Un extr�miste de droite intelligent et donc dangereux, t�te de liste aux territoriales en Corse Le Pen
Sep 30, 2003

Olivier Martinelli est corse. Il parle le corse et l��crit. Il est pour le droit des r�gions. Il est directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen et sera la t�te de liste du Front National aux �lections territoriales de mars prochain en Corse. Un homme dangereux parce qu�intelligent.

"J'ai d�cid� de conduire la liste ici � la demande de Jean-Marie Le Pen, ce qui d�montre l'int�r�t qu'il porte au dossier corse", a d�clar� M. Martinelli � Calenzana, au cours du traditionnel d�jeuner champ�tre annuel du FN en Corse, en pr�sence d'une centaine de militants.

Olivier Martinelli n�a pas craint de heurter la base de son propre parti dans l��le en se pronon�ant sans ambigu�t� "en faveur de l'enseignement du Corse" et de "la d�volution � l'Assembl�e de Corse d'un pouvoir normatif". La base du FN en Corse est plut�t tr�s �g�e, fid�le � l�Alg�rie fran�aise et violemment anti-nationaliste. Elle s�incarnerait plut�t en Roger Holleindre, autre figure l�gendaire du mouvement d�extr�me-droite aux origines insulaires.

M. Le Pen avait, rappelons-le, annonc� qu'il n'appelait pas � voter oui au r�f�rendum de juillet sur l'�volution institutionnelle de la Corse et n'a g�n�ralement pas de mots assez durs � l'�gard des organisations nationalistes.

"Ma campagne sera essentiellement bas�e sur le d�veloppement de l'identit� corse, qui doit servir de base au renouveau de la soci�t� insulaire", a annonc� M. Martinelli.

"Si l'�tat de droit doit s'appliquer en Corse comme ailleurs, cette application ne doit pas �tre s�lective. On ne voit pas d�barquer l'antiterrorisme � Strasbourg alors que tous les soirs plusieurs voitures sont incendi�es", a-t-il lanc�, en r�f�rence aux r�cents incidents � la gendarmerie de Luri et, l� encore, prenant le contre-pied de M. Le Pen qui avait d�nonc� la "capitulation de l'�tat" et stigmatis� les "bandits politiques corses".

La tentative d�Olivier Martinelli est intelligente et d�autant plus dangereuse. Elle s�appuie sur les relents x�nophobes d�une fraction du mouvement nationaliste corse qui pourrait �tre tent� de rejoindre sa r�elle famille politique.

M. Le Pen avait �t� violemment chass� de Corse par un commando nationaliste dirig� � Ajaccio par Marcel Lorenzoni. Les nationalistes avaient toujours avanc� ce fait comme la preuve qu�ils �taient les seuls � repousser l�extr�me-droite. Or la r�alit� est beaucoup plus complexe et aujourd�hui M. Martinelli devient un alli� des corsistes.

Fait troublant lorsque Jean-Marie Le Pen avait �t� parrain� en 2002 par 503 maires on trouvait parmi eux en Corse-du-Sud Jean-Toussaint Toma, maire de Sari-Solenzara, et tr�s proche de Tousaint Luciani, qui bien de gauche n�a jamais cach� sa fid�lit� � son pass� d�OAS.

De l� � penser qu�une partie des corsistes favorise l��mergence d�une frange identitariste d�extr�me-droite en Corse, il n�y a qu�un pas qu�il est facile de franchir lorsqu�on analyse l�ambigu�t� de certains attentats de couleur nationaliste et d�extr�me-droite.

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