Selon nos informations, les d�cisions de justice tr�s dures d�cid�es contre des membres influents du grand banditisme et des militants nationalistes ont incit� le b�tonnier Balesi � donner une interview extr�mement provocatrice � Corse-Matin. Cela ne signifie �videmment pas que le b�tonnier re�oit ses ordres de la voyoucratie corse mais qu�il est fortement influenc� par les r�sultats des plaidoieries beaucoup moins efficaces aujourd�hui qu�hier.
Contrairement � ce que d�clare la b�tonnier tr�s peu,mais vraiment tr�s peu de magistrats ont demand� leur mutation en Corse et ce pour deux raisons : ils ne d�sirent pas subir de pressions amicales, familialese ou crapuleuses plus faciles � exercer lorsque les magistrats sont des locaux. En second lieu la carri�re d�un Corse qui demanderait � rester en Corse serait bloqu�. Il y a enfin un troisi�me argument : n�importe quel magistrat un peu curieux a envie de v�rifier que le monde ne se r�sume pas � notre petite �le. Voici le dossier de Corse matin.
Cette action est destin�e � protester contre "l'attitude de certains magistrats du TGI de Bastia � l'�gard du b�tonnier", a-t-il pr�cis�, en affirmant qu'il a �t� interdit de plaider lors d'une audience civile jeudi matin.
Une nouvelle r�union des avocats du barreau de Bastia est pr�vue vendredi matin, pour r�diger une motion qui sera transmise � la Chancellerie, au Conseil national des barreaux et � la Conf�rence nationale des b�tonniers.
La d�cision intervient suite � un incident d'audience o� Ma�tre Balesi a �t� interdit de plaider par un magistrat m�content de son interview sur le faible nombre des juges corses dans l��le
Au palais de justice de Bastia, les relations entre certains magistrats et le b�tonnier de l'ordre des avocats, Me Jean-Marc Balesi, ne sont vraiment plus au beau fixe. Hier matin, en effet, un incident, qualifi� de � tr�s grave � par le b�tonnier, a eu lieu au tribunal de grande instance lors d'une audience civile.
Me Balesi raconte : � Au moment o� j'allais plaider et d�poser mes dossiers aux magistrats, la pr�sidente m'a signifi� que le tribunal se d�portait dans ce dossier. En clair, la juridiction n'a pas voulu statuer dans mon affaire. Tr�s surpris par cette attitude qui pour moi est une atteinte intol�rable aux droits de la d�fense, j'ai demand� � mon dauphin, Me Jean-Paul Eon, et � un membre du conseil de l'ordre, d'aller se renseigner aupr�s de la pr�sidente du tribunal de grande instance de Bastia, Mme Solange Roussel.
� Lorsqu'ils sont revenus, ils m'ont dit que cette d�cision faisait suite, � titre de repr�sailles, � un article publi� dans � Corse-Matin � du 23 septembre dans lequel je dressais le constat d'une diminution sensible du nombre des magistrats corses dans l'�le et trouvais cette situation regrettable �.
� Je consid�re cet incident d'audience, qui constitue une premi�re dans l'histoire du barreau de Bastia, comme un v�ritable d�ni de justice. J'estime en effet que l'on a voulu b�illonner un avocat dans le strict cadre de sa profession et de sa libert� d'expression. C'est scandaleux �.
Face � cet �tat de fait, le b�tonnier Balesi a donc convoqu� une assembl�e g�n�rale extraordinaire des avocats du barreau de Bastia, laquelle s'est d�roul�e � huis clos, hier soir au palais de justice.
Nombreux �taient ceux qui pensaient qu'il fallait donner une �suite d'importance � cet incident d'audience antid�mocratique �.
Apr�s deux heures de d�bats, Me Balesi a annonc� que les avocats s'�taient prononc�s pour une gr�ve des plaidoiries le mardi 30 septembre.
Le conseil de l'ordre a �galement d�cid� de se r�unir ce matin afin de r�diger une motion qui sera adress�e au ministre de la Justice, au conseil national des barreaux, � la conf�rence des b�tonniers, au pr�sident de la cour d'appel de Bastia et au procureur g�n�ral.
M Jean-Marc Balesi s'est enfin r�serv� le droit de � jeter l'interdit sur la barre de certaines juridictions �, emp�chant ainsi les avocats de plaider devant certains juges.
L�article incrimin� : Les magistrats corses minoritaires dans l'�le
Dans l��le, les juges ne sont plus que six sur cinquante-quatre. Pour M Balesi le b�tonnier du barreau de Bastia, cette situation est regrettable. Il a saisi le garde des Sceaux Dominqiue Perben
Au fil des ans, le nombre des magistrats corses exer�ant dans l'�le a fondu comme neige au soleil. Alors qu'il y e vingt ans � peine, plusieurs d'entre eux �taient en poste dans les deux palais de justice insulaires o� ils assumaient de hautes responsabilit�s comme procureur g�n�ral de la cour d'appel ou pr�sident du tribunal de grande Instance de Bastia, il faut bien reconna�tre qu'aujourd'hui ils sont minoritaires dans 111e.
� ce jour, on recense en effet six juges d'origine corse sur un total de cinquante-quatre magistrats.
Deux sont en poste en tribunal de grande instance de Bastia, trois sont en fonction � Ajaccio et un seul est conseiller � la cour d'appel de Bastia.
� Cela est dommage �
Me Jean-Marc Balesi, le b�tonnier du barreau de Bastia, s'est �mu de cette situation et a d�cid� de saisir le ministre de la justice, Dominique Perben.
� J'ai tenu � lui faire part de cet �tat de fait que bon nombre d'auxiliaires de justice trouvent regrettable, explique Me Balesi. On peut en effet se demander pour quelles raisons il y a si peu de magistrats corses en Corse alors que la majorit� des personnels administratifs travaillant dans les palais de justice bastiais et ajaccien, et la totalit� des avocats, sont originaires de notre r�gion.
Je tiens � dire que ma r�flexion ne se veut en aucun cas pol�mique. Avec beaucoup, je ne fais que dresser un constat qui nous laisse penser que le Conseil sup�rieur de la magistrature qui d�cide de la nomination des juges pr�f�re ne pas affecter dans l'�le les magistrats y �tant originaires �.
Pour Me Jean-Marc Balesi, � il peut s'agir l� d'une volont� non avou�e du pouvoir qui estime qu'un juge corse peut subir des pressions plus facilement qu'un juge continental arrivant dans une r�gion o� il ne conna�t personne Ce que je remarque �galement, souligne Me Balesi, c�est que les six juges corses pr�cit�s sont tous au si�ge. Il n'y en a aucun au sein des diff�rents parquets. En outre, aucun juge corse n'est chef de cour ou de juridiction.
Cela est dommage car dans certains circonstances, notamment on mati�re de droit de succession, de probl�mes d'indivision ou encore de litiges de droit commun, d�s magistrats corses, connaissant bien la mentalit� insulaire, cerneraient mieux les dossiers �
Vendredi dernier, lors d'une r�union � Paris avec les conseillers du garde des Sceaux, Me Balesi a demand� de mani�re officielle que dans un proche l'avenir tout soit mis en �uvre pour rem�dier � cette situation.
D'autant qu'il a appris que cinq r�centes demandes de juges corses souhaitant venir travailler en Corse n'avaient pas �t� retenues.
� Que des avantages�
Natif de l'�le, Jean Leandri, vice-pr�sident du tribunal de grande instance d'Ajaccio et d�l�gu� r�gional adjoint de l'Union syndicale, des magistrats, exerce en corse depuis 1985.
Selon lui, � le crit�re d'affectation doit essentiellement �tre la qualit� professionnelle �
Il pr�cise cependant la Corse ayant une forte identit�, il n'y aurait que des avantages � ce qu'il y ait plus de juges corses dans l��le. Leur pr�sence enrichirait certainement les juridictions car ils appr�henderaient mieux certain probl�mes sp�cifiquement locaux �.
Pour le pr�sident de la cour d'appel de Bastia, Dominique Charvet, � il est difficile d'�mettre un avis sur cette question car seul le Conseil sup�rieur de la magistrature a comp�tence pour nommer les juges �.
Tout en soulignant qu'il faut �galement prendre en compte les quelques magistrats dont les conjoints sont insulaires, il verrait d'un bon �il l'affectation de juges corses dans l'�le. Il pr�cise toutefois ; � � ma connaissance, le nombre des magistrats corses voulant venir travailler ici minime �.
Jean-Baptiste CROCE
TOUT LE DOSSIER CORSE
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