Les nationalistes corses exigent l�impunit� pour leurs crimes
Sep 26, 2003

Les �lus de Corsica Nazione, qui ont repris place jeudi � l'assembl�e de Corse apr�s avoir suspendu leur participation cet �t�, ont promis, au nom de "tous les nationalistes", de rompre tout dialogue avec le gouvernement si la Corse "rentre dans une phase de r�pression d�brid�e".

Pour faire court, les paravents l�gaux de la clandestinit� exigent pour continuer � discuter � ce que la justice cesse d�exercer ses poursuites � leur �gard. Aussi invraisemblable que cela puisse para�tre c�est � ce chantage que se livrent aujourd�hui les chantres d�une Corse ind�pendante.

Ces hommes et cette femme qui n�ont eu de cesse de demander une justice ind�pendante, demandent aujourd�hui qu�on jugule les magistrats instructeurs au seul pr�texte que les enqu�tes leur d�plaisent. Ils nomment cela � une r�pression d�brid�e �.

Ne craignant jamais le ridicule de l�emphase l�empoul� Jean-Guy Talamoni, costume trois-pi�ces de ses amis cagoul�s a d�clar� "On d�bat ici de la violence comme s'il n'y en avait qu'une forme, celle de certains nationalistes. Mais on ne parle jamais ici de la violence premi�re, celle qui consiste � prendre d'assaut un village, celle d'hommes cagoul�s qui braquent leur arme sur la tempe de nos enfants, celle qui permet de pr�lever l'ADN de n'importe quel citoyen corse qui manifeste des id�es nationalistes et qui institue ainsi un d�lit d'opinion", a-t-il poursuivi en faisant r�f�rence � de r�centes op�rations de police ou de gendarmerie dans l'�le. L'�lu nationaliste a �galement mentionn� la "violence" qui "a consist� � laisser la Corse d�s les ann�es 50 dans un �tat de d�labrement �conomique et culturel sans nom, celle enfin de la fraude �lectorale".

Jean-Guy Talamoni c�l�brait hier ceux qui tombent pour la � cause �. � Causa nostra � devrait-il pr�ciser oubliant qu�un seul militant a �t� tu� � en op�ration �. Un pour trente ans de lutte, quelle horrible r�pression. D�autant que ce militant a �t� tu� alors qu�il s�appr�tait � attaquer les armes � la main une ferme priv�e et qu�il n�est pas mort des mains d�un membre des forces de l�ordre.

Mais pour monsieur Talamoni, les quelques boutons qui lui reste de sa tardive acn�e juv�nile comptent plus que la l�pre qui s�vit dans le Tiers-Monde. Et cela s�appelle un d�bat sur la violence. Car ces propos ont �t� tenus dans l�h�micycle de l�assembl�e territoriale au cours de ce fameux �change que Jos� Rossi, le pr�sident, a appel� de ses v�ux afin de renouer le dialogue.

La veille, le FLNC Union des Combattants avait pr�par� le terrain par le moyen d�une communication qui donnait le ton. Il avait ni� toute forme de racket � contre les membres de la communaut� de destin �. Et qui juge de qui est Corse ou non Corse : le FLNC. Il interdisait dans la m�me missive de vendre des biens � des non-membres de cette communaut� destin. Parce qu�il est bien connu que les Corses ne peuvent pas �tre les pr�te-nom voire les instigateurs d�op�rations immobili�res particuli�rement destructrices pour l�environnement.

Allons donc ! De tels propos sont non seulement stupides mais particuli�rement hypocrites. Dans la plupart des cas, les pr�dateurs de la Corse sont des Corses pur-sang. Au contraire, les continentaux sont tellement paniqu�s � l�id�e de d�ranger fut-ce une pierre qu�ils mettent les moyens d��tre � adopt�s �.

Tout cela n�est que foutaises destin�es � calmer les professionnels du BTP, � s��riger en donneurs de le�on et � ramasser les voix de la fameuse communaut� de destin. Il faut dire que le FLNC s�y entend en rassembleur de cette communaut� adopt�e. Ses rangs en sont remplis. Et c�est tant mieux. N�est-ce pas l� un formidable argument pour d�montrer l�hospitalit� de la Corse. M�me la clandestinit� � adopte � les enfants de Sardes, de Portugais, d�Italiens ou de continentaux. Pour les Maghr�bins, l�organisation clandestine est encore un peu regardante. Mais avec quelques efforts�

Jeudi, Jean-Guy Talamoni avait le verbe haut. Ses si chers amis se r�pandent dans toute l��le pour raconter son mutisme total lorsque dans les r�unions unitaires, Charles Pieri parle sans contradiction. Nous renvoyons � un article paru dans le Monde qui narre l�irr�sistible ascension de ce malheureux militant de base qui semble tout diriger depuis le monde nocturne jusqu�� celui du grand jour. Un grand bravo pour un homme aussi m�ritant et qui a si bien r�ussi tant dans les affaires que� dans les affaires.

"Si nous sommes d'accord pour demander � Paris de tenir compte de notre avis, des d�cisions prises au sein de cette assembl�e de Corse, nous continuerons de tendre la main mais, s'il s'agit de rentrer dans une phase de r�pression d�brid�e comme nous la vivons aujourd'hui, alors vous nous trouverez sur votre chemin et il n'y aura plus de dialogue", a d�clar� Jean-Guy Talamoni, porte-parole de Corsica Nazione, que ses amis surnomment Path� Talamoni, la voix de son ma�tre, � l'ouverture de la session extraordinaire de l'assembl�e territoriale consacr�e � la violence.

La veille � Corte, les dix organisations (et non neuf comme nous l�avons �crit par erreur) qui composent le mouvement nationaliste ont sign� un communiqu� affirmant leur "coh�sion" face � ce qu'ils consid�rent comme une "r�pression effr�n�e" de l'�tat visant les nationalistes dans l'�le. Toutes nos f�licitations au PNC dont on se demande jusque dans ses rangs jusqu�o� il acceptera de baisser son pantalon pour avoir au moins un �lu.

Ces organisations publiques tentent de s'unir avant les �lections territoriales de mars 2004 mais elles sont encore en apparence profond�ment divis�es notamment sur les questions de la violence clandestine et celle de leur objectif: autonomie ou ind�pendance.

Le FLNC 3, en compl�te d�confiture, r�pression oblige, avait fait parvenir � chacun des participants un texte �crit en langue corse, dans lequel il proposait de s�auto-dissoudre dans la grande f�te unitaire. Il est vrai que, selon nos informations, l�arrestation du bon docteur Carrolaggi a sem� un s�rieux doute quant � l�avenir de cette organisation clandestine dont chacun a pu admirer l��clectisme politique.

Le pr�sident de l'assembl�e de Corse, Jos� Rossi (UMP), a ouvert le d�bat en appelant les �lus � "condamner sans ambigu�t� la violence et appeler l'�tat � continuer d'assurer sa mission de maintien de la s�curit� publique".

Le retour des huit �lus de Corsica Nazione � l'assembl�e de Corse avait �t� annonc� vendredi dernier. Ils menaient depuis le 17 juillet la politique de la chaise vide pour protester contre l'arrestation d'Yvan Colonna et le "verdict inique" du proc�s Erignac, parall�lement � la victoire du "non" au r�f�rendum.

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