Affaire Al�gre: le directeur de l'enqu�te pouss� � la retraite
Oct 14, 2003

C�est un nouveau coup de th��tre qui ne pr�sage rien de bon pour l�enqu�te sur l�affaire Al�gre. Le directeur d'enqu�te historique de l'affaire Al�gre, l'adjudant de gendarmerie Michel Roussel, controvers� depuis la remise en cause de la cr�dibilit� de t�moignages recueillis aupr�s d'anciennes prostitu�es, en particulier "Patricia" et "Fanny", a fait valoir lundi ses droits � la retraite apr�s 24 ans de service.
Il avait �t� entendu jeudi par le juge Thierry Perriquet charg� du dossier de "viols et prox�n�tisme" impliquant le tueur en s�rie et des personnalit�s toulousaines.

On assurait lundi � la direction g�n�rale de la gendarmerie nationale que le d�part de Michel Roussel, 42 ans, �tait bien "affaire de choix personnel" m�me si dans son entourage on se d�clare att�rr� par une telle d�cision.

Toutefois plusieurs des protagonistes de l'affaires s'interrogent sur la port�e de son geste. "Patricia", premier t�moin � charge, estimait "qu'il a tellement eu de pressions qu'il a l�ch�". L'avocat de Patrice Al�gre, Me Gilbert Collard, lan�ait: ""bat-il en retraite, part-il en retraite ou est-il mis � la retraite?".

Pour Me Georges Catala, avocat de la famille d'une autre prostitu�e, Line Galbardi tu�e dans la nuit du 2 au 3 janvier 1992, "il a su faire remonter � la surface une s�rie de crimes impunis, et les familles des victimes sont un peu d�contenanc�es, bless�es par son d�part".

Michel Roussel participait depuis 1997 � l'enqu�te sur les cinq meurtres pour lesquels Al�gre a �t� condamn� � la r�clusion � perp�tuit� en f�vrier 2002 et dirigeait depuis l'�t� 2000 la cellule "Homicide 31" enqu�tant sur d'autres crimes non �lucid�s susceptibles d'�tre imput�s au tueur en s�rie.

C'est Roussel "qui a fait parler" Patrice Al�gre sur les premiers meurtres. C'est lui qui a recueilli les premiers t�moignages de "Patricia" et "Fanny" sur le meurtre de Line Galbardi.

Au fil des auditions, les deux jeunes femmes en sont venues au d�but 2003 � faire d'Al�gre l'organisateur de soir�es sado-masochistes auxquels auraient particip� des magistrats et des personnalit�s toulousaines dont l'ancien maire Dominique Baudis.

Cette deuxi�me affaire Al�gre, qui s'est accompagn�e d'un d�ferlement m�diatique, a pris une telle ampleur que la cellule "Homicide 31" a compt� plusieurs dizaines de membres et s'est scind�e en deux. Michel Roussel conservait la reponsabilit� des enqu�tes sur les meurtres mais la v�rification des t�moignages sur les soir�es sado-masochistes revenait � un autre groupe.

Mi-juin le journal Lib�ration faisait �cho � des "partisans" de Roussel estimant qu'il �tait "mis � l'�cart" et que "l'enqu�te �tait brid�e" en raison de "l'�ventuelle implication de notables de Toulouse".

Les r�tractations successives de "Fanny", les contradictions de "Patricia", mise en examen pour avoir influenc� le faux t�moignage du travesti "Djamel", d�c�d� depuis, ont suscit� des interrogations sur sa conduite de l'enqu�te.

Le 19 juin, dans un courrier au procureur g�n�ral de Toulouse retirant l'aveu du meurtre de Line Galbardi et du travesti Claude Martinez, Patrice Al�gre lui-m�me mettait en cause "la conviction de M. Roussel".

Puis mi-septembre, "Fanny", par la voix de son avocat, Me Jean-Claude Guidicelli, l'avait accus� de l'avoir "utilis�e, instrumentalis�e, manipul�e". Selon l'avocat, elle avait indiqu� au juge que le gendarme lui aurait sugg�r� "de mettre en cause M. Baudis".

Sans aller aussi loin, Me Collard estimait lundi que l'adjudant Roussel "�tait compl�tement envahi par cette affaire et n'a sans doute pas gard� la distance n�cessaire".

Selon une source proche du dossier, le gendarme n'a pas attendu les derni�res mises en cause pour envisager son d�part. Il �tait en vacances depuis le 27 juillet et avait ensuite pris deux mois de permission.

Il devait reprendre son service ce lundi mais a demand� � partir il y a une semaine. On reste toutefois �tonn� devant la propension des enqu�teurs de la gendarmerie dans les enqu�tes difficiles � prendre des retraites pr�cipit�es voire � se suicider. Conf�rent les affaires des Irlandais de Vincennes, des disparus de l�Yonne etc.

Affaire Al�gre

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