Le d�put�-maire (PRG) de Bastia �mile Zuccarelli a annonc� lundi qu'il portait plainte pour "d�nonciation calomnieuse" contre Toussaint Luciani, pr�sident du Mouvement pour la Corse (MPC), auteur lui-m�me d'une plainte pour "fraude �lectorale" lors du r�f�rendum du 6 juillet, visant notamment Bastia.
La ville de Bastia avait �galement d�pos� une plainte pour "d�nonciation calomnieuse" vendredi contre le Parti de la Nation Corse (PNC, nationaliste) et son hebdomadaire Arritti, qui venaient eux-m�mes de porter plainte pour des fraudes �lectorales, notamment � Bastia.
�mile Zuccarelli s�est insurg� dans un communiqu� contre les attaques lanc�es contre Bastia : �Je viens d'apprendre que Toussaint Luciani, apr�s le PNC, vient de d�poser une plainte concernant d'�ventuelles fraudes �lectorales, lors de la derni�re consultation �lectorale. Cette plainte contre X viserait notamment la ville de Bastia.
Cette d�marche rendue publique et fortement m�diatis�e alors que le conseil d'�tat travaille sur le recours d�pos� par la m�me personne s'apparente � une pression sur la haute juridiction pour obtenir l'invalidation du scrutin et dans la foul�e, la r�ouverture d'un d�bat institutionnel sans fin, an dehors duquel, Monsieur Luciani n'a pas d'existence politique.
Pour parvenir � ses fins, M. Luciani n'h�site pas � mettre en cause les 3/4 des communes corses, toutes susceptibles d'avoir � fraud� �, selon lui. Les maires et les pr�sidents de bureaux de vote incrimin�s lugeront.
Pour ce qui concerne Bastia, je me suis employ�, avec la municipalit�, � apporter au conseil d'�tat, toutes les preuves d�montrant que les accusations des requ�rants �taient purement affabulatoires.
J'ai donc d�cid� de d�poser � l'encontre de M. Luciani, une plainte pour d�nonciation calomnieuse. Je ne laisserai en effet pas impun�ment les mauvais perdants souiller l'image de ma ville. �
En fait, �mile Zuccarelli soup�onne fort Toussaint Luciani et le PNC d��uvrer ainsi pour forcer la main au Conseil d��tat ce que l��lu territorial d�ment : � J'ai fourni au procureur un m�moire portant sur les fraudes que je pense avoir �t� commises. Il avait l'opportunit� de le classer sans suite. Il semble que tel n'ait pas �t� le cas et qu'il ait �t� jug� n�cessaire, au vu des �l�ments fournis, de d�clencher une enqu�te pour aller au fond des choses �.
Avec ce sourire carnassier qui est toujours le pr�lude � une attaque en r�gle il conclut : � Les choses ne sont plus de mon ressort. l'instruction est d�sormais en cours, la justice tranchera rapidement sur cette affaire. � Puis il encha�ne : � Parmi les communes soup�onn�es, certaines n'ont pas vraiment un certificat de virginit� en la mati�re. Alors, si elles sont sereines, au lieu de jouer justement les vierges effarouch�es,il n'y a qu'� attendre les conclusions de l'enqu�te. �
Il rappelle enfin que son but est davantage de lutter contre la pratique � trop courante de la fraude �lectorale en Corse, et d'aboutir � une impunit� z�ro, que de voir reconduit un r�f�rendum dont le trop faible �cart de voix laisse imaginer l'inutilit� d'une redite. On ne met pas en �uvre une telle r�forme institutionnelle s'il n'y a pas un consentement massif �
Il r�pondait ainsi aux r�flexions de M. Zuccarelli sur la volont� suppos�e de M. Luciani de vouloir remettre en cause les r�sultats du r�f�rendum.
"Les seules fraudes constat�es dans certains bureaux de vote de Bastia et dans les deux de Furiani suffisent par leur nombre � remettre en cause la totalit� du scrutin", avaient en effet assur� M. Luciani. Un peu plus de 2.000 suffrages ont permis au "non" de l'emporter le 6 juillet.
Mais il pr�cise tout aussit�t : � Je sais tr�s bien que, m�me si les fraudes sont confirm�es, le gouvernement ne refera pas voter car, que ce soit 51% contre 49% en faveur du oui ou l'inverse, le fond du probl�me reste le m�me : les Corses ne sont pas d�cid�s et, quel que soit le r�sultat, la marge est infime. On ne met pas en �uvre une telle r�forme institutionnelle s'il n'y a pas un consentement massif �.
Derri�re ces pol�miques en apparence tourn�es vers le pass�, se profile la future strat�gie des corsistes. Elle consiste d�abord � affaiblir l�impact du � non � au r�f�rendum en faisant appara�tre des irr�gularit�s. Puis ces irr�gularit�s sont mises au compte du � grand gagnant � du � non �, �mile Zuccarelli. Ce faisant, Toussaint Luciani esp�re donner du corps � son poulain Paul Giacobbi qui, pour l�instant, reste en r�serve apr�s sa � Lettre aux plastiqueurs � qui lui a apport� la consid�ration des anti-nationalistes.
Des contacts ont d�j� �t� pris avec les jeunes loups de la droite bastiaise qui ne votent pas l�UMP. A priori ils sont d��accord pour jouer la carte Giacobbi contre celle d��mile Zuccarelli.
Ensuite, si tout va bien, l�alliance qui se nouera derri�re Paul Giacobbi devrait arriver en t�te aux territoriales et, au prix d�une alliance avec les nationalistes, gagner l�ex�cutif de l�Assembl�e. Un tel sc�nario si �videmment tout va bien. A priori, le probl�me institutionnel ne devrait pas �tre remis en chantier. Car si l�assembl�e a le profil qui vient d��tre d�crit elle devrait parvenir � � avancer � malgr� les Conseils g�n�raux qui auront, alors, beaucoup de soucis � se faire, financi�rement parlant.
Derni�re inconnue : le sort de Jos� Rossi. Pour l�instant tout d�pend de la condamnation que lui infligera la justice en l�assortissant ou non d�une privation des droits civiques.
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