Le pr�sident de l�Assembl�e territoriale de Corse a �t� condamn� � verser 25.000 euros d'amende pour "favoritisme" dans le march� des transports scolaires de Corse-du-Sud
La cour d'appel de Bastia a ainsi confirm� mardi apr�s-midi les peines d'amende � l'encontre du pr�sident UMP de l'Assembl�e de Corse Jos� Rossi et de Louis-Ferdinand de Rocca Serra dans l'affaire de l'attribution des march�s publics de transports scolaires en Corse-du-Sud.
Les anciens pr�sidents et vice-pr�sident du conseil g�n�ral de Corse-du-Sud ont �cop� de 25.000 euros d'amende sans peine d'in�ligibilit�.
Cette affaire qui s'est d�roul�e en 1996 avait �t� r�v�l�e au grand jour par le pr�fet Bernard Bonnet deux ans apr�s les faits. M. Rossi avait plaid� l'ignorance totale des faits et insist� sur le fait qu'aucun profit n'avait �t� retir� de cette affaire.
Le 7 octobre dernier d�j�, le pr�sident de l'Assembl�e de Corse avait �t� reconnu coupable d'avoir affect� au financement de clubs sportifs de haut niveau et d'associations diverses sous son mandat de pr�sident du conseil g�n�ral de Corse-du-Sud entre 1995 et 1997, plus d'un million d'euros de cr�dits d'insertion en faveur des Rmistes. Les magistrats l'avaient alors condamn� � deux ans d'in�ligibilit�, six mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour d�tournements de fonds public.
Jos� Rossi avait fait appel de cette d�cision. Cet appel �tant suspensif, l'�lu a fait savoir qu'il continuait � travailler au "projet f�d�rateur" qu'il pr�sentera en mars prochain aux �lecteurs, lors des �lections territoriales. L'�lu UMP n'a en effet jamais cach� sa volont� de mener la future liste de l'actuelle majorit� � l'Assembl�e de Corse pour cette �ch�ance.
N�anmoins, ces deux condamnations affaiblissent consid�rablement la position de Jos� Rossi qui a contre lui les Bonapartistes qui lui reprochent la perte de la municipalit� d�Ajaccio, une partie de la droite qui rejette sa main tendue aux nationalistes et ces derniers qui veulent devenir le parti majoritaire en Corse.
D�pourvu de l�appareil d�un � clan � Jos� Rossi, en partie par conviction en partie par n�cessit� opportuniste, a toujours jou� la carte de la r�forme. �lu de droite, il s��tait d�clar� pour le statut Defferre en 1982 et pour le statut Joxe neuf ans plus tard. Poussant plus loin encore le paradoxe, il avait �t� le rapporteur du projet du ministre socialiste de l�int�rieur.
Pourtant ces derni�res ann�es sa position s�est consid�rablement affaiblie dans l��le depuis la consolidation des � dauphins � � savoir � droite Camille de Rocca Serra h�ritier du clan �ponyme et � gauche Paul Giacobbi h�ritier lui aussi du clan radical de gauche.
Jos� Rossi avait sembl� reprendre en main l�UMP en en devenant le responsable au niveau insulaire. N�anmoins ses deux condamnations ont vu la remont�e de Roland Francisci, farouche adversaire de la d�marche de Matignon initi�e par Lionel Jospin.
L�UMP se trouve maintenant devant un v�ritable dilemme. Elle aura quelques difficult�s � nommer comme t�te de liste un Jos� Rossi atteint par les condamnations et affaibli par l�hostilit� sourde d�un Nicolas Sarkozy. Paul Natali, s�nateur de la droite nordiste, est affaibli par les divisions de son camp en Haute Corse.
Il reste la carte de Camille de Rocca Serra qui porte avec lui un s�rieux handicap : il est un sudiste et son aura ne d�passe gu�re les limites de Porto-Vecchio. C�est peu pour repr�senter la Corse enti�re.
Cette extr�me faiblesse de la droite va vraisemblablement la forcer � aller vers un semblant d�union faute de quoi elle risque un laminage lors des territoriales au profit du Front national voire des nationalistes.
La chute aux ab�mes d�un premier ministre devenu en quelques mois le premier ministre le plus impopulaire de la V�me r�publique ne fait qu�accro�tre les angoisses existentielles d�une droite en manque de projet.
Or la Corse est profond�ment l�gitimiste mais aussi profond�ment hostile � tout pouvoir faible. La droite nationale � quelques semaines pour se refaire. Faute de quoi tout deviendra incertain dans l��le avec vraisemblablement une prime au courant nationaliste qui, lui au moins, para�tra avoir privil�gi� l�union sur la division.
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