm� que la r�pression ne pouvait pas �tre la seule politique, tout en promettant la �fin de l�impunit� et un certain nombre d�arrestations. Trois mois plus tard, il se signale davantage par ses coups de menton que ses signes d�apaisement. Gendarmes, policiers et juges de la DNAT (Division nationale antiterroriste) semblent aujourd�hui livr�s � eux-m�mes.
En priv�, Sarkozy tient un discours curieux: il �voque tout haut un attentat qui ferait des victimes humaines et retournerait l�opinion corse contre les clandestins... Talamoni l�a parfaitement compris: �Il est clair que la politique de Paris, c�est de pousser les nationalistes � la radicalisation.�
Tout se passe comme si Sarkozy n�arrivait pas � d�passer la blessure narcissique que lui a inflig�e la Corse en disant non � son r�f�rendum. Malgr� ses annonces, il n�est toujours pas retourn� sur l��le. Et son raidissement apporte de l�eau au moulin de ceux qui plaident sur l��le pour la poursuite de l�action violente. On comprend que l�union des nationalistes ne figure pas parmi les objectifs du ministre de l�Int�rieur. De l� � r�ver du pire... �
Or renseignements pris, Nicolas Sarkozy n�a jamais souhait un tel �v�nement mais au contraire le redoute. Pourtant, ce petit article a fait son chemin et bien des militants d�Indipendenza voit derri�re le FLNC 3 la patte des Renseignements g�n�raux.
� Pour nous, souligne le militant de l�Union des Combattants, qui, pr�cisons-le, parle en son nom propre, le plasticage de la demeure du pr�sident du groupe Accor est destin� � nous faire perdre la face puisqu�exactement au m�me moment Jean-Nicolas Antoniotti au nom de Femu qui passait un accord avec le groupe Accor � propos de l�h�tel Ibis de Bastia. Tout comme les plasticages des maisons secondaires qui �videment font peser un doute sur notre capacit� � ma�triser la violence. Nous venions juste de d�clarer que les r�sidences secondaires ne seront plus touch�es �.
Et les attentats sur le continent. Il s�agit l� d�autre chose. � Nicolas Sarkozy a d�cid� de nous faire passer pour des voyous et des voleurs. Ce qui est extraordinaire de la part de l�ami intime de Balkany (le maire de Levallois NDLR). Si nous acceptons un tel proc�d� sur n�importe lequel de nos militants, nous acceptons une criminalisation du mouvement nationaliste. Nous savons depuis l�affaire Guy Orsoni ce qu�il en co�te d�essayer une telle politique. �
Le ministre de l'Int�rieur, Nicolas Sarkozy, a estim� dimanche � La Baule (Loire-Atlantique) que les quatre attentats rentraient dans une "logique de l�chet�, de b�tise et d'app�t du gain".
Pour Nicolas Sarkozy, qui s'exprimait en marge de la r�union des ministres de l'Int�rieur de cinq pays de l'Union europ�enne, les auteurs de ces attentats agissent toujours dans "une m�me logique, celle de la l�chet� et celle de la b�tise".
Parce qu'ils n'ont "aucune proposition (ni) id�e, la seule fa�on qu'ils ont de s'exprimer, c'est les cagoules, la nuit, et les attentats", a ajout� Nicolas Sarkozy.
Selon lui, "derri�re tout �a, ce n'est pas de la politique". Il reconna�t qu'il "y a, sans doute, quelques nationalistes qui ont des id�es sinc�res, mais pour un certain nombre, ceux qui dirigent, c'est l'app�t du gain", a-t-il estim�.
C'est pourquoi, face � ce "syst�me mafieux (...) nous avons engag� une action tr�s d�termin�e, et d�cid� de les attaquer par l� o� �a fait mal: par l'argent", a-t-il conclu.
Le ministre faisait allusion � une information judiciaire r�cemment ouverte contre X, notamment pour escroquerie, qui vise implicitement un ancien dirigeant nationaliste.
Le deuxi�me raison de cette nuit bleue est donc de d�montrer � l��tat que le FLNC UC n�est pas le ma�tre en Corse tout comme en f�vrier 1996 l�assassinat de Jules Massa voulait d�montrer un tel axiome � Jean-Louis Debr�.
La troisi�me raison est que le FLNC 3 a �chou� dans sa tentative de s�imposer dans le processus d�union des nationalistes. Malgr� son tr�s long texte de six pages �crit en langue corse, sa proposition s�est heurt� � une fin de non recevoir. C�est le jour o� il a d�cid� de rendre public son texte que le FLNC 3 a cherch� l�opportunit� de se signaler au bon souvenir du FLNC UC.
Comme d�habitude le petit poucet du 22 octobre para�t ne pas avoir conscience de sa faiblesse. Sa puissance a �t� tr�s fortement diminu�e sur Ajaccio. Elle reste intacte dans le Fium�Orbo mais le choix des cibles r�centes d�montrent qu�elles sont choisies d�apr�s l�annuaire du t�l�phone et la francit� des patronymes plut�t qu�apr�s de v�ritables rep�rages.
Les semaines suivantes risquent fort d��tre tendues d�autant que le FLNC UC a l�impression de n�avoir jamais �t� aussi proche de l�union mais de devoir faire � une sainte alliance entre le minist�re de l�int�rieur et l�autre organisation clandestine.
TOUT LE DOSSIER CORSE
|
|