Les audiences du tribunal correctionnel de Bastia ont �t� perturb�es mardi par un mouvement de gr�ve des plaidoiries des avocats, qui protestent contre "l'attitude de certains magistrats du tribunal de grande instance".
� l�origine de l'affaire, les propos tenus par le b�tonnier Jean-Marc Balesi dans les colonnes du quotidien "Corse-Matin", regrettant le faible pourcentage des magistrats corses exer�ant � Bastia. (voir L�investigateur)
En r�action, 48 heures plus tard, la pr�sidente Lelong du TGI lui avait interdit de plaider au cours d'une audience civile du 25 septembre, lui indiquant que "le tribunal se d�portait dans le dossier qu'il �tait appel� � d�fendre, ce matin-l�". Cette attitude est, selon nos informations, celle que souhaitait le b�tonnier Balesi.
Une assembl�e g�n�rale des avocats avait eu lieu, � huis clos, le soir m�me, afin de d�cider d'une gr�ve des plaidoiries pour le 30 septembre, proposition faite par le b�tonnier.
Ce dernier, qui avait d'ailleurs saisi le ministre de la Justice en qualifiant cette situation de "regrettable", a persist� et sign� mardi: "Nous constatons, depuis des ann�es, le nombre en constante r�gression des magistrats corses, qui ne sont plus que six, sur un effectif de 54".
"Ceux qui veulent venir dans l'�le se voient stopp�s dans leur �lan et ceux qui sont sur place sont incit�s � partir, le plus souvent � titre d'avancement", a-t-il pr�cis�.
Cette gr�ve est l�expression d�un rapport de force d�testable qui voit des avocats tous d�origine corse se dresser d�une mani�re quasi ethnique contre une magistrature quasiment enti�rement continentale. On aurait pu r�ver mieux pour la s�r�nit� de la justice.
Nous pouvons �galement indiquer que l�aile la plus affairiste du nationalisme bastiais et le milieu de la grande voyoucratie se frottait les mains. La pr�sidente Lelong a encore beaucoup � apprendre sur les subtilit�s de la ruse m�diterran�enne.
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