L'hypoth�se de la "piste corse" �tait fortement privil�gi�e par les enqu�teurs apr�s l'attentat perp�tr� contre une caserne militaire qui a fait un bless� vendredi matin � Nice, notamment en raison de la composition sp�cifique de la charge explosive.
Tous les �l�ments recueillis pour l'instant font penser � la piste corse, apr�s une premi�re analyse de la charge "compos�e de chlorate et de nitrate de sodium".
La m�thode utilis�e est celle dite de la � pipe bomb � en m�tal ou pire en fibre de verre. L�explosion peut faire voler un quintal de pierre � 70 m�tres de distance pour un kilo d�explosif. Or ces produits sont facilement accessibles puisqu�ils servent d�engrais ou de d�sherbant.
La division nationale antiterroriste (DNAT, de la direction centrale de la police judiciaire) a �t� co-saisie de l'enqu�te avec l'antenne ni�oise du SRPJ de Marseille.
Le pr�fet des Alpes-Maritimes, Pierre Breuil, qui s'est rendu sur les lieux, a �voqu� une charge "d'un kilo d'explosif que l'on conna�t bien, d�j� utilis� dans la r�gion". "Aujourd'hui, le symbole clairement vis� ce sont les Arm�es, la D�fense", a-t-il ajout�.
Le pr�sident du conseil g�n�ral Christian Estrosi (UMP) a �voqu� �galement des "doutes qui se tournent vers la piste corse", d�non�ant "un acte odieux, honteux, inqualifiable, fait pour tuer".
Selon les premiers �l�ments de l'enqu�te, l'engin a �t� d�pos� vers 6H00 devant une porte coch�re, entre les bureaux de recrutement de l'arm�e de terre et de la l�gion �trang�re.
La gardienne du coll�ge Catherine S�gurane, situ� en face de la caserne, pr�s du port, a �t� bless�e au visage et aux jambes et transf�r�e � l'h�pital Saint-Roch. Elle se trouvait dans sa loge au moment de l'explosion.
Le souffle a fait voler en �clats les vitres de la caserne, de neuf classes du coll�ge et de plusieurs immeubles voisins.
Par mesure de s�curit�, le coll�ge a �t� ferm� et les premiers �l�ves, arriv�s sur place peu apr�s 7h00, �taient stopp�s devant les barri�res de s�curit�.
Un apprenti boulanger de 15 ans, qui se rendait sur son lieu de travail � quelques dizaines de m�tres de l'explosion, a d�clar� avoir vu trois hommes portant des bonnets et des gants partir en courant. Il �tait entendu par les enqu�teurs en fin de matin�e. Une riveraine a indiqu� avoir vu de son balcon "une voiture partir en trombe juste avant l'explosion".
Le 20 juillet, un double attentat revendiqu� par le FLNC-Union des combattants contre les locaux de la direction r�gionale des Douanes et de la Tr�sorerie g�n�rale de Nice, avait fait seize bless�s l�gers.
Le 25 septembre 2002, une tentative d'attentat contre la Tr�sorerie g�n�rale de Nice avait �galement �t� revendiqu�e au nom du FLNC par un correspondant anonyme dans un appel non authentifi�. L'engin explosif avait pu �tre d�samorc�.
La caserne Filley avait d�j� �t� vis�e par deux fois: en janvier 2001, lorsqu'un colis, contenant 10 kg d'explosif d�couvert par un agent d'entretien, avait �t� d�samorc�, puis par une alerte � la bombe revendiqu�e par le FLNC le 26 juin 2002.
Cette caserne abrite les bureaux de recrutement des trois armes (Air, Terre, Mer), le Centre du service national, la d�l�gation militaire d�partementale et la L�gion �trang�re.
Cet attentat est vraisemblablement une r�action du FLNC Union des Combattants apr�s la r�v�lation d�une enqu�te visant un h�tel qui int�resserait des proches du responsable nationaliste. Il est un signal visant � dire qu�il existe une ligne blanche � ne pas franchir. Reste � savoir si un tel langage est op�rant actuellement. On peut en douter : on voit mal en effet Nicolas Sarkozy, qui cherche � passer pour le Monsieur S�curit� des Fran�ais, s�incliner devant un tel ultimatum.
De surcro�t, les amis de Charles Pieri devraient se souvenir que de tels proc�d�s ont co�t� par le pass� leur libert� � Fran�ois Santoni et justement � Charles Pieri. Nombreux sont ceux qui pensent qu�il devrait rentrer dans l�ombre plut�t que d�attirer les feux des projecteurs sur sa personne. Car, � ce jeu-l�, il finira par devenir g�nant pour tout le monde y compris pour ses propres camarades de combat. Voil� un langage qu�il peut comprendre.
TOUT LE DOSSIER CORSE
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