Cinq attentats � l'explosif ont �t� commis dans la nuit de samedi � dimanche en Corse dont l'un contre une villa du P-D-G du groupe Accor. Ils sont vraisemblablement le fait du FLNC Union des Combattants.
Une op�ration de commando a �t� effectu�e � 22h45 � l'Isolella, sur la rive sud du golfe d'Ajaccio, contre la r�sidence secondaire, actuellement inoccup�e, du pr�sident directeur-g�n�ral du groupe Accor.
Deux individus, arm�s et cagoul�s, ont neutralis� le gardien de la propri�t� qu'ils ont ligot� dans son v�hicule avant de placer des charges explosives dans la maison. Quelques instants plus tard, une violente explosion retentissait. Les d�g�ts sont importants. Le gardien est parvenu � d�faire ses liens et � alerter la gendarmerie. L'enqu�te a �t� confi�e � la direction r�gionale de la police judiciaire (DRPJ).
En avril dernier, le groupe Accor avait �t� pris pour cible par le FLNC-Union des combattants � travers la construction d'un h�tel de la cha�ne Ibis � Bastia et son h�tel situ� � Porticcio. Le b�timent bastiais avait �t� endommag� quelques jours avant son inauguration.
� la suite du communiqu� des clandestins, d�non�ant la forte implantation sur l'�le de ce groupe et ses projets d'extension, Accor s'�tait d�sengag�, retirant sa franchise et niant l'existence de tout projet en Corse.
Nous avions dans ces colonnes consacr�es de nombreux articles � la situation du groupe Accor en Corse et aux attaques r�p�t�es dont il est la victime de la part du FLNC Union des combattants.
Nous relations dans des articles dat�s des 12 et 15 mai 2003, les m�saventures de l�h�tel Ibis de Bastia plastiqu� � deux reprises pour avoir refus� de verser � l�imp�t r�volutionnaire � au secteur bastiais du FLNC ou plut�t pour en avoir contest� le montant.
LE 1er ao�t 2003 nous �crivions :
� Enfin, � 05h05, une charge explosive de moyenne importance a d�truit une villa en cours de construction, aux "Molini", sur la rive sud du golfe d'Ajaccio. Ce secteur a d�j� �t� touch� plusieurs fois par des attentats notamment pr�s d�Agosta plage o� une villa appartenant � des Corses install�s sur le continent a �t� plastiqu�e � deux reprises et � Isulella o� une villa appartenant � des �trangers a �t� vis�e une premi�re par une charge qui avait fait long feu puis par une charge qui a explos�.
On soup�onne la m�me �quipe d��uvrer sur cette portion de la rive sud, une �quipe qui n�h�site pas � lever � l�imp�t r�volutionnaire � pour son propre compte. C�est �galement elle qui avait eu la � charge � de plastiquer l�h�tel de Porticcio appartenant au groupe Accor apr�s que celui-ci ait refus� l�embauche d�une proche parente d�un responsable sudiste ajaccien.
Par la suite le secteur de Bastia a repris cette � revendication � en rackettant le groupe Accor de Bastia et notamment l�entrepreneur qui s�occupait de la construction du nouvel h�tel : Jean-Nicolas Antoniotti. Ce dernier, lui-m�me ancien dirigeant du FLNC, d�sormais militant du PNC (nationalistes mod�r�s) avait protest� en d�versant des gravois devant la Pr�fecture �
Le groupe Accor indiquait qu'"en raison des �v�nements (attentat du FLNC contre un h�tel en construction � Bastia le 28 avril, ndlr) il avait confirm� � ses partenaires corses qu'il renon�ait au contrat de franchise qui les liait" sur cet h�tel, et pr�cis� en outre n'avoir "aucun projet de d�veloppement, m�me exploratoire, en Corse". � Un beau r�sultat pour les clandestins qui voient ainsi des emplois possibles partir en fum�e et ce sans la moindre explication si tant est qu�il y en est. � soulignions-nous alors.
Accor avait annonc� � ses partenaires corses d�s le 7 mai sa d�cision de mettre fin au contrat de franchise sur l'h�tel, "car nous n'avions plus toutes les conditions de s�curit� permettant d'envisager la poursuite du contrat".
Par ailleurs, r�agissant au communiqu� du FLNC samedi qui affirmait vouloir "interdire l'implantation des 17 projets du groupe Accor sur la Corse", un porte-parole du groupe a d�clar� qu'Accor avait "non pas dix-sept mais z�ro projet v�ritable et structur� de d�veloppement en Corse, qu'il s'agisse de construction ou de franchise". Selon des sources proches du FLNC les 17 projets sont une invention pure et simple de la direction du FLNC destin� � couvrir leur op�ration de racket.
"Il doit y avoir un malentendu", estimait Accor qui tenait � � pr�ciser de la fa�on la plus claire que ce communiqu� (du FLNC sur des projets d'Accor en Corse, ndlr) n'a pas de fondement". � En parlant de � malentendu � �crivions-nous, le groupe Accor laisse entendre qu�il y aurait eu des discussions portant vraisemblablement sur la somme � verser � l�organisation clandestine.
Le groupe h�telier Accor, assign� en justice par Jean-Nicolas Anoniotti, un franchis� de Corse apr�s avoir rompu leur contrat en mai � la suite de l�attentat, indiquait ensuite �tre "parvenu � un r�glement amiable".
"Accor et les exploitants de l'h�tel Ibis de Bastia Centre sont parvenus � un r�glement amiable de leurs diff�rends judiciaires", pr�cisait tr�s pr�cis�ment un communiqu� du groupe.
Accor avait mis fin au contrat de franchise le liant avec l'h�tel de son enseigne Ibis � Bastia apr�s que le FLNC-Union des Combattants eut revendiqu� un attentat contre l'h�tel le 28 avril, le troisi�me depuis l'automne 2002 visant cet �tablissement alors en construction.
Les cog�rants de l'h�tel, qui avait ouvert le 23 juillet, avaient donc assign� Accor en justice, s'estimant "sacrifi�s" au nom des int�r�ts du groupe et de "pressions" que ce dernier aurait subies.
"L'h�tel, pr�cisait le protocole d�accord portera la double enseigne � Ibis/Corsica h�tels � jusqu'au 25 f�vrier 2004, puis restera associ� au r�seau Ibis sous son enseigne propre � Corsica h�tels � jusqu'au 25 ao�t 2004", ajoute le groupe h�telier.
En revendiquant l'action contre l'h�tel Ibis, le FLNC-Union des Combattants avait d�clar� "se r�server le droit de toucher d�sormais les int�r�ts du groupe Accor partout o� ils seront repr�sent�s". "L'�conomie corse restera aux mains des Corses", �crivait-il dans un communiqu�.
Un autre attentat situ� celui-l� sur la rive sud d�Ajaccio avait frapp� l�h�tel Corralia d�pendant du groupe Accor. Nous y faisions allusion plus haut. Le FLNC Union des combattants revendiquait en septembre cet attentat parmi d�autres.
Retour � l�actualit� de ce mois d�octobre 2003
Plusieurs autres attentats ont eu lieu dans la nuit de samedi � dimanche vraisemblablement perp�tr�s ceux-l� par des �quipes du FLNC r�gion bastiaise.
En Haute-Corse, une villa situ�e � Sisco, dans le Cap Corse, appartenant � un continental, a �t� enti�rement souffl�e par une explosion qui s'est produite samedi � 20h55.
� cinq minutes d'intervalle, � 22h00 et 22h05, deux r�sidences secondaires situ�es dans le lotissement "Le Clos des vendanges" � Moriani-plage, sur la c�te orientale, ont �t� enti�rement ras�es. Elles appartenaient � un commer�ant de la r�gion.
Enfin, � 3h30 Bastia, une pizzeria situ�e au port de Toga a subi d'importants d�g�ts. Elle �tait d�j� cibl�e par des tentatives de racket.
Ces actions, ni sign�es, ni revendiqu�es pour l'instant, interviennent alors que les nationalistes sont toujours en d�bat pour la constitution d'une liste unique aux �lections territoriales du mars 2004 et que la discussion sur l'abandon de la clandestinit� oppose toujours certains mouvements.
Le 24 septembre, le FLNC-Union des combattants avait d�cr�t� une tr�ve des attentats contre les biens priv�s.
Commentaire : le FLNC Union des combattants a �t� perturb� par l�annonce de l�enqu�te visant des proches de Charles Pieri. Telle est notre explication pour les deux attentats continentaux. Le FLNC Union des combattants sait qu�une explosion sur le continent vaut en terme de poids dix attentats dans l��le.
C�est pourquoi nous mettons dans la mini-nuit bleue de la nuit de samedi � dimanche, un contenu politique l�g�rement plus nuanc�. On aura remarqu� que la moiti� des cibles nordistes ont touch� des commer�ants. Pour l�heure nous n�avons pas d�informations sur la pizzeria touch�e. Mais cela doit nous rappeler que deux hommes ont �t� interpell�s mardi 8 juillet � Bastia apr�s un attentat contre un restaurant. Ils avaient reconnu �tre les auteurs d'un attentat qui a partiellement d�truit l��tablissement de la ville peu avant leur interpellation.
Peu avant 3 heures, ce jour-l� une explosion provoquait d'importants d�g�ts dans la pizzeria "Rosario", propri�t� d'un ressortissant italien, situ�e sur le port de plaisance de Bastia.
Deux hommes, circulant en voiture, qui avaient �t� aper�us par une patrouille de police peu avant l'explosion, ont �t� interpell�s quelques minutes plus tard par la Brigade anti-criminalit� (BAC) de la S�curit� publique de Bastia.
Les deux hommes, employ�s d'une soci�t� de gardiennage et dont les identit�s n'ont pas �t� d�voil�es, ont reconnu �tre les auteurs de l'attentat durant leur garde � vue qui, en mati�re de terrorisme, peut aller jusqu'� quatre jours. La soci�t� de gardiennage ayant la r�putation d��tre proche des ind�pendantistes voire dirig�e par des amis de Charles Pieri, les enqu�teurs s�orientaient vers un racket � caract�re politique.
Le FLNC UC a l�habitude de r�gler ses contentieux financiers en m�me temps que d�utiliser de tels attentats dans un but politique.
Inutile d��piloguer sur les villas : le FLNC UC affirmera vraisemblablement lutter ainsi contre la colonie de peuplement et ne frapper que des villas secondaires.
La destruction de la maison du PDG du groupe Accor a eu lieu lui dans le sud. Il s�agit donc d�une autre direction qui agit avec obstination. Nous renvoyons aux nombreux articles que nous avons �crits sur ce sujet. Mais comment ne pas y percevoir une sorte de punition inflig�e � un groupe qui ne veut pas payer l�imp�t r�volutionnaire. Le FLNC Union des Combattants avait invent� de toutes pi�ces l�implantation de dix-sept sites pr�vus par Accor.
L�affaire avait d�but� par une blessure d�amour-propre inflig�e � un dirigeant du FLNC UC pour une histoire d�risoire. Ce dirigeant se retrouvant par les al�as de la vie soudain tr�s proche du dirigeant du secteur nord, le groupe Accor avait vu les menaces s�intensifier.
Le groupe avait voulu se d�sengager de l�affaire bastiaise. Mais des menaces avaient prof�r� en off contre ses deux fleurons : le Sofitel et l�h�tel Coralia de Porticcio.
Comment va d�sormais r�agir le groupe Accor ? Nul ne le sait. D�autant que la r�alit� est peut-�tre plus compliqu�e qu�il n�y para�t et que, comme toujours, les clandestins (parfois sans le savoir jouent les chiens rabatteurs) du grand banditisme.
Dernier �l�ment important : le Conseil d��tat vient de rendre un avis n�gatif sur la remise en cause du r�f�rendum. Or les militants nationalistes de Corsica nazione (et donc le FLNC Union des combattants) ont �t� accus�s d�avoir sur Bastia favoris� l�abstention voire le vote n�gatif.
L�accusation est bas�e sur deux points : le premier est que Charles Pieri est tr�s proche de Fanfan Vandasi, promoteur mais aussi partisan de l�immobilisme. Le deuxi�me est que les nationalistes se satisfont parfaitement du r�le de challenger. Ils ne poss�dent pas le personnel politique pour diriger une ville et a fortiori la Corse.
La mini-nuit bleue pourrait �tre une mani�re de se racheter aux yeux d�une opinion publique qui, pour tout dire, n�en a rien � faire.
TOUT LE DOSSIER CORSE
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