Nouvelle surprise dans l�affaire Al�gre : le prox�n�te de Toulouse que toutes les filles accusaient vient de sortir libre de prison sur d�cision du juge d�instruction Lemoine.
Lakhdar Messaoud�ne, 40 ans, est libre. Le complice pr�sum� du tueur Patrice Al�gre dans l'assassinat de la prostitu�e Line Galbardi, 29 ans, le 2 janvier 1992, a quitt� hier la prison de Tarbes (Hautes-Pyr�n�es).
Incarc�r� depuis quatre mois, il est le deuxi�me suspect lib�r� apr�s le veilleur de nuit, Gilbert Cartayrade, 72 ans, au mois de juillet dernier. Tous deux avaient �t� mis en examen par le juge d'instruction Serge Lemoine apr�s les accusations des deux prostitu�es, Fanny et Patricia.
Mais jeudi dernier Fanny s'est r�tract� en affirmant que Lakhdar n'�tait pas pr�sent ce soir-l� contrairement � ce qu'elle avait pr�tendu au mois de f�vrier. Lakhdar Messaoud�ne, rentr� d'Alg�rie le 18 juin dernier pour s'expliquer, avait toujours clam� son innocence. Il reste n�anmoins sous contr�le judiciaire.
Que reste-t-il de l�affaire Al�gre aujourd�hui ? Pas grand-chose sinon le sentiment d�un immense g�chis et surtout d��tre pass� � c�t� de la v�rit�. Et tant pis pour les pauvres victimes dont les assassins ne seront jamais retrouv�s. Bonnes gens dormez en paix, la justice veille sur vous. Quant aux flics pourris, aux juges inefficaces, aux politiciens qui savaient mais ne parlaient pas, h� bien il para�t aux derni�res nouvelles qu�ils dorment de mieux en mieux.
� Aujourd�hui je suis � demi libre �
� Aujourd'hui je suis � demi-libre. Je suis revenu librement en France pour me d�fendre et m'expliquer. On m'a trait� comme un animal, comme un coupable. Personne n'a voulu m'�couter et on m'a mis quatre mois en prison ! Je ne me laisserai pas faire. Avec mon avocat, j'ai bien l'intention d'aller jusqu'au bout de cette histoire. �
Lakhdar Messaoudene est apparu agac� et tendu, remont� contre les m�dias, la justice et ses accusatrices, hier soir � Toulouse, lors d'une courte rencontre avec des journalistes. L'ancien prox�n�te a quitt� la maison d'arr�t de Tarbes hier apr�s-midi apr�s quatre mois de d�tention. Il a �t� plac� sous contr�le judiciaire par le juge Serge Lemoine qui avait �t� saisi d'une demande de mise en libert� par l'avocat du suspect, Me Kamel Benamghar, la semaine derni�re.
Accus� d'�tre un complice de Patrice Al�gre, Lakhdar Messaoudene �tait d�sign� par les ex-prostitu�es Patricia et Fanny comme le complice du tueur en s�rie dans le meurtre de Line Galbardi. Ce qui lui a valu, � son retour en France le 18 juin, une mise en examen pour complicit� d'assassinat. Depuis, Fanny est revenue sur ses accusations lors de la confrontation, voil� une semaine, dans le bureau du juge Lemoine, en charge des instructions sur les meurtres pr�sum�s d'Al�gre. � Je suis parti en Alg�rie avec mes parents pour me marier le 16 d�cembre 1991. Je suis revenu le 22 janvier 1992. Mon passeport le prouve. Je ne pouvais pas me trouver � Toulouse le 1er, le 2 ou le 3 janvier �, s'�nerve celui qui rappelle qu'il a v�cu vingt-quatre ans en France.
La remise en libert� de Lakhdar intervient au lendemain du transport � l'h�tel de l'Europe du juge d'instruction et des avocats. Mercredi en quittant l'h�tel o� a �t� assassin�e la prostitu�e Line Galbardi dans la nuit du 2 au 3 janvier 1992, Me Kamel Benamghar avait d�clar� : � La configuration de la chambre rend impossible le d�roulement de la sc�ne du crime comme l'a d�crite Fanny �.
Hier, si Me Benamghar ne pouvait qu'�tre satisfait, un autre avocat �tait, lui, tr�s en col�re. Me Denis Lalanne avait r�clam� un mandat de d�p�t � l'encontre de Messaoudene � la juge Nicole Bergougnan, en charge du volet � viols �. Sa cliente, Magali, accuse en effet Lakhdar de l'avoir viol�e en compagnie de Patrice Al�gre et d'une troisi�me personne.
(source La D�p�che Jean COHADON)
LINE GALBARDI A �T� TU�E � TOULOUSE EN 1992 . Le juge revient enfin sur les lieux du crime
Du dossier au concret� Onze ans apr�s le meurtre de la prostitu�e Line Galbardi dans une chambre de l'h�tel de l'Europe la nuit du 2 au 3 janvier 1992, le juge d'instruction Serge Lemoine voulait � regarder �, selon son expression, les lieux du meurtre. Hier en d�but d'apr�s-midi, accompagn�s des avocats des personnes mises en examen dans cette affaire, il a grimp� le petit escalier et p�n�tr� dans la chambre 24, � droite sur le palier du 2e �tage. � l'int�rieur, presque rien n'a chang� depuis que la prostitu�e franco-canadienne a �t� ex�cut�e.
� C'est tout petit ! Des lieux tr�s exigus, environ 2 m�tres sur 4 �, pr�vient Gilbert Collard, en sortant. L'avocat de Patrice Al�gre, dont le client est soup�onn� d'�tre l'ex�cuteur de la jolie Line, est rest� moins de 20 minutes au 2e �tage de l'h�tel de l'Europe, face � la gare Matabiau � Toulouse. Avec Me �douard Martial, l'autre d�fenseur du tueur, il �tait press� d'aller rencontrer son client � la maison d'arr�t de Seysses. Les deux d�fenseurs ont �t� frapp�s par � la sonorit� � des chambres. � Si on tape sur un mur, on entend de l'autre c�t�. Cela semble impossible que personne n'ait entendu ce qui se passait� �.
La d�couverte des lieux, priv�s du mobilier de l'�poque, offre aussi un argument � Me Alexandre Martin, l'avocat du veilleur de nuit Gilbert Cartayrade mis en examen pour complicit� d'assassinat. � Les murs ne sont pas �pais mais les hauteurs de plafond, autour de 3,80, sont importantes. Cette visite confirme la th�se de mon client. Du rez-de-chauss�e, il pouvait ne pas entendre des cris au second �. � l'�cart du bruit peut-�tre. Mais si on se fie � ses d�clarations, il ne voyait pas, non plus, les gens sortir ou entrer de l'h�tel. Curieux trouble de la m�moire.
Un autre avocat appr�cie la visite. Me Kamel Benamghar estime : � Il a fallu attendre octobre 2003 pour constater que les lieux ne peuvent coller avec les accusations de certains t�moins �. L'avocat juge � impossible � la sc�ne comme l'a d�crite � Fanny � qui a d�j� � innocent� � l'ex-proxo Lakhdar Messaoudene lors d'une confrontation jeudi dernier. Reste � savoir ce qui s'est vraiment pass� dans cette nuit de d�but janvier 1992. Certes Me Catala, l'avocat de la famille de Line, se r�jouit. � Enfin on fait du p�nal. On cherche des preuves et nous nous �loignons de toute fantasmagorie �.
Peut-�tre. Mais reste � trouver le, ou les, coupables. Onze apr�s, cela devient urgent.
------------------------------------------------------------------------
Un projet d'association de victimes
Longtemps Gabriel Loubradou s'est interrog�. Sa fille H�l�ne a disparu le 16 ao�t 1989 d'une clinique toulousaine. L'enqu�te n'a rien donn�. Jusqu'� la cr�ation de la cellule Homicides 31 en juillet 1999. � Dans le dossier il n'y avait rien. Ensuite, les gens de la cellule sont venus me voir. Ils ont tout repris � z�ro. Michel Roussel voulait aller au bout, ne rien n�gliger. J'ai eu totalement confiance en lui �, souligne Gabriel Loubradou. Il regrette l'enqu�teur mais ne veut pas baisser les bras. L'enqu�te sur sa fille se poursuit. L'ombre d'Al�gre plane. Gabriel Loubradou veut aujourd'hui regrouper les familles des victimes du tueur en s�rie. � Pour qu'ensemble, on puisse se d�fendre �, dit-il. Les personnes concern�es peuvent l'appeler au 05.65.31.84.95.
(source La D�p�che Jean COHADON)
Affaire Al�gre
|
|