Revendication du FLNC UC pour les attentats de Nice et Paris
Oct 15, 2003

Le principal mouvement nationaliste clandestin corse, le FLNC-Union des Combattants, a revendiqu� mardi, dans un appel non authentifi� � une radio insulaire, les attentats contre la caserne militaire de Nice vendredi matin et celui perp�tr� la nuit suivante contre le centre des imp�ts du XIe arrondissement de Paris, confirmant ainsi nos informations exclusives.

Cette revendication survient � deux jours d'une visite dans l'�le du ministre de l'Int�rieur Nicolas Sarkozy, qui doit participer jeudi � la remise en place de la plaque comm�morant l'assassinat du pr�fet Claude Erignac, bris�e et descell�e en ao�t dernier. Il s'agit de la premi�re visite en Corse du ministre de l'Int�rieur depuis l'arrestation d'Yvan Colonna, assassin pr�sum� du pr�fet Erignac, et le "non" au r�f�rendum.

Un correspondant anonyme, se r�clamant du FLNC-UC, a revendiqu� mardi les deux attentats aupr�s de Radio Corse Frequenza Mora (RCFM, France Bleu Corse), annon�ant un prochain communiqu� �crit. Ce mode op�ratoire a d�j� �t� utilis� par ce mouvement clandestin.

� Nice, la bombe d�pos�e devant une caserne avait bless� au visage et aux jambes la gardienne d'un coll�ge situ� en face. Les enqu�teurs privil�giaient l'hypoth�se de la "piste corse", en raison de la composition de la charge explosive.

� Paris, un engin de faible puissance n'avait provoqu� que des d�g�ts mat�riels limit�s. Cet engin peut ressembler � ceux utilis�s lors d'actions r�centes des ind�pendantistes corses, mais les enqu�teurs ont indiqu� qu'il ne s'agissait que d'une piste parmi d'autres.

Le FLNC-UC avait annonc� le 24 septembre une tr�ve des attentats sur les r�sidences priv�es en Corse, conditionn�e toutefois � des avanc�es rapides dans les n�gociations en cours entre les partis nationalistes en vue d'une union avant les �lections territoriales de mars prochain.

Or, depuis une dizaine de jours, les attentats contre les r�sidences principales ou secondaires de personnes originaires du continent ont connu une certaine recrudescence sur l'�le. Ils n'ont pas �t� revendiqu�s mais plusieurs enqu�teurs, gendarmes ou policiers, contrairement � ce que nous annoncions, privil�giaient plut�t la piste de l'autre FLNC, dit "FLNC du 22 octobre".

Tous les partis nationalistes, dont Indipendenza, vitrine du FLNC-Union des Combattants, ont r�cemment d�nonc� ce qu'ils consid�rent comme une "r�pression accrue" en Corse, accusant le gouvernement de multiplier les interpellations et les gestes vexatoires � l'�gard des nationalistes. Nous avions notamment �crit que les deux attentats sur le continent �taient li�s � la visite mouvement�e du juge Courroye.

Mercredi � Corte, les dix mouvements nationalistes publics doivent tenir une nouvelle r�union pour poursuivre leur dialogue en vue d'une union �lectorale, visant � accro�tre leur influence au sein de l'assembl�e de Corse.

Les nationalistes mod�r�s du Parti de la Nation Corse (PNC), qui exigent la fin progressive de la violence clandestine, ont fix� � mi-novembre la date butoir pour une �ventuelle union. Le PNC a tenu ce dimanche une r�union � Corte � l�issue de laquelle il s�est plaint de ce que la presse fasse une diff�rence entre les nationalistes diabolis�s (Indipendenza et Charles Pieri) et les nationalistes ang�lis�s (le PNC).

Cela tient notamment aux efforts de la cellule corse de Nicolas Sarkozy qui multiplient les efforts pour � faire tomber � Charles Pieri tout en esp�rant (o paradoxe) l�unit� des nationalistes.

Nous sommes en mesure d�annoncer que l�union est quasiment faite et que, � l�instar d�un Lionel Jospin, le PNC quoiqu�il en dise, a lev� le pr�alable de la violence.

Quant au communiqu� du FLNC, il mettra en exergue la r�pression � qui frappe les patriotes � et la n�cessit� de l�union pour aller de l�avant. Mais il faudra comprendre que l�enqu�te concernant l�entourage de Charles Pieri est, pour l�heure mal venue, et que le FLNC Union des Combattants peut intensifier son offensive sur le continent.

Selon nos informations, une cellule dirig�e par le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, joue actuellement le double jeu. Elle fait mine d�un c�t� de vouloir l�union et cherche par ailleurs � accumuler les informations relatives � Charles Pieri. C�est cette attitude ambigu� qui a pr�cipit� une attaque du FLNC contre le PNC lequel a r�agi en protestant contre la diabolisation de � certains nationalistes �. Aujourd�hui, le PNC privil�gie l�union pour avoir des �lus lors des territoriales aux discussions avec un Sarkozy emp�tr� dans son image floue.

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