La Ligue des droits de l�homme accus�e de faire le lit des nationalistes corses
Sep 29, 2003

La d�claration de Paccou et de Tubiana


� Apr�s l'�chec du r�f�rendum portant sur les institutions de la Corse, la violence, qui n'avait jamais totalement disparu, r�appara�t avec force en m�me temps que le d�bat d�mocratique se r�duit � invective.

La LDH, par la voix ce son comit� r�gional de Corse et de son bureau national, entend rappeler ouf n'y a aucune fatalit� � ce eue la Corse s'enfonce � nouveau dans un tel processus. Respecter l'�tat de droit, o est assur�ment mettre un terme � des attentats que rien ne justifie. L'usage des explosifs et des armes, en guise de d�bat politique, ne peut que banaliser une violence qui devient, alors, un mode d'expression comme un autre et qui peut � terme faire basculer la soci�t� corse dans un d�sordre permanent.

La prise � partie d'une journaliste du Figaro, les violences commises � l'encontre de magistrats en poste sur l'�le, les mitraillages et destructions de biens, de plus en plus dangereux pour les personnes, sont intol�rables et doivent �tre sanctionn�s.

Mais l��tat de droit ne se divise cas. Le recours syst�matique � une juridiction d'exception comme la section antiterroriste, la r�pression �rig�e au rang de politique, l'application sans discernement de la loi p�nale, y compris face � des comportements de solidarit�, peut-�tre l�galement punissables, mais que toute soci�t� humaine a toujours g�n�r�s, ne peuvent que renforcer l'id�e que la Corse est le lieu d'un comportement singulier des autorit�s de la R�publique.

On tourne le dos � l'�tat de droit lorsque l'on a recours � des moyens d'exception. Ranimer et renouveler le d�bat d�mocratique en Corse, c'est d'abord mettre un terme aux anath�mes politiques et construire les pr�mices d'un r�el dialogue. L'�tat ne saurait se contenter d'une politique qui �volue au gr� des pressions des uns et des autres ou d'�v�nements violents.

Souhaiter le maintien du statut quo, l'ind�pendance, l�autonomie rel�ve de d�bats politiques parfaitement l�gitimes qui ne sauraient se transformer en motifs d'exclusion. Les habitants de la Corse doivent d�finir eux-m�mes - dans le cadre d'un d�bat d�mocratique qui exclut le recours � la violence, les trucages de toute sorte comme toute forme de x�nophobie - le devenir de leurs institutions, les conditions de leur d�veloppement �conomique et les conditions du respect d'une identit� que nul ne peut nier. L'avenir de la Corse ne doit pas �tre tributaire d'enjeux de pouvoirs ext�rieurs � l'�le, et encore moins des ambitions nationales de tel ou tel ministre.

C'est pourquoi, la LDH attache une particuli�re importance aux prochaines �lections territoriales Elles doivent se d�rouler dans une atmosph�re et dans des conditions qui permettent de s'assurer de la r�gularit� du scrutin et de la sinc�rit� des d�bats L� est la responsabilit� premi�re de m'�tat mais aussi la responsabilit� de toutes les forces politiques de la Corse.

La d�nonciation de l�Union R�gionale des Syndicats CGT de la Corse en juin 2003


L'Union R�gionale CGT vient d'adresser � Monsieur le Pr�sident national de la Ligue des Droits de l'Homme une lettre ouverte d�non�ant l'attitude de son comit� r�gional corse dans l'actuel mouvement social.

� plusieurs reprises ces derni�res semaines la LDH Corse a exprim�, � travers les m�dias locaux, un parti pris manifeste � l'�gard du Syndicat des Travailleurs Corses (STC), organisation syndicale nationaliste.

Dans un communiqu� du 2 juin, elle condamne la soit disant exclusion de ce syndicat du mouvement social par les autres organisations syndicales sans signaler ta raison de cette mise � l'�cart.

Celle-ci est en fait la cons�quence du refus du STC de d�noncer un tract x�nophobe et des menaces de morts prof�r�es contre d'autres syndicalistes, �manant de ses propres rangs.

Nous consid�rons que la d�nonciation des atteintes aux droits des individus dans tous les domaines de la vie civique, politique et sociale, quels qu'en soient les auteurs, ne peut souffrir d'aucune exception.

L'Union R�gionale CGT rompt � partir de ce jour toute relation avec la LDH Corse tant qu'un changement n'intervient pas dans ses pratiques et ses prises de position publiques.



� Ajaccio, le 12 juin 2003
Union R�gionale des Syndicats CGT de la Corse


Lettre ouverte de la CGT � Monsieur le Pr�sident de la Ligue des Droits de l�Homme



Monsieur le Pr�sident,


Les relations entre les organisations syndicales nationales (CGT, CFDT, FO, FSU, UNSA) et le Syndicat des Travailleurs Corses (STC), depuis le d�but du mouvement social engag� en Corse contre les projets du gouvernement sur les retraites et la d�centralisation, ont �t� marqu�es par diff�rents faits extr�mement significatifs.

Le 6 mai, journ�e d'action nationale des personnels TOSS de l'�ducation Nationale et de l'Enseignement Agricole Public, on pouvait lire dans un communiqu� de presse, �manant de la section STC � ATOSS �, les propos suivants: � Le STC signale aux fonctionnaires � planche � voile � les plus virulents que la fonction publique corse peut se passer de leur service; la France est facilement accessible par de tr�s beaux bateaux; les personnels ATOSS SIC ne regretteront s�rement par leur d�part.

L'origine ou le lieu de naissance serait ainsi la cause de l'incomp�tence ou de l'absence de conscience professionnelle de fonctionnaires exer�ant en Corse. Cette �trange argumentation nous para�t relever purement et simplement d'une x�nophobie clairement affich�e.

Le contenu de ce communiqu� a �t� justifi� par les dirigeants du STC au cours de la r�union de l'intersyndicale consacr�e � l'organisation de la manifestation du 13 mai. � la demande de l'intersyndicale, le STC a donc d� se r�soudre � ne pas rejoindre les autres organisations et � manifester seul le 13 mai.

� la m�me �poque, un texte non sign� mais produit au sein d'un �tablissement public, caract�rise ainsi l'action de l'�tat fran�ais en Corse: � �purer les � microbes � et repeupler la Corse d'une mixture humaine �trang�re ma�trisable par le moyen du travail �.

Le 22 mai, Les repr�sentants du STC ont quitt� l'intersyndicale r�unie � Bastia pour manifester leur opposition aux modalit�s d'actions envisag�es pour la journ�e du 23 mai (�ventualit� de la venue du Ministre de l'int�rieur Nicolas Sarkozy).

Ce qui n'a pas emp�ch�, lors de la manifestation r�gionale de Bastia du lendemain, un groupe de militants STC bastiais de s'emparer des moyens de sonorisation, pour prendre la parole; des menaces do mort ont �t� prof�r�es contre un responsable de l'intersyndicale.

Le STC a l� encore refus� de d�noncer publiquement des faits impliquant ses propres militants et n'�tait donc pas organisateur de la manifestation r�gionale du 27 mai � Ajaccio.

Au cours de cette p�riode, le comit� r�gional Corse de la Ligue des Droits de l'Homme a eu, � plusieurs reprises, l'occasion de s'exprimer dans les m�dias locaux.

Dans l'hebdomadaire � La Corse � du 16 au 22 mai 2003, deux pages �taient consacr�s � la question: � Les Corses sont-ils racistes? �.

Si les dangers que font courir de tels actes vis-�-vis des communaut�s maghr�bines, portugaises et italiennes ont �t� justement stigmatis�s, l'existence d'une x�nophobie anti-fran�aise forte, tr�s particuli�re � la Corse et relay�e par des organisations publiques, a �t� totalement pass�e sous silence par le Pr�sident du Comit� R�gional de la LDH.

La x�nophobie, d'o� qu'elle vienne et contre qui que soit, est inacceptable et nous ne pouvons concevoir que face � de tels enjeux, une d�nonciation � g�om�trie valable officialise une x�nophobie qui serait ainsi tol�rable dans certaines circonstances.

Dans l'�dition du 27 mai du journal � Corse matin �, la LDH s'inqui�tait de � certaines crispations qui traversent le mouvement social �.

Si enfin appara�t dans ses propos l'existence en Corse �de discours anti-fran�ais qui ouvrent la porte au rejet de l�autre et au racisme�, c�est pour lui opposer, sur un m�me pied d'�galit�, des � discours anti-nationalistes qui s'en prennent � la libert� d'opinion �.

Nous ne voyons pas � quel discours anti-nationaliste fait allusion la LDH. Encore faudrait-il s'entendre sur ce qui peut s�parer une atteinte � la libert� d'opinion et la libre critique, le droit � l'expression de divergences, voire le droit � la pol�mique tant qu'ils ne portent pas atteinte � l'int�grit� physique et morale des protagonistes, et sans lesquelles il n'y a pas de d�mocratie.

L'amalgame fait entre ces deux attitudes n'est que banalisation de l'intol�rance et d�sinformation des citoyens, synonyme de silence complice.

Enfin, � la fin de la manifestation r�gionale du 27 mai � Ajaccio, le Pr�sident du Comit� R�gional de la LDH s'est fait entremetteur au profit du STC pour obtenir de l'intersyndicale un droit de parole, alors que cette organisation avait refus� la veille de condamner les menaces de mort prof�r�es par ses propres militants � Bastia.

Derni�re expression de la LDH et la plus honteuse, celle parue le 2 juin 2003 dans � Corse Matin � � propos du � climat d�l�t�re qui existe actuellement au sein du mouvement syndical corse �.
Non seulement la LDH renvoie dos � dos les protagonistes comme si tous �taient de mani�re �gale responsables de la situation, mais en plus elle accuse les organisations constitutives de l'intersyndicale d'exclure une organisation, dont on devine sans peine qu'il s'agit du STC.

Il n'est bien entendu nullement fait allusion aux comportements x�nophobes assum�s par cette organisation, ni aux menaces de mort prof�r�es vis-�-vis de syndicalistes et non condamn�es.

Les le�ons de d�mocratie syndicale ass�n�es masquent mal le parti pris de la LDH corse et son � autisme � face � la r�alit� des atteintes aux droits de l'homme pratiqu�es par ceux-l� m�me qu'elle d�fend envers et contre tout.

La COT a toujours, en Corse comme au plan national, combattu, avec la LDH et d'autres organisations d�mocratiques, les atteintes aux droits des individus dans tous les domaines de la vie civique, politique et sociale.

Elle ne peut plus se reconna�tre aujourd'hui en Corse dans les pratiques de votre comit� r�gional qui nous para�t poursuivre une d�marche partisane

Nous sommes donc au regret de vous informer, Monsieur le Pr�sident, que si aucun changement n'intervenait dans les pratiques de la LDH en Corse, nous serions dans l'obligation de rompre tout contact avec votre comit� r�gional.

Nous sommes bien entendu pr�ts � toutes discussions susceptibles de permettre que de nouvelles relations, bas�es sur la d�fense des principes qui ont fond� la cr�ation de la LDH, puissent se renouer rapidement.

Nous vous prions, Monsieur le Pr�sident, d'agr�er nos respectueuses salutations.

� Ajaccio, le 12 juin 2003.

Pour l'UD.CGT de la Corse-du-Sud, Patrick Maurel
Pour l�UD-CGT de la Haute-Corse, Jean-Baptiste Graziani


En r�ponse, Michel Tubiana a renvoy� la CGT � Andr� Paccou.

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