Une dizaine de nationalistes corses soumis � des tests ADN
Sep 25, 2003

Olivier Sauli, responsable du Comit� Anti R�pression, pr�sum� dirigeant du FLNC-Union des combattants dont il aurait �t� un des membres fondateurs et Fran�ois Sargentini, porte parole d'Indipendenza, �galement soup�onn� d��tre un dirigeant du FLNC Union des Combattants, �taient notamment vis�s par cette op�ration, a-t-on pr�cis�.

Fran�ois Sargentini, qui se trouvait sur sa propri�t� de Tralonca en Haute-Corse, a refus� d'obtemp�rer. Les enqu�teurs de la DNAT se sont content�s de saisir un tee-shirt lui appartenant afin de pr�lever d��ventuels poils ou cheveux. Il sera convoqu� le 2 d�cembre devant le tribunal correctionnel de Bastia pour r�pondre de son refus de coop�ration � un acte de justice.

"Il s'agit de pressions politiques intol�rables exerc�es sur certains responsables (nationalistes), si bien que l'�tat fran�ais est sur une mauvaise pente", a-t-il d�clar� tandis que Jean-Guy Talamoni �lu de Corsica nazione affirmait que cette prise d�ADN �tait destin�e � briser le processus d�union qui est au centre d�une r�union mercredi soir entre les diff�rentes organisations nationalistes.

La police antiterroriste enqu�te sur le meurtre du gendarme Guy Aznar, commis en 1987, au cours d'une patrouille de nuit sur la lagune de la Marana, � la sortie sud de Bastia, sur commission rogatoire du juge Gilbert Thiel.

Cette s�rie d'interpellations intervient alors que la gendarmerie a subi pr�s d'une cinquantaine d'attentats au cours des deux derni�res ann�es et � la veille d'un d�bat sur la violence � l'Assembl�e de Corse.

Les observateurs notent une suractivit� de l�anti-terrorisme que l�on pourrait ainsi analyser. Les juges voient d�un tr�s mauvais �il une �ventuelle victoire des nationalistes aux territoriales. Ils entendent donc faire savoir qu�aucun crime, aussi ancien, soit-il, ne saurait �tre oubli�. En lan�ant cette recherche d�ADN, ils emp�chent que les auteurs de l�assassinat puissent �tre � blanchis � apr�s 20 ans.

Le juge Brugui�re et l�anti-terrorisme en g�n�ral sont des acharn�s ainsi qu�ils l�ont montr� en plantant leurs crocs dans la Lybie coupable de l�attentat contre l�avion de l�UTA. N�anmoins tout cela s�est termin� par un arrangement � l�amiable qui a du fort d�sesp�rer Brugui�res. Pour ce concerne la Corse, il lance �galement un message aux gendarmes qui dit que leurs morts ne sont pas morts pour rien.

Pour m�moire

Rappelons donc � ceux qui pensent que les clandestins d�hier �taient bien meilleurs que ceux d�aujourd�hui les membres des forces de l�ordre tomb�s en mission.

Le 21 ao�t 1975, deux gendarmes sont tu�s au cours d'une prise d'otages � la coop�rative agricole d'Al�ria en Haute-Corse. Le commando �tait dirig� par le docteur Edmond Simeoni qui rejettera toute responsabilit� directe dans ces assassinat.

Le 28 ao�t 1975 : un CRS est abattu � Bastia lors d�une �meute.

Le 10 janvier 1980 : le CRS Hubert Massol en faction est abattu � Ajaccio par des militants nationalistes.

Le 9 janvier 1981 : un CRS est tu� dans une rue d'Ajaccio pendant une manifestation quelques heures apr�s le d�but de la prise d'otages � l'h�tel Fesch par des nationalistes qui se rendent 48 heures plus tard. Une jeune Corse sera abattu par la police qui reconna�tra � une erreur �.

Le 2 d�cembre 1984, le CRS St�phane Swignon est tu� � Bastia.

Le 15 mai 1986, deux personnes, dont le gendarme Patrick Giboulot, sont tu�es au cours du plastiquage d'une villa � Carg�se par un commando d'une quinzaine d'hommes.

Le 4 ao�t 1987, le gendarme Guy Aznar, est tu� et deux autres sont bless�s dans le mitraillage d'un fourgon de gendarmerie, au sud de Bastia, sur la route de la Marana. C�est cet assassinat qui est vis� par l�op�ration ADN.

Le 8 mars 1988, le gendarme St�phane Chariot trouve la mort dans la fusillade de la caserne Battesti � Ajaccio. Angeot Orsoni sera arr�t� des ann�es plus tard pour cet acte. Mais l�analyse de l�ADN ne sera pas probante pour des raisons locales. L�ADN mitocondrial, celui qui est dans les cheveux, les poils, le sang ou le sperme s�ch�, est l�gu� par la filiation matrilin�aire. Or cette filiation recoupe trop d�individus en Corse et rendent caduques ses r�sultats. Angeot Orsoni sera donc rel�ch�.

13 f�vrier 1992 : un gendarme mobile, Juv�nal Deffosez, quarante-deux ans, est tu� par un malfaiteur dans le hameau de Lunghignano (Haute-Corse), � 15 kilom�tres de Calvi. C�est un fait divers.

20 septembre 1992 : le gendarme mobile Fabrice Aufort, vingt-six ans, est tu� d'une balle dans la t�te alors qu'il effectuait une patrouille devant la mairie de Zonza (Corse-du-Sud). C�est un fait divers.

16 avril 1996 : un policier du RAID est tu� au cours d'une fusillade � Ajaccio avec des militants nationalistes d'A Cuncolta � la suite d�une erreur. C�est le dernier membre des forces de l�ordre tu� en Corse.

Jean-Guy Talamoni parlait � la t�l�vision des militants nationalistes qui ont souvent donn� leur vie. Un seul peut �tre consid�r� comme � mort au combat � en trente ans. Il s�agit de Jean-Baptiste Acquaviva. Un autre est mort en se faisant sauter avec sa propre bombe. Guy Orsoni a �t� tu� par des membres du grand banditisme. Tout le reste n�est que l�gende et extrapolation ;

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